Seiki.
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La quête du pouvoir a toujours été un dangereux moteur. Malgré les sentiers destructeurs qui devaient être empruntés pour y accéder, les guerriers de cette ère en ont fait leur essence. Ils pourfendaient les terres décharnées - avec une gloire exquise, des dogmes écrasant les âmes et un seul dessein : détruire, posséder, dominer. Les grandes contrées étaient bercées par le fer des armes, une mélodie routinière dans ce climat sous tension constante.Afin de plus rapidement effleurer l'apogée du prestige, des clans naquirent et de puissants êtres ne firent plus qu'un pour s'assurer d'une invulnérable descendance. Au cœur du chaos, émergèrent des factions, des combattants liés par le sang, le chakra et les capacités. Leurs apparitions diminuèrent le désordre créé par les soldats indépendants – qui se rangèrent face à cette montée en puissance. L’accalmie permit aux Daimyos - anciennement terrassés par ce chaos, de reprendre leurs fonctions. Les frontières se dressèrent, scindant les nations divisées.



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Sabaku no Sarabi
Sabaku no Sarabi
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Sujet : L'Incarnation du Sable.

rédigé le Jeu 19 Mar - 20:50

    Assise sur le balcon doré qui délimitait sa chambre du cosmos, Sarabi observait la fourmilière dont elle était reine. Ces rouages humanoïdes formaient un ensemble vital pour la capitale, bien qu'ils étaient remerciés par le froid des martinets plus qu'en piastres. Elle ne présentait aucun opprobre en constatant les stigmates dorsales de certains, les tailles efflanquées et les poignets rongés par des denrées bien trop chères. Au contraire, un rictus se dessinait déjà. Une créature luciférienne recouvrait le Rōran – et ses pères étaient bien pires. Les Sabaku étaient le fruit d'une dynastie fallacieuse, qui contrôle un pouvoir et un bourg sous cloche. Et la Chûnin aspirait à en profiter jusqu'à l'acmé, avant que le verre se fissure et mutile ses doigts...

    Elle mit en pause ses pensées virevoltantes pour s'extraire de la balustrade et rejoindre le cœur de son boudoir. Dans le miroir doré, élégamment soutenu par un mur panaché, elle disséqua les détails de sa silhouette. Des gemmes constellaient cette crinière rousse qui cascadait jusqu'au liseré de son coccyx et affirmait sa provenance. Seuls les héritiers du sable avaient les moyens de s'octroyer de tels caprices et de s'en parer avec excès. La plupart des habitants de cette terre voyaient leurs vies suspendues au bout d'un fil – ce dernier se rompant pour livrer de maigres revenus.

    L'ombre féminine quitte le nid d'aigle pour se dessiner sur tous les murs de la capitale. Son bandeau maintenait son cou à l'image d'un collier de soie et ses mèches rousses sont bercées par le rythme délicat du vent, qui offre à ses sens le parfum chaleureux des mets nationaux, et nombreuses odeurs qui serpentent tous les détails d'un centre de vie. Sarabi stoppe ses pas dans le berceau aréique, appuyant le centre de ses omoplates contre la paroi d'une échoppe. Elle attendait une âme particulière, une entité qui balayait les ténèbres à l'orée de son sillage... Et cette dernière s'esquissait déjà au loin, happé par le mirage enflammé.

    Mission:
Rokkakū Mikoto
Rokkakū Mikoto
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Ven 20 Mar - 14:57
L'incarnation du sable.Mikoto - Sarabi.
À l’aube, loin du Roran, là où les stigmates du temps persistent… L’héritier des Rokkakū se prépare pour la capitale. Dès qu’il a eu vent de la requête du Daimyos pour enquêter sur cette ignominie, ce démon des abîmes même de ce désert, son esprit s’est enflammé. Bien qu’il ne s’agisse que d’une légende… Il se souvient très clairement de cette ombre qui avait balayé à plusieurs reprises le hameau de son clan. Cette même ombre qui avait emporté la vie de nombreux innocents et dont ses parents en faisaient partie. S’il pouvait ne serait-ce que la rencontrer de nouveau, il serait ravi de se jeter à corps perdu dans une bataille à sens unique. La vengeance au-delà de toute logique. Cela tombait parfaitement bien, les hauts dirigeants de la contrée cherchaient justement ce genre d’énergumène prêt à mettre leur vie en jeu. La première étape était de se rendre en chef-lieu de toutes requêtes. Dans le foyer des Sabaku…

Les mains rêches fermement agrippées à sa gourde, l’homme abîmé par le temps faisait face au vent puissant de cette contrée désertique. Le simple trajet jusqu’au Roran était un chemin pénible et fastidieux, une forteresse à n’en point douter. Et dans des moments comme celui-ci, il haïssait ses aïeuls d’avoir été trop pacifistes à l’époque. Le clan ne méritait pas cet exil au profit des Sabaku. Il ne regrettait aucunement ces décennies sans le luxe que ces bouffis d’orgueils s’octroyaient, mais reprochait la mort de nombreuses âmes par la famine et la maladie. Une chose qui aurait pu aisément être évité.

Après quelques heures de marche, la silhouette de la forteresse du vent se dessinait peu à peu jusqu’à ce que les grandes portes soient visibles. Deux membres du clans Bunraku, ceux-là même qui ont toujours protégé cette terre sauvage, gardaient l’entrée de la cité. Mikoto n’avait pas un faciès méconnu, que du contraire. Bien que la branche sombre était détestée par de nombreuses personnes, elle restait peuplée de fiers guerriers du sable qui avaient combattu les différents envahisseurs.

« Une mission, encore une fois … » Dit-il un léger rictus au coin des lèvres avant de passer outre la sécurité des marionnettistes.

Devant lui s’étendait un train de vie totalement différent de ce qu’il vivait au quotidien. Des échoppes par dizaines et une joie de vivre qui était visible sur chaque habitant. Ici, il n’était pas question de se battre pour survivre. Maintenant qu’il était arrivé là, il se demandait qui allait bien pouvoir être son coéquipier pour cette quête. Juste à l’instant où cette question lui vint à l’esprit, un visage plus ou moins familier entra dans son champ de vision. Cette femelle du clan Sabaku, la même qu’il avait aidé à combattre un déserteur et l’éliminer contre toutes réprimandes. Allaient-ils encore faire équipe cette fois-ci ? Elle avait sans doute la réponse.

