Seiki.
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La quête du pouvoir a toujours été un dangereux moteur. Malgré les sentiers destructeurs qui devaient être empruntés pour y accéder, les guerriers de cette ère en ont fait leur essence. Ils pourfendaient les terres décharnées - avec une gloire exquise, des dogmes écrasant les âmes et un seul dessein : détruire, posséder, dominer. Les grandes contrées étaient bercées par le fer des armes, une mélodie routinière dans ce climat sous tension constante.Afin de plus rapidement effleurer l'apogée du prestige, des clans naquirent et de puissants êtres ne firent plus qu'un pour s'assurer d'une invulnérable descendance. Au cœur du chaos, émergèrent des factions, des combattants liés par le sang, le chakra et les capacités. Leurs apparitions diminuèrent le désordre créé par les soldats indépendants – qui se rangèrent face à cette montée en puissance. L’accalmie permit aux Daimyos - anciennement terrassés par ce chaos, de reprendre leurs fonctions. Les frontières se dressèrent, scindant les nations divisées.



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Hasegawa Yuriko
Hasegawa Yuriko
Statut : Prêtresse • B
Expérience : 40

Feuille de personnage
Inventaire: Shuriken - Senbon

Sujet : Savoir dire adieu [feat Uzumaki Irui]

rédigé le Mer 22 Avr - 18:00

■ Que la force me soit donnée, de supporter ce qui ne peut être changé


Les souvenirs d'un être aimé, les bons comme les mauvais, se révélaient une souffrance pour ceux qui continuaient à vivre, emprisonnés et partagés par un devoir de mémoire tout comme l'indubitable besoin d'avancer, de passer outre le chagrin et de trouver peut-être sur leur route un nouvel intérêt de subsistance. Toutefois, trouver son équilibre était difficile. La balance pesait tantôt dans la culpabilité de vivre au détriment de l'autre, tantôt dans l'égoïsme de devoir faire sans. Yuriko avait été de ses êtres-là, et parfois l'était-elle encore lorsqu'elle se laissait surprendre par les méandres de sa mémoire. Comment trouver la force de tourner le dos à ceux qui nous avait rendu heureux? Comment accepter que tout était fini et que cela s'arrêtait aussi rapidement qu'une flamme de bougie sur laquelle on venait de souffler? Comment trouver la force d'abandonner les rêves dont les fondations avaient commencé à être bâties?

La route avait été longue pour la jeune prêtresse. Trois années entières pour arriver à relever la tête à nouveau, à ne plus se sentir comme une coquille vide, à se remettre à chercher l'espoir quelque part ou à tenter de le découvrir en arpentant des routes inconnues. Mais elle avait oublié une chose essentielle au bout de son chemin, le plus important : mettre enfin un point final à l'acception de la mort de Kimio. Ce fut pour cela qu'elle rejoignit la capitale de la contrée du Feu et pour cela qu'elle se tenait en ce moment même depuis des heures à genou devant la stèle de celui qu'elle aurait dû épousé. Les yeux fermés, les mains en prière, inspirant le parfum de l'encens qu'elle faisait brûler, elle communiait avec l'esprit de celui pour lequel elle n'avait jamais songé être autant attaché.... et elle lui demandait pardon.

La jeune femme retraçait dans ses pensées le chemin qu'elle avait parcouru pour se permettre de se tenir devant lui. Chaque étape douloureuse. Chaque épreuve de son humanité.

Le déni. Il fut le plus bref mais le plus violent. Elle se rappelait de chaque seconde comme le fait qu'elle grimpait sur le chemin escarpé qui l'amenait au temple. La pluie était battante et le froid mordant en conséquence de l'humidité environnante. Elle se souvenait avoir été interpellée par un messager essoufflé dont elle reconnut le symbole marchand sur l'un des pans de sa veste. Il travaillait pour le père de Kimio mais son visage ne trahissait que l'épuisement de sa course folle et pas une seule minute elle avait imaginé le contenu de la lettre qu'elle reçut. Cela tomba comme une lame sur son cou. Kimio était mort suite à un affrontement avec un shinobi de la contée de l'eau. Il lui fallut plusieurs minutes pour réaliser, plusieurs minutes où elle interrogea avec vigueur le pauvre messager en le secouant et l'attrapant par les épaules. ' Est-ce que c'est vrai? Pourquoi? Qui? Vous mentez? Kimio ne serait jamais tombé? Il ne se serait jamais laissé pour moi? On doit se marier. Il ne peut pas être mort. Vous mentez." . Les larmes de Raijin accompagnèrent les siennes.

