Seiki.
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La quête du pouvoir a toujours été un dangereux moteur. Malgré les sentiers destructeurs qui devaient être empruntés pour y accéder, les guerriers de cette ère en ont fait leur essence. Ils pourfendaient les terres décharnées - avec une gloire exquise, des dogmes écrasant les âmes et un seul dessein : détruire, posséder, dominer. Les grandes contrées étaient bercées par le fer des armes, une mélodie routinière dans ce climat sous tension constante.Afin de plus rapidement effleurer l'apogée du prestige, des clans naquirent et de puissants êtres ne firent plus qu'un pour s'assurer d'une invulnérable descendance. Au cœur du chaos, émergèrent des factions, des combattants liés par le sang, le chakra et les capacités. Leurs apparitions diminuèrent le désordre créé par les soldats indépendants – qui se rangèrent face à cette montée en puissance. L’accalmie permit aux Daimyos - anciennement terrassés par ce chaos, de reprendre leurs fonctions. Les frontières se dressèrent, scindant les nations divisées.



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Wén Jiāng Kina
Wén Jiāng Kina
Statut : Chûnin • B
Expérience : 17

Le vent s'est emmêlé dans les yeux de Méduse. Le temps est suspendu, au col des mots perdus. L'aiguillon de l'instant délivre son poison dans un glacis terrifiant.
Au travers de cette nuit glacée, je contemplais une lune solitaire. Je la comprenais. Perdue, dans un drap obscur, accompagnée par de lointaines lumières dont la plupart sont déjà mortes. Mortes, mais encore présentes et pleines d'éclat. L'ironie du paraître. Sa fraîcheur m’envahit et fait éclore des spirales de frissons sur ma peau. L’aura blanchâtre tournoie autour de moi, tes longues gambettes s'allongeant dans le vide.

Comme un ange des glaces perdue au milieu de cette froide tourmente, j'avais élu temporairement domicile dans les marécages. Qu'est-ce qu'une fragile demoiselle venait faire sur ces terres, me demanderiez-vous ? Disons que je m'y sens bien. C'est mon élément. La boue, les miasmes ; ça me rappelle bien des choses. La décoration terrestre, le croassement des crapauds et la vase qui flotte pour mordiller le bout de mes pieds nus ; le tableau est idyllique. Ma sombre silhouette semble être une ombre, perdue au milieu de toute cette verdeur devenue blancheur par le halo lunaire.

Les paumes étendues dans la mousse, la pâleur de ma peau se confond avec la perlée qui émet d'étranges bulles. Cette Contrée respire la singularité. Mes mèches obscures baladent derrière moi et semblent prendre vie, comme des algues serpentaires qui lézardent dans mon coccyx et sur l'herbe souillée de sédiments.

Au-delà des nénuphars poreux, je somnolais telle une femme larmoyante. Mes genoux livides et déchirés comme des articulations de pantins, se plaisaient à s'étendre et se détendre pour que la plante de mes minuscules pieds puissent goûter aux ondulations du marais. Les démons des limbes hurlaient des chants funèbres dans cette sylve ; les alytes aux gorges boutonneuses, les alligators aux gueules faméliques et les sombres oiseaux qui relâchent leurs plumes. Mon corps suivit le rythme. J’étais la nymphe ténébreuse, la nymphe aux mille saveurs brumeuses. Une aura morbide se dégageait de mon corps, envahissant la sève fleurie d'un arôme maléfique.
Bunraku Busan
Bunraku Busan
Statut : Chef Marionnettiste • A
Expérience : 95

Feuille de personnage
Inventaire: 5 kunaïs, 5 bombes fumigènes, 2 parchemins explosifs, parapluie, Venin de Topaze, bouclier, fragments de pantin ; Michiko, Kubinashi.

    l’âme de l’homme est comme un marais infect : si l’on ne passe vite, on s’enfonce.

    kina

    ◊ ◊ ◊


    L’exsudation de l’Ombre épanche sa sortie-de-bal, de fines gouttelettes dans la soie blanche de sa griserie étiolée, lichant sur ses bras lithiques l’écume qui inonde cette pâle nudité aux carrefours du jardin des allongés, par le soudain miracle du solennel. Les tendresses de la brune se suspendent sur l’ostentatoire damasquiné de son torse, donnant vie à quelques mordorures ; un drame fait de main d’homme, qui parsème un champ de bataille déjà froid. Sage désarroi le long des clavicules, que l’horrifique chresmologue décèle malgré cela, comme la carrure gigantale en devient sécurisante pour la Nuit proverbiale, c’est suivant un long soupir qu’Elle rit des pures couleurs.