Sabaku no Sarabi
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Dim 22 Mar - 13:19
    L'ombre rouge se silhouettait dans le désordre humain. Des mèches enflammées, indociles, des prunelles d'ambres, un corps étouffé dans le désordre de limailles – le damné venait d'imposer sa sombre énergie dans les venelles infertiles. Les bras contre son corsage rebondi - presque visible sous le lin pharaonesque, les galbes féminins étaient bâillonnées d'étoffes lactescentes et se contrastaient avec la noirceur pénombrée que dégageait Mikoto. Elle était chaussée de sandales dont les fines lanières remontaient jusqu'à l'orée de ses cuisses, où le cuir muselait ses chairs cuivrées. L'abeille memphite tournait autour de la guêpe galeuse. Elle exhalait la domination pure féminine, l'insolence d'une garce. Depuis le berceau, les gens la vénéraient, elle, la fille de Shukaku. Aucun esclave ne se révoltait aux gifles fouettées, y trouvant, pour certains, le réconfort d'être au centre de l'attention Sabaku. Aujourd'hui, le sentiment de son destin lui apportait l'assurance naturelle de la légitimité de son univers. Être à nouveau aux côtés de ce paladin maudit éveillait en Sarabi un volcan d'énigmes. Autour d'eux, les enfants se dissimulaient à l'arrière des jupons maternels. Les Rokkakū avaient cet ascendant onirique sur les habitants de la cité, qui voyaient en eux l'incarnation des croquemitaines. Les cernes violacés du roux, ses commissures craquelées, la longueur de ses membres formaient des éléments hétéroclites détonnant de l'allure des monarques de l'erg. Pourtant, dans les ères anciennes, ils ne formaient qu'un. Un constat dur à avaler pour la princesse du désert.

    - Encore toi. Aucune contrariété. Simplement, de l'incompréhension d'être à nouveau mêlée à cet homme. La capitale est inquiète. Quelque chose se trame dans les entrailles des ghourds. D'après certains informations, il s'agirait de l'éveil d'Ichibi...

    Sarabi cherchait à camoufler son excitation, lorsque ses lèvres vinrent s'ourler pour relâcher ce nom divin.

    Le berceau de la mission se trouvait dans le Sahara reculé, aux sommets des sioufs. Pour palier au temps qui allait se découler sur leurs épaules avant qu'ils puissent effleurer leur but, le pouvoir avait octroyé des destriers. Silencieuse, la Chunin bifurqua vers les stalles où attendaient deux étalons. Sarabi empoigna le licol du cheval, dont la robe blanchâtre allait de pair avec les étoffes dynastiques. Elle se glissa sur le dos musclé de la bête, frappant sa croupe d'une main pour qu'il galvanise ses jambes. Mikoto se tenait maladroitement sur le canasson noirâtre qui ne semblait pas apprécier cette présence parasite.

    - Il te va bien. Une vraie plaie turbulente et rebelle, qui mériterait d'être abattue et cuite pour nourrir les bouches affamées...

    Les chevaux fendirent la ligne de l'horizon. L'astre coruscant se laissait peu à peu choir au derrière d'une grisaille éphémère, offrant de l'ombre aux guerriers. La voûte céleste se muait en une truculente toile, aux teintes douces et apaisantes. La chaleur qui avait harassé la population du Rōran depuis l'aurore disparaissait afin de laisser place à une fraîcheur surprenante. La vision chimérique de ce ciel, aux multiples panachés, suffit au silence . Lors de la contemplation d'un tel phénomène, l'on pourrait se laisser bercer par l'illusion chimérique qu'aucun danger n'existe en ce monde. Et pourtant ... L'écho de la malédiction désertique profilait l'exact opposé.

    - Pourquoi aider tes frères à mettre la main sur un démon qu'ils assiégeraient pour le retourner contre vous ?  

    Après ses mots, dans l'immensité désertique qui s'étendait aux sabots des étalons, rien ne semblait bouger. Comme si la Terre elle même avait suspendu sa course dans l'espace. Dans l'air, autours des deux âmes flottait une sensation singulière - une atmosphère unique.

Rokkakū Mikoto
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Lun 23 Mar - 10:02
L'incarnation du sable.Mikoto - Sarabi.
Il était une nouvelle fois contraint, malgré lui, à faire équipe avec cette Sabaku au regard présomptueux et à la chevelure flamboyante. La deuxième fois, en un court laps de temps. L’énoncé de cette mission, il l’avait également entendu de la part du chef de son clan et c’était avec excitation qu’il s’était porté volontaire mais peut-être pas pour les mêmes raisons que son antipode féminine. Autour de lui, les murmures se soulevaient en même temps que les regards dédaigneux. Si le clan fut longtemps au sommet, au même titre que ces porteurs de sable, il n’en était plus rien désormais. Le peuple en était même venu à le détester mais aucun n’osait réellement le regarder dans les yeux. Pour beaucoup, ils n’étaient pas considérés comme humains, plus bas encore que des monstres mais au grand jamais il ne fallait regarder un Rokkakū dans les yeux. Ils happaient les âmes des plus purs. C’étaient là toutes les rumeurs qui avaient circulé ces dernières années afin d’effrayer les enfants et réduire les contacts de ce clan maudit avec les habitants de la capitale. Avec le temps, Mikoto s’était adapté à cette situation.

Le vent soulevait sa longue chevelure rousse fournie et elle semblait bonne cavalière. Tout le contraire du jeune homme qui à quelques mètres d’écart, travaillait d’arrache-pied pour maintenir le cap à son étalon récalcitrant. Dans son ironie, elle n’avait pas tort. Mikoto n’était même jamais monté à cheval, ces animaux ne bondaient pas le désert et leurs seules viandes suffisaient à nourrir de nombreux hommes et femmes du clan. Leurs fragilités et leurs sauvageries ne lui avait jamais donné l’idée d’en monter un. Lorsque le canasson ébène se cambrait pour tenter de le jeter au sol, il n’hésitait pas à cogner la bête pour qu’elle se tienne correctement. Une fatigue mentale qui l’assaillait avant même que leur mission ait commencé.

Ils voyageaient pendant plusieurs heures dans un silence à réveiller les morts. Par moment, il s’adonnait à des regards vers la jeune femme et à sa manière exemplaire de maintenir son destrier d’un clan immaculé. Tirant les lourdes cordes qui maintenaient l’avant du cheval, il rattrapa son acolyte. Il se surprenait à la regarder de nouveau avec presque insistance mais fut davantage surpris des paroles qu’elle lui balançait si impunément alors que la pénombre nocturne tombait. Une incompréhension prit part de son esprit et son faciès fut figé pour ce qui semblait être une éternité. Eux qui avaient chassé la totalité de son clan hors du Rōran il y a de cela des années, eux qui les avaient réduits à l’état d’animaux sauvages… Tout cela n’était donc pas suffisant ? S’ils parvenaient à mettre la main sur ce démon des légendes, leur seule pensée était de le relâcher sur un clan déjà déchu pour l’éliminer une bonne fois pour toute ? Une rage naquit de ses entrailles. Ses yeux virèrent au rouge et il n’osait plus poser son regard vers la jeune femme. Il pouvait assouvir cette soif en seulement quelques secondes depuis sa position. Tout pouvait rapidement être réglé, pour cette Sabaku du moins… Et puis il se mordit profondément la langue, s’emplit la bouche de sang puis crache ce goût ferreux sur le sable. Ces actions n’apporteraient que d’autres malheurs sur son clan.

« Alors nous chasser ne vous a pas suffit ? » Dit-il avec peine et un certain dédain. « Nous restons passibles pour l’instant mais ne pense pas que notre clan est faible… Rappelle-toi, nous sommes partis pour éviter des victimes innocentes, pas parce que nous avions peur de vous faire face. »

Était-ce l’ambiance qui régnait autour d’eux ou bien son destrier qui devenait de plus en plus docile mais il lui fut aisé de passant devant la Sabaku. À seulement quelques mètres devant eux, se dessinaient les ruines d’un ancien sanctuaire dédié à la prière et aux offrandes de cette déité des légendes. L’obscurité leur était désavantageuse et le bruit des chevaux galopant dans le sable était un fond sonore non-négligeable.