La colère. La plus terrible pour Yuriko. Elle s'était recluse dans ce qui était sa modeste petite maison, mais une tempête paraissait l'avoir ravagée. Tout avait été mis sans dessus dessous. Ses meubles avaient été retourné, la vaisselle brisée. Dans tout ce chaos, il n'y avait que la prêtresse, en rage, épuisée et à genoux, un regard empli d'une haine viscérale pour le monde entier, ses cheveux noirs en bataille, ses poings en sang à force de s'acharner à frapper ce qui n'était pas encore mis en miette comme son cœur.

Le marchandage. Par une force étrange, elle retrouva la voix du temple mais elle passait le plus clair du temps dans la prière à demander que l'on échangea sa vie contre la sienne, qu'on lui ramena Kimio qui avait tellement à apporter au monde. Elle se surprit même à penser qu'elle était prête à sacrifier une autre vie si seulement on pouvait le lui ramener... mais l'horreur de sa demande lui inspira un dégoût profond d'elle-même. Qu'était-elle en train de devenir?

La dépression. Le temps s'écoulait inexorablement sans que son chagrin ne sembla s'estomper. Elle se sentait misérable, seule, et indifférente au monde qui l'entourait. Plus rien ne parut avoir de saveur, plus rien ne parut avoir le moindre éclat. Même la chaleur du soleil ne semblait pas l'affecter. Le monde continuait à tourner sans Kimio alors que le sien paraissait s'être arrêté dans le temps quelques années plus tôt.

L'acceptation. La finalité. Considérer qu'une vie était possible sans lui. Apprendre à vivre avec l'absence et le sentiment pesant que cela représentait. Trouver le moyen de tourner la page, de laisser les souvenirs derrières.

Cela effrayait Yuriko. Lâcher enfin prise, c'était lâcher la main de son fantôme et avoir cette curieuse sensation de lui tourner le dos. Elle redoutait également l'oubli, que son sourire, ses gestes affectueux, chaque petit acte bienveillant ne s'effaça. C'était perdre son image et elle se sentait coupable à cet idée. Penser à lui revenait à le maintenir en vie, ne plus le faire reviendrait à se donner une seconde chance à elle de pouvoir trouver le bonheur ailleurs.

Ce fut alors que la jeune femme ouvrit à nouveau les yeux face au nom inscrit sur la stèle. L'encens venait de s'éteindre. Toujours à genoux et les mains maintenues ensemble, elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule dans ce lieu aux âmes perdues. Elle releva la tête et fit un grand homme qui se tenait lui aussi devant la tombe d'un être cher, voisine à celle de Kimio. Les petits yeux noirs de Yuriko se posèrent sur lui avec une certaine forme de curiosité. Depuis combien de temps se tenait-il là?

Uzumaki Irui
Uzumaki Irui
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Sujet : Re: Savoir dire adieu [feat Uzumaki Irui]

rédigé le Mer 22 Avr - 21:31
Savoir dire adieu [feat Uzumaki Irui] B8vl

***

La vie et la mort sont les deux faces d'une même pièce. En cela, c'est peut-être la mort qui donne un sens à la vie, ou bien la vie qui donne un sens à la mort. Tout au long de notre existence, notre rapport à ces questions existentielles nous guide, secrètement, comme un fantôme dissimulé dans les ténèbres de nos pensées. De l'ermite en ascèse dans les montagnes depuis des décennies, préparant le passage de son Esprit à l'Au-Delà, détaché de tout bien matériel et de toute forme d'attachement avec tout ce qui pourrait exister en ce bas-monde, en passant par ce marchand véreux ne jurant que par le profit, matérialiste au possible, voyant les autres comme de simples ressources dont on doit disposer - comme ces pauvres filles qu'il force à travailler dans ses nombreuses maisons closes, voyant en la mort une fin irréversible, ce qui justifiait son besoin d'acquérir toujours plus de richesses et de profiter le plus possible avant de mourir. Pour l'un comme l'autre, leurs choix de vie avaient été induits en réponse à leur appréhension de la mort. Insidieusement, c'est donc bien ce rapport à la vie et à la mort qui régit le monde, et au-delà de celui des Hommes ou des Shinobi, celui de la Nature toute entière.

