Décrivons le Chûnin dénommé Wai Ji. De stature assez imposante au niveau de la taille, le corps assez mince, voir frêle. Mais il était fort à parier que sa musculature était de type ectomorphe, la plus sèche des musculatures, ne voulant pas forcément dire qu’il était fragile. Bien au contraire, la plupart du temps, ce sont les hommes avec les musculatures les plus sèches qui ont plus tendance à combattre au Taijutsu. Plus de force. Plus de vélocité. Plus de réflexe. Plus d’esprit. Plus stratège. L’homme de peau blanche portait un kimono noir et blanc, propre aux pratiquants des arts martiaux tels qu’ils soient. Ji n’avait aucun cheveu sur la tête, des yeux assez petits sans parler de ses sourcils quasi-inexistants. D’ailleurs, en parlant de sourcils, Dojin remarquait que l’un s’était arqué grossièrement lorsqu’il avait prit la parole. Un long silence s’installait pendant une ou deux minutes avant que l’homme ne lui réponde de façon condescendante, sans prendre en compte la différence de grade. Evidemment, le Tenkei se fichait éperdument qu’on le surnomme Sempai et autre nom ou statut effectif que pour la politesse et le respect de la hiérarchie. Tant qu’il n’était pas condescendant, tout irait pour le mieux. Mais les craintes de l’Adorateur furent confirmés quand celui-ci lui répondit.. de façon condescendante. L’homme n’avait pas l’air en forme, ni partant pour la mission, ni même motivé pour quoi que ce soit. De la condescendance ou de la nonchalance, cinquante/cinquante. D’après lui, il venait de se lever et demandait donc à l’Oi-Nin de faire doucement avec lui. Visiblement le temps qu’il émerge de ce qui était encore endormi chez lui. Dojin sentit alors un moment de lassitude emplir son esprit et son corps. Le baby sitting ? Non ! Mais il allait se trimbaler avec un combattant nonchalant, qui était très certainement bon au combat, mais trop fainéant pour exploiter son réel potentiel.

« A cette heure-ci ? Je vois.. »

Dit-il d’une façon… malicieuse. Cette phrase signifiait bien qu’il reprochait à Ji de se lever tardivement pour un shinobis de la foudre et qu’il jugeait donc le personnage seulement et uniquement en fonction de ces dires. Mais en attendant, le dénommé Wai Ji n’avait toujours pas répondu à sa question sur ses capacités, donc impossible de trouver une stratégie digne de ce nom. Le Chasseur n’était pas un homme violent, ni usant de la force tant que cela n’était pas nécessaire ou vital, donc il ne lui redemanderait pas de dévoiler ses capacités. Après tout, il aurait grandement l’occasion de les admirer pendant l’escorte d’un seigneur de Kaminari, sauf si cette mission se trouvait être plate, donc non menacé directement par des brigands ou des shinobis adverses. Si tel était le cas, le temps serait bien long, pour l’un comme pour l’autre. Pour Dojin, ce serait un tel gâchis de marcher ainsi pendant des jours et des jours en escortant un riche bourgeois, tout en l’écoutant se vanter de ses affaires ou de ses femmes. Le temps c’est de l’argent et heureusement, car effectuer une telle corvée sans être payé pour ce labeur serait une torture vaine et malsaine. Mais généralement, lorsqu’une demande d’escorte était demandée dans le bureau des missions, c’était qu’il y avait fort à parier que l’employeur était menacé. Ce ne seraient pas forcement des shinobis, mais peut-être des brigands, des voleurs, des bandits, etc..

« Nous partons »

Affirma alors l’Adorateur sans même porter un regard sur l’homme qui allait être son co-équipier pendant ces quelques jours. En tant que ninjas de la caste supérieure, il n’aurait pas d’autres choix que de veiller au bon déroulement de la mission et de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour protéger Ji tout le long de cette mission jusqu’à leur rentrée au sein de la capitale de Kaminari. Une étrange impression lui disait que bien que ce Ji ai répondu de manière nonchalante aux propos de Dojin, celui-ci cachait son véritable potentiel et qu’il aurait tout le loisir de l’admirer pendant l’escorte du riche seigneur de Kaminari. Mais ce n’était qu’une première impression, peut-être se trompait-il, même si d’un côté il ne l’ignorait pas. Il faudrait seulement quelques heures pour rejoindre le seigneur du village brumeux du pays, mais il faudrait ensuite s’organiser, pour pouvoir transporter tout ce qu’il désirait tout en en protégeant la totalité. Le plupart des seigneurs savaient parfaitement qu’il n’était pas possible de transporter toutes ses affaires à chaque déplacement, mais certains n’en avaient rien à foutre et ne facilitait pas la tâche des shinobis, se mettant dans le même ordre des choses, en danger de mort.

Ainsi, les deux hommes commençaient leur voyage en direction du petit village brumeux de Kaminari. Ils y seraient dans quelques heures si tout se passait bien. Peut-être auraient-ils le temps de bavarder un peu, d’échanger des propositions stratégiques quand ce dernier sortira de sa flegme. L’Oi-Nin ne comptait pas lui faire la leçon, aucune moral, aucune punition. Non seulement son travail était chasseur de déserteur, pas babysitter, mais en plus, en tant que ninjas de moyenne classe, il devait être capable d’affronter ses propres démons.