    L’Ophélia prend un bain au pied de la voûte, sans trouver d’écho que le palud truste durablement ; et, bleuie du corps cosmique toutes les fois qu’une chétive splendeur consomme la brume, elle danse selon ce léger chambard dont les batraciens ont le secret, coassant à la recherche d’une future épouse.
    D’ordinaire, Busan n’en aurait cure, mais son appétit piaule bruyamment, accuse la curiosité pour une présence rare.

    Davantage narquoise, une fumée s’accroît et vient allaiter le museau de fureteur qui, net, suspend son avancée non loin du gabarit féminin — le Diable en personne vient chercher une nouvelle âme à mâchurer.

    « Ma liberté à moi n’en est pas vraiment une. C’est un sursis. Je vais te dire que ce marais est un faible réconfort, surtout pour une jeune fille de ton âge — et tu te baignes pourtant dans mon exil. » Le licol verbal n’oblige pas à la halte, à l’inverse, il borde la duplice. De plus belle, le basané excipe de sa bonne foi. « De toutes les Mères, Elle est la plus affectueuse. Tu ne trouves pas ? »

    Tel un fantôme ivoirin, la demoiselle friselise sa pièce poétique à peu de distance des lys aquatiques. C’est avec nonchalance que le Bunraku chavire près de l’eau, pelotée sous les linges de misère de ses phalanges — révolution du silence pour celui qui, à l’instant, daigne caver sa mémoire si méchamment piloriée. Son mitard ouvert, il va emmancher le plongeon, rayer les sinuosités où déjà ses griffes de fer ont endêvé la famine des flancs.

    Si d’un cœur le basané en possédait encore tous les tremblements, il n’aurait jamais dérangé l’obscurité de sa tristesse enhardie. Contemplez-la ! Sûrement pour lui jeter un adieu ; sa prestance immobile d’un monument en ruines.

Wén Jiāng Kina
Wén Jiāng Kina
Statut : Chûnin • B
Expérience : 17

Le vent hivernal fait frissonner l’écume des arbres et jouit pleinement de sa liberté légendaire. La mousse des végétaux s’abandonne quelques mètres plus bas, faisant ainsi murmurer la surface d'une eau poisseuse. Ma cheville embrasse le Léthé et caresse le liquide solitaire et démoniaque. Je m'abandonne dans cette étreinte, où les éléments naturels me dorlotent. Mes cheveux naturellement ébène baignent au sein des végétaux, donnant une couleur sylvestre à la peinture qui se dresse à présent dans mon esprit, rapidement bouleversé par un point nébuleux.

Un battement cils ne suffit pas à sceller le trouble qui transparaissait dans l'abysse de mes pupilles d'obsidiennes. Les cornes se révèlent, un corps de cuivre et une musculature orientale. Une chimère ? Cette idée t'amuse. La profondeur de ses pupilles reflétait des lambeaux démoniques. Les yeux seraient-ils le miroir de l’âme ? Le poison nébuleux de ses mots dissipe, des lumières glaciales s’évaporant des vitraux obscurs plantées dans ses orbites.

Plantée sur ma stèle, ma peau nue fut envahie de trépidations vespérales et attira les flots chevaleresques des valses végétales. Ma torpeur vénusienne s'oppose à sa vigueur martienne, mais nous errions ensemble dans le berceau d'une voûte nocturne. Aux oraisons funèbres, mes souvenirs s'abandonnaient sous cette vision purement masculine. Les ronces nimbant ma mémoire étaient transcendées par ma conscience poussée à l'éveil et se voyaient muer en des lys d'une pureté hypnotique, ô combien proche de la lueur de mes yeux. Dans les siens, brûlait une flamme sibylline à nulle autre pareille. Ma boîte de Pandore recelant mille maléfices immaculés, était englobée par la douce et accueillante pénombre qui m'offrait l'asile en ces abysses des plus délassants. « Quel âge me donnez-vous ? » Amusant de voir autrui se noyer dans la mélasse et de les observer, interdits, sans atteindre la corde d'une réponse correcte. Près d'une ornière, à la frontière d'une flaque de pluie, un crapaud songeur vint bondir sur mon genou dénudé. L'horreur contemplait la splendeur.

L'âme de l'homme est comme un marais infect : si l'on ne passe vite, on s'enfonce • Libre. 70tc

Le bouc s'impose dans l'aquarelle nébuleuse. Une pièce rapportée. « Vous n'êtes pas une créature de ces terres... Pourquoi avoir choisi ce continent, pour ce soir ? » Sur l’eau qui se moire et qui papillote, le reflet de l'amphibien tremblote.
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