A ces questions, il existe donc autant de réponses qu'il y a d'individus. C'est cette pluralité des points de vue qui crée l'unicité de chaque être, une raison de plus de voir les choses autrement. Chacun voit le monde depuis sa propre position. Parfois, il paraît beau et chaleureux. D'autres fois, il paraît froid et rugueux. Mais il est avant tout le reflet de soi-même. Le monde que l'on croit observer autour de nous n'existe finalement que dans nos têtes. C'est ce qui s'appelle une projection. Bien souvent, ceux qui voient le mal partout sont ceux qui sont le plus susceptible de faire du mal. Car c'est la crainte que les autres soient comme eux, qui les poussent à se méfier des autres. Combien de bonnes âmes se font-elles avoir par de perfides individus, par naïveté ? Lorsque jamais elles n'auraient osé s'en prendre à qui que ce soit, et que l'idée n'aurait même jamais pu leur venir en tête, comment pourraient-elles imaginer qu'il faudrait se méfier ?

Sans parler purement d'intelligence, je dirais qu'il y a trois phases de prise de conscience que j'ai pu identifier en observant les Hommes. On dit souvent que parfois, les personnes trop gentilles sont tout simplement trop bête pour être méchante. C'est en partie vrai. Il s'agit donc là de la première phase. L'innocence. Puis, vient la Noirceur. Las d'être emportés par le chaos de la vie, certains s'entachent d'un morne voilage. Les idiots utiles font de la parfaite chair à canon. Ainsi, ils volent, tuent, maltraitent, et s'enfoncent dans toujours plus de ténèbres, voyant leur monde se ternir encore et encore, jusqu'à se rendre compte un jour que c'est leurs âmes qu'ils assombrissent... Enfin, arrive la Délivrance. Ayant perdu leur naïveté, leur candeur, certains parviennent à trouver la Lumière, et à s'y raccrocher pour refaire surface. Ils sont ainsi différents des premiers de par la perte de leur Innocence, mais sont différents des seconds de par la perte de leur Noirceur. Comme des couches qui nous composent, et qui se décrocheraient, ne laissant plus qu'un être à nu, ces étapes façonnent nos âmes et définissent qui nous étions, qui nous sommes, et qui nous resterons, bien après la mort.

Ma lumière, la voici justement. J'étais venu m'y recueillir, afin d'éclaircir cette journée nuageuse. Un fort vent était de la partie, et sifflait en s'engouffrant entre les stèles et autres pierres tombales. Moi, j'étais debout face à une tombe ridiculement grande par rapport aux voisines. En effet, ce lieu servait principalement aux dépouilles des shinobis de bas rang, ou d'ascendance peu reconnue, puisque les corps aux gènes offrant des Kekkei Genkai étaient secrètement conservés par les familles ou bien détruits. Mon père, n'étant pas membre du clan Uzumaki, et ayant même été chassé par ces derniers, ne méritait pas d'être enterré avec dignité. On me permit uniquement de lui faire une place au milieu de la plèbe - ce qui me convenait d'autant plus. Ainsi, depuis sept ans maintenant, que je suis de retour au Pays du Feu, je me recueille ici autant que possible. J'eus le temps de rencontrer les proches des autres personnes enterrées ici, de connaître leurs histoires.

Mais il y avait aujourd'hui une visiteuse inconnue. Priant devant la tombe située à deux pas de celle de mon père, celle-ci m'intrigua un instant. Je connaissais vaguement le type qu'elle était venue voir. L'ayant croisé deux trois fois dans des bâtiments administratifs, nous avions déjà discuté entre deux missions, ou en revenant d'un terrain d'entraînement... J'observais la miss silencieusement, comme emporté avec elle dans ses songes mélancoliques. Cela dura quelques dizaines de secondes, jusqu'à ce qu'elle se retourne subitement dans ma direction. Surprise de voir quelqu'un, elle me regarda avec étonnement, tandis que, spontanément, je pris la parole sur un ton amical.