« Nous marcherons à partir d’ici. » Dit-il avant d’accrocher la corde de la bête au tronc d’un arbre desséché.
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Mar 24 Mar - 21:20
    Le voile nébuleux d'un crépuscule avancé, peinturé d'innombrables pigments aux chaudes nitescences, avait à présent pris l'entière possession de la voûte céleste. Cette somptueuse toile immergeait les dunes dans des ténèbres rousses – un présent visuel dont seuls les habitants du Vent étaient bénis. Une fraîche brise se leva, balayant le tapis sablonneux d'un souffle continu et glaçant, qui faisant danser en son sein les armoises d'un son âpre à l'ouïe. Sarabi redresse l'étoffe laiteuse qui dévore sa gorge, pour y dissimuler la pulpe rose de ses lèvres et son nez. L'étalon dynastique esquissait un sillon dans lequel le cheval trublion du Rokkaku se cabrait, renvoyant du sable sur l'échine de la monarque. La rousse tire sur les rênes pour courber son animal, ce dernier tournant autour du destrier indomptable. Dans le mutisme saharien, elle impose deux yeux d'acajous dans les fragments dorés explosifs du mâle.

    L'Incarnation du Sable. 91py


    - Ton clan est faible. Avait-elle prononcé avec flegme. La puissance, ton pouvoir, n'est rien à côté de ce que mon empire a su bâtir. Qu'importe la façon dont les méthodes sont perçues. Nous sommes la branche ayant permis un confort pérenne pour notre peuple. Des battisses résistantes aux tempêtes, des aqueducs pour abreuver les lèvres et des élevages autonomes pour nourrir les penses. Sarabi cesse un instant, appuyant sa joue sur sa propre épaule, un sourire provocateur déformant sa mâchoire. Tant d'éléments qui auraient permis la survie des tiens.

    Le cuir botté jusqu'à ses cuisses claque le flanc chevalin qui reprend une course effrénée sous un dôme lacté. L'homme, comme galvanisé – ou blessé dans un égo purement masculin, effleura l'héritière pour dominer la marche. Elle soupire dans son chèche, l'observant se réduire à un minuscule point suspendu sur la ligne d'horizon.

    Un sanctuaire jaillit d'entre les limbes dorés et signe votre arrivée. Sarabi se dégage du corps, désormais moite, de son destrier qu'elle attache à l'ombre d'un arbre momifié dans sa propre écorce desséchée. Sa main flatte le galbe musclé avant de relâcher les deux ombres équines pour se planter au seuil du temple aréique.

    - Ne fais pas de vagues. Considères-toi comme un simple visiteur de mon continent.

    Son impulsivité des anciens jours carillonnait encore en écho dans son esprit. Sarabi s'élance dans ces terres infertiles, pionnière de cette marche martienne. Elle lézarde quelques instants autour des vestiges telluriques – des ruines d'un panthéon qui arrachait des frémissements animiques. Glissant sur ses genoux dénudés, Sarabi laisse sa paume caresser les parois argileuses en quête d'un rebord, d'un défaut signifiant l'asile de ses papyrus sacrés.
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Jeu 26 Mar - 0:03
Spoiler:


Les canassons galopaient au cœur des montagnes dorées; chacun semblait miroiter sous l’effet solaire de cette journée particulièrement chaude. Les vapeurs des rares eaux s’estompaient très facilement. Pourtant, les habitants du Sahara continuaient à tergiverser entre une dinde et une peau de tigre. Dans la Contrée du Vent, chaque âme veillait sur un coin des murs de leur patrie, vouant leurs heures creuses de combattant à assurer la protection de tous. C'était ainsi, qu'ils avaient trouvé une défiance dans le système et envoyé une équipe pour enquêter sur une mystérieuse légende soi-disant éveillée... Autrefois, notre créature aussi avait fait parti des leurs. Elle avait la mission d’assurer la patrouille ouest du Rōran dans un groupe de ninjas destinés à cette pratique. Néanmoins, le monstre qui résidait en elle sous la forme d'une essence avait balayé cette perspective de vie.

La chimère du Sable avait causé de lourds dégâts. Des corps déchiquetés, importés sous la terre pour les expier de leurs enveloppes souillées du vice. D'autres, moins chanceux, se voyaient exposés à la surface aérienne. Quatre cadavres gisaient à chaque embranchement d'une pièce souterraine du temple. Menottés au colonne d'argile ; ils servaient de vis. Les thorax défoncés laissaient les intestins et les cœurs, plantés au sommet de leur crâne, désarticulaient complètement les silhouettes. Les gorges déployées semblaient vouloir rugir, alors que les plaies pleuraient.

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Bien que d’allure cadavérique, des tremblements de fatigue la parcourait. Ce schéma humain avait éprouvé son maigre corps féminin. Les odeurs s’agglutinaient dans la cave du vestige, venant peindre et gorger les parois. La créature s'assoit contre l'une d'elle, observant le joyau artistique qui utilisait les quatre hommes comme structure. Une écriture était imprimée par le sang sur une paroi de l’ensemble. Les symboles immenses étaient trop évidents, trop sardoniques pour le goût de cette œuvre sanglante. Un message précis et concis au peuple : Gloire à Ichibi.

De sarcasme, de plaisir ou de folie, la jouvencelle avait laissé sa tête retomber vers l’avant, témoignant de sa misérable existence. Ses cheveux sales et gras, d'un auburn poussiéreux, venaient récolter les quelques grains scintillants qui luisaient à la surface du parterre. Tout ici n'est que sang, pourriture et mort. Une odeur nauséabonde soulève les cœur. Le désert, d'ordinaire doré, c'est couvert ici d'une robe de deuil couleur de sang. Corps décapités, éventrés, puant les exhalaisons et libérant des torrents de vers comme une seule vague écœurante lancés dans un ultime soubresaut pour sortir à jamais de leur prison purulente.

A nouveau, l'échine du désert tremble et fragmente à nouveau les dernières ruines stables du temple...

Spoiler:

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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Ven 27 Mar - 11:34
L'incarnation du sable.Mikoto - Sarabi.
La rouquine possédait le don malicieux de s’attirer les foudres du jeune homme. Lui qui était parvenu à réprimer ses pulsions envers cette nymphe du sable, il voyait soudainement son calme orgueilleux voler en éclats. La colère lui revenait, porteuse de faiblesse. Il se rappelait les hymnes Sabaku. L’envie lui tenaillait de venger de cette catastrophe sur la jeune femme, de la réduire en pièce, littéralement. La mission était primordiale à toutes autres choses et il le savait pertinemment. Avant de pénétrer les vestiges d’un temps révolu, Mikoto en profitait pour contempler ce ciel orangé qui ne pouvait être observé que d’ici, au sein de cette contrée aréique. Et ce fut sans un mot de protestation qu’il laissa la jeune femme entrée la première pour caresser les murs défraîchis et asséchés par le temps. La colère n’était qu’une faiblesse dont il devait se séparer. Depuis la dissociation des deux branches, Les Rokkakū étaient considérés comme des parias par les Sabaku et cette idée s’était même propagée dans toute la capitale. Des monstres qui ne pouvait pas être estimés comme des êtres humains. Personne n’osait croiser leur regard et personne n’avait la force de les expulser de cette contrée désertique. Pas même les Sabaku qui avaient assurément besoin d’une entité légendaire pour assouvir leurs vieux idéaux.