Et bien, je comprends pourquoi Kimio semblait si éperdument amoureux.

Hasegawa Yuriko
Hasegawa Yuriko
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Inventaire: Shuriken - Senbon

Sujet : Re: Savoir dire adieu [feat Uzumaki Irui]

rédigé le Jeu 23 Avr - 1:42

■ Que la force me soit donnée, de supporter ce qui ne peut être changé


Il était grand et son visage inconnu. Cela devait être la première fois qu'elle le croisait et espérait que cela en fut le cas pour ne pas se montrer impolie. Néanmoins, alors que ses yeux l'interrogeaient silencieusement sur son identité, les mots amicaux que glissèrent ce dernier ne manquèrent pas de faire rosir les joues de la prêtresse, qui, pourtant, n'était pas le genre de femme à se laisser surprendre. Ainsi, il connaissait Kimio. Peut-être était-ce cela qui la surprit le plus. Est-ce que ces liens avec lui paraissaient aussi évident? Avait-il si impudiquement pu faire mention de son allure? Oh oui sans doute. Cela lui ressemblerait bien. Si Yuriko avait le sentiment timide, ce n'était pas le cas de celui qui avait été son fiancé. Lentement, elle se releva sans le quitter du regard avant que la question qui lui brûlait les lèvres lui échappa.

" Vous le connaissiez? "

Attendait-elle réellement une réponse précise? Peut-être pas. Mais elle n'en demeurait pas moins intrigué. Qui était-il? Dans quelles circonstances l'avait-il connu? Un ami? Un simple camarade? Comment pouvait-il paraitre si sûr des sentiments de Kimio à son égard? Cette dernière interrogation lui semblait risible, et elle la chassa bien vite en se rappelant qu'elle ne s'était pas officiellement présentée.

" Veuillez m'excuser. Je ne me suis pas présentée. Hasegawa Yuriko. "

Une salutation polie accompagnant ses paroles, puis son regard se porta à nouveau sur l'inconnu. Pour une raison qu'elle ignorait, elle se doutait que ce dernier n'était pas là pour son fiancé, ce qui signifiait que lui également, avait dû perdre quelqu'un d'important pour prendre la peine de venir lui rendre hommage.

" Vous aussi avez perdu quelqu'un qui vous était important? J'espère ne pas vous avoir importuné par ma présence dans votre recueillement. "

Certaine personne préférait vivre ses quelques instants dans la solitude la plus totale. En tant que prêtresse habituée à pratiquer un bon nombre de cérémonie, elle savait qu'il y avait maintes façons de faire face au chagrin et beaucoup n'aimait pas à l'afficher. Yuriko s'en moquait même si à présent elle était à même de contenir ses émotions. Elle ne jugeait pas les autres non plus et irait jusqu'à même dire qu'elle les comprenait. Il y avait un rapport intime face à ses fantômes du passés, ils étaient des failles que l'on ne voulait dévoiler. Toutefois, Yuriko pensait avec une certaine philosophie que l'on ne pourrait plus l'atteindre avec cela. Kimio n'était plus. Elle l'avait accepté.

" Me permettriez-vous de vous demander de me parler un peu de lui? "

La curiosité. Même si cela ne menait à rien, l'idée de découvrir peut-être un autre visage de lui avait attisé sa curiosité. Après tout, elle n'avait jamais connu personne qui l'eut connu, personne à qui parler de lui. Elle en avait ressenti le besoin un temps puis, ce dernier avait fait son office. Elle avait cessé de s'accrocher à ce désir égoïste qui n'aurait fait qu'entretenir sa colère à l'égard de celui qui lui aurait enlevé.

Uzumaki Irui
Uzumaki Irui
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Sujet : Re: Savoir dire adieu [feat Uzumaki Irui]

rédigé le Ven 24 Avr - 16:21
À l'entente de mes paroles, le regard de la demoiselle changea du tout au tout. L'air timidement interrogateur ancré sur son visage laissa place à une grande surprise. Elle se releva avec grand enthousiasme, approchant vers moi, prenant la parole à son tour.