À peine eurent-ils pénétré dans les ruines qu’une odeur macabre semblait suinter des murs brunâtres et faiblement éclairés par les torches qui y étaient accrochées. Une odeur métallique parvenait aux narines du jeune homme qui ne connaissait que trop bien ce que tout cela représentait. Ses mains râpeuses suivaient l’une des parois de ce tunnel descendant et sous ses doigts et il pouvait sentir les diverses gravures humaines. Le temps avait opéré et il était bien trop compliqué d’en discerner quelque chose de compréhensible. La fragrance qui errait dans l’air suffisait à elle-même de mettre en garde. Plus fort encore qu’un message écrit à l’encre rouge. Rien ne pouvait être plus alarmant. Du moins, c’est ce qu’il pensait…

Cet ancien domaine se mit à trembler de toute part et les parois s’effritaient tandis que le plafond au-dessus de leur tête laissait échapper un nuage de poussières. La jōnin attendit quelques instants pour observer l’intérieur de ces ruines dont les fondations semblaient un minimum solides. Dans le cas contraire, il aurait déjà fait demi-tour. « Prépare toi. » Dit-il d’un air nonchalant avant d’empoigner fermement l’un de ses kunais. « Ne sois pas un fardeau… » Dans l’entre-jour de deux piliers, une scène dont il ne s’attendait aucunement se dévoilait à lui. Quatre corps jonchaient le sol, éviscérés et leur cœur arraché. L’odeur ici-bas était plus forte que jamais, à soulever les cœurs des plus fragiles. Au centre de cette cérémonie, une jeune femme où ce qu’il en fut et des symboles synonymes d’un sceau qui venait d’être appliqué. Un dernier instant de sérénité avant l’affrontement.

Sabaku no Sarabi
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Mar 7 Avr - 11:48
    Elle sentait qu'elle l'irritait. Tant mieux. C'était son vice – froisser les âmes et les piétiner, sans même un regard. Sarabi souriait secrètement, le visage camouflé par la longue crinière rousse dont elle était héritière. Ses doigts constellaient les parois défraîchies et âpres au toucher. Mikoto se tenait dans son échine, comme perturbé par quelque chose que la princesse n'avait pas encore discerné. Il s'échappa du terrier d'Hadès pour rejoindre des escaliers en piteux état qui semblaient mener dans les entrailles du désert. La nymphe grogne et se redresse totalement pour marcher dans ses pas. Cet imbécile flairait constamment les mauvaises augures – sûrement du fait que les croquemitaines sont attirés inexorablement par les malédictions. La descente se parfume d'une odeur métallique. Le fumet maudit retourne son estomac un court instant, avant que ses conditions de guerrières les chassent pour la ramener dans un état de pleine conscience et maîtrise de la situation. Mais cet ascendant s'émiettait quand elle fit face à un théâtre dantesque. Sarabi fut soudainement prise de violentes nausées. Les cris intimes, disciples de l'angoisse se déchainèrent au coeur de son âme, et finirent par exploser au-delà de son être. Une plainte sourde s'échappa d'entre ses lèvres et sa main tremblante chercha le bras de cet victime d'ostracisme pour ne pas flancher.

    Les carcasses déployées livraient leurs secrets. Viscères, boyaux, tripes, intestins entremêlés ; la danse sanglante embaumait l'excavation. Leurs cœurs suspendus à l'horizon du front, les victimes accablées par la chaleur étouffante s'étiolaient en composants spongieux. Reluisant sous l'huile du superficiel, les étoffes rosâtres de la veuve noire empêchaient un monde nocturne de se créer. Son enveloppe n'avait rien d'humaine ; serpentée par les veines et la haine.

    Ce fait revenait inlassablement parmi ces dépouilles – cette pompe à sang épinglée sur le sommet du crâne. Les embryons d'indices lui donnaient la glaçante sensation qu'ils étaient dans le berceau d'un rite. Au total, quatre cadavres apoplectiques brillant sous l'effet de vieilles lumières vacillantes. L'esprit de Sarabi bataillait dans une mer poisseuse mais réussit à remonter à la surface et déployer son essence. Un sceau nébuleux recouvrait l'erg et secouait les fondations déjà fragiles du Panthéon. La Sabaku arme son avant-gauche d'un brassard cuiré, glissant des senbons dans chaque baril pour qu'ils puissent s'élancer en direction de la gorge féminine. Nul suffisant pour l'anéantir, mais assez pour la déstabiliser dans la progression de son empreinte.

    Le temps où ses iris vinrent se lâcher du Fuinjutsu pour se reposer sur la zone lésée, Sarabi se camoufla dans le rachis masculin. Ses crocs mutilèrent la pulpe de son pouce pour octroyer l'offrande de son sang contre la présence scorpionne. Sa paume embrasa son sternum d'où naquit Gōru. Il ondoya sous la robe de son invocatrice pour se camoufler et pomper l'énergie spirituelle...

    Spoiler:

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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Jeu 9 Avr - 11:06
Des présences vinrent perturber les sens de la créature. Elle releva le bout de son nez mutin un instant, avant de replonger mollement dans cette équation complexe qui étendait sa puissance maîtresse sur les terres de l'erg. Ce sceau avait une aura destructrice – et à l'extérieur du sanctuaire, les chevaux attachés se cabraient, leurs sabots cinglant l'air. Les rares âmes aréiques se camouflaient dans les fractures sismiques, à l'arrière de pierres. Le prédateur suprême était sur le point de pointer le bout de son nez en ce hameau maudit. Cette sensation, précédente du char silencieux de son existence, s'élève lentement dans la voûte des cieux pour condamner le continent désertique. L'ombre et le jour se disputent la terre, l'atmosphère portant en son sein un environnement religieux et léthifère. La lumière tremblante des lampes qui brûlent auprès des saints autels lèche les corps ensommeillés et sacrificiels. Le parvis hurle et se déchire sous ses doigts mesurés et fragmente le sanctuaire dans son entièreté. Les murs sacrés, le déchirement aérien frappe ses oreilles et versent dans les âmes les douleurs et les flammes – des accents ignorés et oubliés.

La chimère pénètre dans une transe chamanique, dont les incantations guident ce grand Dieu sablé à s'imposer dans l'auguste enceinte. Sa bouche murmure tout bas le nom de Shukaku – et ce nom se répète de tombeaux en tombeaux, comme un accent plaintif d'une ombre qui soupire. Les froids monuments, les saintes demeures font leurs adieux. Le sable se fond et forme un maelström. Certains cadavres s'y enfoncent, ainsi que les tisons tremblants qui se maintenaient faiblement au sommet de bougeoirs. L'écho démoniaque carillonne. Le ciel relâche ses pleurs et confie ses douleurs sur le sanctuaire damné.

Une salve d'aiguilles vient se mourir dans la gorge féminine et elle relève deux iris rosâtres. Des profondeurs du désert et qu'on n'attendait pas, ces présences s'étaient enfin relevées. Quel dessein pousse vers elle leurs pas - eux qui avaient sûrement vogué dans le large d'un Sahara sans rives pour disparaître dans l'étau d'Ichibi ? Ses globes en émoi cherchent les ombres, sûrement perturbées par ce théâtre de maux soufferts. « Vos aiguilles n'arrêteront pas l'éveil de notre seigneur. Venez plutôt vous agenouiller et l'acclamer... Après des siècles de sommeil, il risque d'avoir faim. » De la destruction, du sang. Rien n'arrêtait cette Sekhmet. Elle se redresse, son sceau implanté dans les terres, dans la mare poisseuse du sang et de la lymphe humain. Debout, le bras levé, superbe en sa colère, sa voix anime les piliers sains. Autour d'elle, se trace des lignes enflammées. L'appel ardent de Shukaku frémit sous la plante de ses pieds et galvanise d'orgueil son âme. Le sanctuaire s'ébranle et se secoue une énième fois – mais celle de trop. L'architecture bancale s'effondre, la chimère protégée par une auréole divine sous la représentation d'un pylône maître dans cette cavité. Du cœur du limon, une créature surgit, sa taille effleurant la cime des cieux et son hurlement secouant l'aphasie désertique.

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Rokkakū Mikoto
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Ven 10 Avr - 12:39
L'incarnation du sable.Mikoto - Sarabi.
Dans l’ombre d’un mur, le jeune homme observait encore ce sceau disposé au sol et tous ces cadavres, le cœur cloué à la tête. Une image sinistre et pourtant si magnifique. Un rictus naquit et le dégoût s’en suivit. Il semblait bien mieux supporter cette vue que la jeune Sabaku. Ce n’était pas représentatif d’un combat ou même d’une torture quelconque, mais plutôt l’illustration de vices profonds, des sacrifices. La jeune lionne fut la première à réagir face à cette atrocité et envoya valser quelques senbons en direction de l’artisane de ces méfaits. Elle s’était préparée pour le combat à venir et ce n’était pas tout puisqu’elle maintenait cette envie par une synergie avec la nature. Il la reconnaissait audacieux, mais ne lui faisait-elle pas un peu trop confiance ? Le sol tremblait de nouveau et le déchu était bien plus préoccupé par ce qui semblait sortir de cet étrange sceau que par ce que cette outrancière semblait déblatérer. Le temps paraissait être au ralenti et pourtant, les murs s’effritaient bel et bien tandis que le plafond se détachait peu à peu. Des morceaux de taille conséquente commençaient à tomber à côté des deux shinobi du vent. C’est à ce moment qu’il vit une griffe s’éveiller du sceau au sol. Un vent glacial parcourait le temple et fit frissonner d’effroi le croquemitaine lui-même.

Un battement de cœur suivit d’un autre. Mikoto tentait de reprendre ses esprits et lança un regard rapide en direction de son acolyte qu’il aurait bien éliminé par colère quelques instants plus tôt. Toutefois, ils avaient besoin l’un de l’autre cette fois-ci, plus encore qu’à n’importe quel autre moment. Si la créature qui sortait lentement de cette tanière était réellement ce qu’il pensait, leur chance de survie était nulle. Son manteau de limaille vibra et son combat commençait enfin. Deux gigantesques poings venaient de se former à proximité. L’un deux pointé vers le haut annihilait tous les débris de l’édifice qui leur tombait dessus tandis que de son autre poing, il martelait les murs et pillasses devant lui. Hors de question d’affronter deux adversaires en même temps, l’un deux devait au moins succomber de cet éboulement.

Difficile de percevoir l’anabase de la créature tant la poussière leur cachait la vue. Un nuage aussi dense que l’était la terre et peu importe le nombre de coups qu’il pouvait y porter à l’intérieur. Le sol s’effondra à son tour et le jeune Rokkakū n’eut plus le choix que d’attraper sa coéquipière par sa manche pour la tirer avec force auprès de lui dans un nid de limailles et s’écarter une bonne fois de tous ces débris.

L’éclat lunaire ruisselait sur leur peau, mais cette nuit n’était pas identique à la précédente ni même de celles d’avant. Cette nuit allait changer à tout jamais sa perception du désert, il en était persuadé. À quelques dizaines de mètres de leur position, là où le temple se trouvait auparavant et dont seuls les débris persistaient, un nuage de plusieurs mètres d’envergure s’était élevé. Ils n’y distinguaient aucune forme à l’intérieur et c’était bien mieux ainsi.

Un son, un hurlement et les poils qui se hérissent. Mikoto avait les yeux ébahis et empli d’une haine qui remontait à des années. Cette créature qui semblait frôler le satellite terrestre, digne des contes et légendes de son enfance, elle était bien là, devant lui. « Qu’est-ce que tu suggères maintenant la Sabaku ? »



Sabaku no Sarabi
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Dim 12 Avr - 12:58

    Le jour se meurt dans un maelström maudit. Les flambeaux qui étendaient jusque-là, de douteuses clartés autour de son enveloppe charnelle, s'étaient évanoui dans les profondeurs sahariennes. Sa pupille se trouble et elle semble chanceler un instant dans l'échine masculine – les miasmes métalliques, les remugles lymphatiques, ce théâtre impur faisaient valser les derniers fragments lumineux de son esprit. L'ardente prière perce le ciel et les enfers, leurs âmes se suspendant à la frontière d'Hadès. Piégés entre deux univers, l'Abeille et le Frelon sont au premier rang de cette vision démonique. La chimère s'incline et murmure des mots empoisonnés depuis ses lèvres méphitiques. Sur les rayons lunaires ; l'ombre se consolide sous les flageolements templiers. Elle domine la pieuse clarté des cieux – bientôt perturbée par l'éclosion d'orages. Comme un vaisseau voguant sur la mer des nuages, la créature perce cette obscurité damnatrice. Les structures relâchent leurs muscles, prêtes à envelopper les entités en son sein. L'horizon s'embrume de limailles protectrices, quand d'une main, l’Apollon tire la muse dans un halo protecteur. Quand leurs peaux se heurtent, les pupilles féminines s'évaporent à l'arrière d'un voile noir et brûlant – où son âme n'est plus perceptible, le miel de sa peau rehaussant ses pigments pour s'enliser dans un basané.