Vous le connaissiez ?, fit-elle d'une voix inquiète.

J'haussai les épaules. Nous, shinobis de Tsuri, nous connaissions tous, plus ou moins de vue. Certains avaient le malheur d'être plus connus que d'autres, généralement pour leur trahison ou un grand échec. Rares étaient les noms faits pour briller en bien. Les innocents victimes des affaires shinobis, eux, étaient légions.

Veuillez m'excuser. Je ne me suis pas présentée. Hasegawa Yuriko.

Ravi de faire votre connaissance. Mon nom est Uzumaki Irui, fis-je, accompagnant mes paroles d'un geste sincère de la tête.

Embarassée, la demoiselle jeta un coup d'oeil à la tombe voisine de celle de son défunt compagnon, avant de s'inquiéter de ma présence en ces lieux.

Vous aussi avez perdu quelqu'un qui vous était important? J'espère ne pas vous avoir importuné par ma présence dans votre recueillement.

Je crois bien que tout le monde, à tout âge, doit faire face à ce genre d'événements tragiques. C'est d'autant plus vrai pour les Shinobis. Bon nombre de personnes sont emportées dans les rouages du Monde Ninja au détriment d'une vie tranquille. Il en fut ainsi pour Kimio, ainsi que pour mon père...

Tête baissée, je détournai mon regard pour le poser sur la tombe de mon paternel. Contrairement à ma mère, il ne s'agissait pas d'un ninja de renom. Né d'une famille de marchands, il avait eu le malheur de se lier par le mariage à la mauvaise lignée...

Me permettriez-vous de vous demander de me parler un peu de lui?

Je me tournai à nouveau dans sa direction. Sa question me surprit légèrement, mais elle me parut ensuite totalement naturelle.

Bien sûr !, fis-je sur un ton rassurant. Je plongeai alors mon regard vers l'horizon, comme si je cherchais au loin l'image de mes souvenirs. Le moindre que l'on puisse dire, c'est que Kimio était un jeune homme plein d'entrain. Il était du genre bavard. Lorsqu'il revenait de mission, il racontait à tout le monde ses exploits avec une mise en scène digne des plus grands troubadours. Et puis, il nous parlait sans cesse de sa fiancée.

Mon regard se posa de nouveau sur Yuriko afin que j'observe sa réaction, un sourire amusé au coin des lèvres. Répondre à cette question pouvait s'avérer délicat. Je ne souhaitais pas abîmer l'image que son compagnon lui a laissé comme dernier souvenir. Après tout, les souvenirs sont comme le reflet des autres à travers notre âme, et ternir ce reflet reviendrait à ternir son coeur.

Ah ça, il avait l'air de vraiment t'aimer ! Je me suis toujours demandé qui pouvait bien avoir pris possession de son coeur. Je le fréquentais très peu, mais lorsque je le croisais, je lui demandais sans cesse pourquoi il restait au service de Tsuri. Pourquoi, s'ils s'aimaient tant, ne s'en allait-il pas vivre le grand Jour avec sa dulcinée, loin des affaires étatiques ? Je fixai à nouveau la tombe de mon père. Je n'ai jamais compris pourquoi les Hommes s'investissent autant dans les affaires des Shinobis. Celles-ci mènent inévitablement à la mort.

Sur ces dernières paroles, mes dents et mes poings se resserrèrent, crispés par certaines pensées qui me traversaient.
Hasegawa Yuriko
Hasegawa Yuriko
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Inventaire: Shuriken - Senbon

Sujet : Re: Savoir dire adieu [feat Uzumaki Irui]

rédigé le Ven 24 Avr - 21:37

■ Que la force me soit donnée, de supporter ce qui ne peut être changé


Uzumaki Irui. Le nom ne lui était pas familier. Il fallait dire que Kimio n'était pas le genre de personne à se dévoiler plus que nécessaire sur ses activités shinobis. Il n'avait jamais fait mention de ses camarades, ne donnait aucun détails sur ses blessures nouvelles comme si ce n'était rien. Il serait aisé de penser qu'il avait fait cela pour préserver sa fiancée, mais en réalité, il était plus facile d'imaginer qu'il s'agissait plutôt d'un problème d'image à renvoyer.. et Yuriko n'avait jamais été naïve sur le sujet. Elle avait supposé qu'il ne désirait ne lui montrer que son bon côté et jamais la facette sombre de son métier.