    Mikoto éloigne leurs deux corps du Panthéon, leurs pieds s'enlisant dans un sable glacial. Sarabi retrouve cet élément pionnier qui s'enroule autour de ses chevilles à l'image de serpent aréique. Shukaku domine l'erg infertile, se silhouettant sur les kilomètres environnants. Par un décret des puissances suprêmes, il était apparu dans ce monde ennuyé – blasphématoire pour une telle entité divine. Pendant un instant, la Sabaku avait ainsi ravalé l'écume de sa haine. Il avait jailli des entrailles de la géhenne, enivrant son cœur pieux. Sous la tutelle invisible de ce divin, Sarabi se grise. La créature siège sur ce continent stérile – son unique présence tressant une couronne invisible à la Sabaku, dont le patronyme clanique gagnait en lustre. Il impose son temps en cet univers figé, drapé de poussières et d'argile. - Je... J'en sais rien. Contre lui, je ne peux rien faire... Son cerveau était dilué dans une huile, en laquelle il était impossible de se dépêtrer. - Mais cette garce est toujours vivante. Une masse noire s'échappait des viscères fragmentés du temple. Le coccyx empereur se dessina d'un dard s'étendant derrière les pas Sabaku, à l'image d'une traîne léthifère. Sa main brune plongea dans le Styx brun qui recouvrait son visage et se referma brutalement dans la nuque emmêlée. Sa conscience est prise dans un gouffre. Relevant le corps désarticulé de ce pantin décharné, Sarabi harponne son plexus solaire de l'aiguillon noirâtre qui trônait dans la cascade de ses reins. - La putain illuminée, tu penses que bouffie de poison, Ichibi voudra encore de ton corps sous la dent ? Sinon, je te conserve pour les autres créatures de ce désert... La chaleur tourmente bien des esprits, et j'ai la délicieuse conviction que mon partenaire prendrait un malin plaisir à dévorer tes yeux et tes doigts pendant que tu vis encore.

    L'éperon s'enfonce dans les chairs, Sarabi rapprochant son organisme pour enfouir ses lèvres au creux de l'oreille féminine. - Ou je peux te goûter en première... Sa mâchoire s'articule et s'ourle au sommet du pavillon. Les crocs se verrouillent et d'un mouvement animal, la Sabaku arrache l'épiderme fragile – ses lèvres couleur sang frais s'accordant avec la liqueur dionysiaque qui se meurt dans l'erg.

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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Ven 17 Avr - 10:57
Les fondations s'effondrent, lorsque deux poings d'ébène déchirent les derniers vestiges séculaires. Les nombreuses pierres, les architectures et arabesques lâchent leur courroux sur la chimère qui n'a le temps que d'apercevoir une longue chevelure rousse et des bras basanés. Elle dresse une main déchirée par-dessus son visage pour injecter du chakra grisâtre. De l'acier déchira l'air et referma la femme dans un étau protecteur – à l'exception d'une cheville prise sous une pierre. Elle s'en dégagea dans un grommellement, s'arrachant les remparts de son épiderme pour dégager l'odeur de son cruoc vermeil – fragrance venant se mêler à son carnage désormais éteint. L'épais rideau était tombé sur ce spectacle attentatoire. Les steppes du démon portaient désormais bien leurs noms, hantées par les âmes de Shinobis sacrifiés et damnées par la présence de Shukaku, qui, dans l'erg, hurlait de toute sa puissance démonique.

La Sekhmet se traina parmi les décombres pour s'échapper de ce nœud. L'air s'engouffra à nouveau ans ses poumons et signa son retour dans le désert. Les grains se glissèrent dans les recoins d'étoffe, chatouillant sa peau terne et brisée par les années d'expérimentation. Une paume vint se choir dans la masse brune et emmêlée qu'était sa crinière, formant une solide nodosité avant d'extraire la créature des entrailles du Sahara pour la suspendre face à elle. Son visage n'avait plus rien d'humain ; le blanc de ses yeux chassés par les ténèbres et son coccyx lacéré par un dard empoisonné. Ce dernier s'engouffra dans le plexus solaire féminin, sa bouche susurrant des mots avant de harponner le cartilage et de dévorer un fragment d'oreille. Elle était habituée à ne plus crier – ayant connu des douleurs plus intenses que celles-ci. Sa bouche se marbra d'une semence envinée, qu'elle recracha dans un sourire au visage de la Sabaku. Oh, elle avait bien reconnu son appartenance. Sa quasi-nudité, visible à l'arrière du lin, allait presque de pair avec la cuirasse bronze d'Ichibi et ses gemmes de lapis-lazuli témoignaient de sa richesse. Une aisance que peu pouvait s'offrir, dans ce continent stérile.

Le visage de la Perséphone roussâtre était zébré d'hémoglobine, comme des signes tribaux qui s'accordaient à ceux déjà crayonnés sur sa peau laiteuse. Elle se sentait soudainement engourdie par l'aiguillon maudit, qui relâchait sûrement des toxines dans son système. Sa tête était lourde, son cerveau nageait dans un bassin huileux, hypnotique. « Je te maudis à tout jamais, princesse du sable... » Ses ongles s'allongèrent pour s'unir en une lame métallique, plongeant entre les deux poumons de la femme. Elle la sentit se raidir un instant, sa poitrine se soupesant sur le glaive. La chimère, d'humeur vengeresse, approfondit la spéléologie charnelle – jusqu'à ressortir son bras depuis l'échine féminine. « Et te condamne à détruire, d'une façon moins dissimulée, ton propre règne et ton propre peuple. » Un sceau marqua l'intérieur de sa tapisserie organique, serpentant jusqu'à son corsage rebondi, son menton aviné, ses maigres bras. Une aura orangée s'extirpait depuis l'écorce du Bijuu, aspiré par la signature maudite ancrée dans le corps féminin – sûrement sur le point d'être détruit.

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Sennin no Tokeï
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Ven 17 Avr - 14:25
L’astre solaire à son apogée, tu avançais lentement vers ta destination. Les rumeurs avaient corrompu ton esprit, l’obligeant suite à la promesse faite à ton défunt ami Rokkakû, d’aller voir ce qui se passait réellement sur les terres du vent. Ta parole est ce qui te perdra sûrement un jour. En effet, alors que tu avais quelques années de moins, tu parcourais ces terres arides avant de tomber sur ce clan maudit. Depuis, tes liens avec ce clan étaient bon. Eux qui possédaient un pouvoir héréditaire parfait : l’art de contrôler le magnétisme. Une promesse plus tard saupoudrée à quelques années de plus et tu marchais au travers des dunes du vent en direction du Roran. Tes informateurs, ceux qui travaillaient dans l’ombre clanique, t’ont susurré qu’une créature légendaire et démoniaque allait apparaitre. Une invocation satanique qu’un groupuscule de Shinobi louait.

Et alors que ton esprit s’envolait au grès du vent, repensant sans cesse à cette promesse qui t’unit pour le restant de tes jours à ce clan, un cri strident ramena te ramena à la raison. Tu en avais maintenant la certitude, quelque chose se tramait plus loin. Il fallait donc que tu ailles voir ce qu’il se passait. Dans les secondes qui suivirent, la liqueur rougeâtre coula le long de ton pouce avant qu’apparaisse tes deux compagnons de fortune : Arga. Surpris de se voir invoquer en ces lieux, il te salua respectueusement. « Tokeï-ssssama, cela fait fort longtemps que je n’avais été invoqué en ces dunes. Que puis-je faire pour vous venir en aide ? ». Arga était ton compagnons d’arme favori, celui qui t’aidait le plus dans tes missives. Tu appréciais sa psyché singulière. « Trouves moi la localisation de ces cris et détecte moi tout ce qui se trouve autour de nous. ». Tes paroles furent rapides, tu savais pertinemment que le temps était un facteur essentiel dans ces conditions. Un simple hochement de tête et Arga commença sa détection. Toi, tu continuais ton rituel serpentin pour faire apparaitre un second de tes disciples, plus grand et vigoureux cette fois-ci : Garaga. Le gigantesque serpent rouge de la grotte Ryûchi, qui t’obéissait au doigt et à l’œil depuis que tu avais passé un certain temps à t’entrainer en sa compagnie dans la grotte. « Il y a trois personnes prises au piège dans un ssssanctuaire plus loin. Je détecte aussi de grossse secousssse sssssssmique qui viennent de … Maître, regardez sssssssssur votre droite. » Ta tête se tourna instantanément sur la droite, laissant tes sombres iris se poser sur cette créature géante et mystique qui apparaissait et grandissait.

Jadis, le chef de clan Rokkakû t’avais parlé d’une créature semblable. Ce n’était d’après lui que de simple rumeur, des histoires créées pour faire peur aux vilains enfants et les assagir. Ce n’était donc pas un mythe, ce démon de sable existait réellement. « Garaga, tu te sens capable de retenir cette chose ? » Un léger rictus s’installa sur ton visage. Tu connaissais la réponse de ce dernier, il te suivrait jusqu’à la mort, votre lien était fort, un simple hochement de tête suffit de la part de ta créature. « Arga monte sur mes épaules et guide nous, Garaga, enmène nous dans ce sanctuaire rapidement ». S’enfonçant dans le sol, le serpent rouge géant disparu après t’avoir rentrée dans sa gueule. Tu naviguais à travers des décombres, t’enlisant dans ce qui semblait être un sanctuaire sur le point de céder. Une fois à la surface, ta créature ouvrit la bouche, laissant tes iris effleuré une vision d’horreur. Tu reconnus directement le roux, ancien élève de ton défunt ami chef du clan Rokkakû. Il avait bien grandi ce petit. Celle qui était vraisemblablement sa compagne d’un jour se fit transpercer sous ses yeux, tout alla si rapidement, tu ne pusses empêcher cela. Les paroles de celle qu’ils avaient en face d’eux ne pouvaient être aussi clair : c’était une fanatique et la chose dehors était sûrement le fruit de son chakra. Le chakra en ébullition, tu sautais en direction de la jeune femme après t’être écrié « Garaga, à toi de jouer ! ». Tes mains se posèrent sur le corps de la jeune femme, l’extirpant des griffes de la fanatique, laissant la place à ton serpent rougeâtre d’agir. Il s’enroula autour de la fanatique et serra de toutes ses forces jusqu’à faire exploser ses os. Une créature de plusieurs mètres de long contre une frêle femme ? Un combat perdu d’avance.

Tu atterris à ton tour au niveau de Mikkoto, le rouquin du clan Rokkakû, déposant délicatement la jeune femme qui l’accompagnait. Sur son corps apparaissait un Fuinjutsu puissant, encore inconnu pour toi. Examinant de plus près ce sceau, tu reconnus certains symboles de drain chakratique, de transfert chakratique. Les paroles de la fanatique te revinrent en tête, comment allait-elle obliger cette femme à détruire son propre village ? Ce sceau ainsi que le démon présent dehors en était la réponse. Composant quelques signes, tu apposas le sceau sacré des Uzumaki sur le sceau de la fanatique présent sur le corps de la belle jeune femme. Si c’était bien ce qui tu pensais, c’est-à-dire une sorte de sceau qui connectait son chakra avec celui de la bête présente en dehors de ces mures, le sceau des Uzumaki allait permettre de fluidifier ces deux chakras pour n’en créer qu’un. Une fusion chakratique. Malgré tout ça, au vu des blessures, elle ne survivrait pas longtemps sans soin. « Mikoto, tu as bien grandi à ce que je vois. Toujours à te fourrer dans de sale histoire n’est-ce pas ? » Un léger sourire était présent sur le coin de tes lèvres, un sourire apaisant ayant pour but de calmer tout le monde dans cette situation.  

Les cris du démon se firent entendre de plus en plus fort à l’extérieur de ces murs. Ton regard changea instantanément avant de reprendre la parole. « Si tu le veux bien, occupons-nous de la créature présente dehors. Nous parlerons du passé plus tard. Il te reste assez de chakra pour m’épauler ? ». Une question, une seule, avant d’entamer la tâche la plus difficile de cette aventure : combattre le démon.

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Rokkakū Mikoto
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Sam 18 Avr - 13:32
L'incarnation du sable.Mikoto - Sarabi.
Elle pouvait être appelée calamité, car c’était bien ce dont il s’agissait. Un mal meurtrier, sans frontières, qui tuait méchants et innocents avec une égale jubilation. Le guerrier invaincu et légendaire que recelait cette arène aride et solitaire. A chacun de ses pas, l’erg se soulevait et derrière lui des salves arénacées balayaient l’horizon. Le monarque de l’ombre n’en avait pas perdu sa hargne pour autant et sa punition divine n’en était que retardée. Le réceptacle de ces souvenirs qui repêchait cette véhémence en son être se changea rapidement pour cette chimère non loin de son regard aiguisé. Il était prêt à répliquer de nouveau lorsqu’elle sortit du nuage de poussière qui commençait à retomber, mais ce fut la jeune princesse du vent qui prit les devants de la scène. Elle avait troqué son sublime topaze pour un regard ébène aussi profond que les abysses. Son enveloppe corporelle était défendue par une armure écailleuse tandis qu’une queue avec un dard en son bout venait de pousser dans le bas de son dos. Elle ne possédait plus cette apparence chétive et fière qu’elle semblait mettre en valeur. Non, elle n’était rien de plus qu’une chimère à son tour. Il la glorifierait de cette abomination lorsque tout ceci serait terminé.

De son élan, de cette vitesse et de cette agilité, Mikoto n’y voyait que la défaite de la chimère. L’arme dans son coccyx était violente et vint pénétrer la chair faisant gicler ce liquide rougeâtre hors d’elle. D’un point de vue éloigné, le combat paraissait se terminer par cette attaque irresponsable, sans la moindre préparation. C’était sans compter l’incroyable résistance de cet adversaire sorti des méandres du temple. Le damné n’eut qu’une seule vision de là où il se trouvait et ce fut une lame argentée teintée de cruor, sortir d’entre les omoplates de la Sabaku. Une mort rapide mais douloureuse. Ce fut les premières choses qui lui vint à l’esprit. Il était bien difficile de survivre à une telle attaque. Il ne la portait clairement pas dans son corps et au contraire d’être soulagé de voir une Sabaku périr devant ses yeux, une légère tristesse naissant au creux de son âme. Cela faisait un moment qu’il partageait missions et péripéties diverses avec cette kunoichi. Elle qui malgré sa faiblesse, lui tenait tête à tout instant.