" Je crois bien que tout le monde, à tout âge, doit faire face à ce genre d'événements tragiques. C'est d'autant plus vrai pour les Shinobis. Bon nombre de personnes sont emportées dans les rouages du Monde Ninja au détriment d'une vie tranquille. Il en fut ainsi pour Kimio, ainsi que pour mon père... "

Le regard de la prêtresse se tourna quelques instants sur la tombe de Kimio, laissant échapper un petit soupire ainsi qu'un murmure à peine audible.

" Il est vrai en effet... "

Revenant sur Irui, la jeune femme tenta de sourire afin de se montrer plus amicale. Le temps des larmes était passé depuis longtemps. Cela faisait déjà six années qu'il avait disparu mais il restait toujours quelques douleurs fantomatiques qui se rappelaient à elle.

" Le moindre que l'on puisse dire, c'est que Kimio était un jeune homme plein d'entrain. Il était du genre bavard. Lorsqu'il revenait de mission, il racontait à tout le monde ses exploits avec une mise en scène digne des plus grands troubadours. Et puis, il nous parlait sans cesse de sa fiancée. "

L'image que lui dépeint l'Uzumaki entretint le sourire sur le pâle visage de la jeune femme. Elle semblait amuser à l'évocation de l'enthousiasme de Kimio. Cela lui ressemblait bien.

" Oh? Il parlait sans cesse de moi? Vous m'en direz tant. Je suppose qu'il a dû omettre de raconter que la première fois qu'il m'a abordé, je lui ai mon poing dans la figure. "

Si Yuriko paraissant douce aux premiers abords, elle était en réalité bien plus farouche et Kimio en avait fait les frais en se montrant beaucoup trop avenant alors qu'ils ne se connaissaient pas encore.
Alors qu'elle croisa le visage amusé du shinobi du feu, elle lui rendit par un nouveau sourire, mais il se ternit un peu lorsqu'il continua de se remémorer ses anciens souvenirs. Oh, elle reconnaissait bien là la gentillesse de ce dernier de bien insister sur les sentiments de Kimio à son égard, ainsi que leur force et sincérité, mais on ne devenait pas un bon shinobi armé uniquement de bonnes intentions avec pour bagage l'affection de l'être aimée.

"  Ah ça, il avait l'air de vraiment t'aimer ! Je me suis toujours demandé qui pouvait bien avoir pris possession de son cœur. Je le fréquentais très peu, mais lorsque je le croisais, je lui demandais sans cesse pourquoi il restait au service de Tsuri. Pourquoi, s'il s'aimait tant, ne s'en allait-il pas vivre le grand Jour avec sa dulcinée, loin des affaires étatiques ? Je n'ai jamais compris pourquoi les Hommes s'investissent autant dans les affaires des Shinobis. Celles-ci mènent inévitablement à la mort. "

Yuriko s'approcha d'Irui, posant une main bienveillante sur son bras comme si elle cherchait à apaiser sa colère.

" Il y a des ambitions qui nous dépassent et nous ne pouvons pas être juge. Quand Kimio est mort, je lui en ai beaucoup voulu d'avoir choisi cette voie mais... s'il ne l'avait pas fait, il aurait été un autre homme. Je ne l'aurais peut-être pas aimé. Il avait son rêve et il s'y est accroché. "

Mais elle ne nierait pas qu'elle aurait préféré être le sien et non la voie de l'épée. Avec le temps, elle s'était demandée si finalement sa colère n'était tout simplement pas une question d'égo. Elle avait eu l'impression de passer après la lame. Cependant, c'était bien là une question pour laquelle elle n'aurait jamais de réponse mais surtout, elle n'en désirait pas.

" Mais les morts sont bien égoïstes. Ils s'en vont à nous laissant le fardeau du chagrin. "

A ces mots, Yuriko se déplaça jusqu'à la tombe du père d'Irui et pria quelques instants pour lui.


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