Un nouvel arrivant rejoignit la bataille à ce que l’on pourrait appeler, le meilleur moment. Et ce fut un nouveau choc pour le maudit du sable. Ce faciès, il le reconnaîtrait toujours peu importe son âge. Une dizaine d’années auparavant, c’est ce même homme qui était apparu au milieu du désert et qui avait fait l’attraction des Rokkakū. Ce même homme qui avait inculqué l’art des sceaux à la future génération. Ce qui le heurta le plus, ce fut que malgré les années, ce visage n’avait pas prit une seule ride. « Contrairement à toi qui n’a même pas vieilli. » Dit-il un sourire forcé au vu de la situation. « Plus qu’assez pour en finir avec elle ».

Il venait d’appliquer le sceau fidèle à ses origines pour sceller cette folie que la chimère venait d’inséminer au sein de la Sabaku. Un chakra bien trop puissant pour cette jeune femme dont l’âme rejoindrait les cieux si aucun soin ne lui était apporté. L’hésitation était lisible dans le regard du Rokkakū, mais ce fut bref. Il se jurait de lui faire payer au centuple cet acte de bonté. Sous la brise nocturne, le peu de tissu qui enveloppait sa peau servit de compresse d’infortune sur la plaie au centre de son sternum. Il n’était pas médecin, mais il était clair que le moteur de ce corps frêle, mais ô combien attirant, n’avait pas été touché. L’hémorragie était stoppée. Elle n’était pas pour autant sauvée, mais le reste attendre quelque peu. Sa conscience s’évadait le temps d’un battement de cil pour ressurgir telle une lionne affaiblie. « Au final, vous aurez toujours besoin des Rokkakū, tu ne peux plus le nier désormais. » Un léger rictus et cette fois-ci spontané.

Il s’arme d’un nouveau courage et laisse reposer la muse fragilisée sur le lit de sable et s’attelle à la vengeance. L’invocation reptilienne était enroulée autour de la chimère et l’immobilisait, c’était le moment de répliquer. Ses poings gigantesques toujours actifs se rapprochaient à une vitesse folle. De ses mains libres serpentaient l’électricité autour de ses doigts et un conducteur doré s’en extirpa, ciblant cette chose informe pour en finir une bonne fois.


Sabaku no Sarabi
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Dim 19 Avr - 16:54

    Son esprit s'évapore. Les dernières lumières s'éteignent. Elle avait appris à dompter ses peurs, dominer son cœur, construire des remparts – mais la cuirasse venait de voler en éclats. Une passerelle venait de s'étendre dans les profondeurs de son corps. Son regard arrogant s'était perdu une kyrielle de brisures. L'écharpe de douleur l'enrobe. Le tambour de son âme ne devient qu'une vapeur froide. La vie est un cycle - injuste et meurtrier. Les ailes de la Sabaku se sectionnent et la laissent tomber dans les limbes. Elle se retrouve seule au bout d'un pieu d'acier, sans canne ni atèle pour retenir sa chute. Sa gorge s'embourbe d'un vin amer et métallique. Le noir de ses iris s'envole – il n'y a plus que de l'ambre sans vie. Le scorpion relâche son venin et sans rancœur une dernière fois avant de laisser son corps s'effondrer, comme un mièvre pantin, sur le glaive. Elles sont geôlières d'une sphère, loin de tout tumulte – qui ne perce pas. Aucun bruit, aucun son. Sarabi cherche Mikoto du regard, mais des douleurs lancinantes envahissent sa nuque à chaque mouvement. L’onde éternelle s’écume sur le pied, portant son ardeur dans les profondeurs du sable. Les nuages de flammes et d'ébènes saluent son âme de braise et ses jambes cèdent.

    Des mains chaudes l'extirpent. La rapière fuse d'entre ses viscères, arrachant une gerbe poisseuse qui s'effondre dans le lin blanchâtre. Son organisme de poupée de chiffon est dépossédé de sa fougue, se laissant trainer sur l'erg qu'elle ressent glacial. La muse ne sent plus ses muscles, ses os, ou son squelette. Ses traits semblent décharnés et dénervés, sa bouche dépulpée et craquelée. Son teint de miel est terreux. Le trait de la mort sans pardon a rayé une créature sur sa liste. Elle a froid, d'un froid de glace. Elle, la souveraine, qui brûle à toute place se retrouve plongée dans une coupelle de glaçons. Ses articulations se carient et sa blessure crie. La chimère a fait d'elle une proie – détruite. Sa tête et ses poumons souffrent de maux souverains. Quand il l'allonge sur le limon devenu banquise, Sarabi le voit enfin. Cet enfoiré de croque-mitaine. Ce sale gosse qui ne l'écoutait jamais. D'instinct, elle glisse sa maigre main dans sa paume brûlante. - J'ai froid... Ses joues sont un mélange de larmes et de poussières. Est-ce donc ça, le purgatoire ? Ce lieu respire le territoire des enfers. Son sort indigne est le plaisir des entités du Sable. La couronne venait de chuter.

    Les yeux se défilent et l'attention se fige sur l'énorme trou qui déchire son corsage. La Sabaku n'ose pas y déposer un seul œil. Les doigts masculins oublient les tiens et se noient dans la blessure pour éponger les morceaux de ton âme qui fuitent. Entre tes poumons, la seconde ombre qu'elle ne parvenait pas à distinguer, apposa son arcane. Sarabi relâcha un hurlement, qui fit frémir ses entrailles. Elle n'avait pas la force de redresser son buste – comme son instinct lui criait, mais son échine se courbait et ses membres convulsaient. Des arabesques dansaient sur sa peau anémiée. Son cerveau s'étiolait et la Kunoichi ressentait de terribles nausées. Sous la glace et dans le feu de ses pensées, elle s'évanouit. Ses ongles plongés dans le sable la réconfortaient dans ce voyage cosmique fait de ténèbres. Tu retrouveras ton Dieu, Sarabi.

    En un papillonnement de cils, elle rouvrit ses iris. Feutrée contre Mikoto qui cherchait à la maintenir semi-assise, sûrement pour déployer sa respiration, la nymphe discerne une étrangeté dans ses veines. Une sève inhabituelle serpentait en elle et un manteau orangé l'enveloppait. Depuis ses paupières lourdes, elle apercevait dans un brouillard – deux gigantesques âmes se battant dans le désert ; dont l'une semblait étrangement liée à elle.

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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Mar 21 Avr - 11:41
Elle avait gagné. Malgré sa situation délicate, elle le savait. Elle avait réussi à atteindre le cœur enragé de la princesse et la destituer de sa couronne. Son visage était porteur d'incompréhension, de peur et de douleur hybridées. Le rouge à lèvre couleur sang vint glisser sur sa bouche, bifurquant sur son menton pour tomber en épaisses gouttes dans son corsage détruit. Le venin fut relâché – sous le choc, davantage dans le plexus solaire chimérique. Un vrai scorpion ; même dans sa propre destruction, elle cherchait à faire tomber la chimère. Sa silhouette fut soudainement éloignée de ses yeux marbrés et une créature se glissa entre les jambes de la femme pour remonter le long de son corps et l'étouffer dans un étau d'écailles, resserré par une poigne de fer électrisante. Sa teinte rougeâtre allait de pair avec celle qui s'écoulait depuis son corps. Derrière la robe de squame, la chimère a un rictus. Sa vie n'avait aucune réelle importance – face à ce qu'elle avait invoqué et qui foulait désormais l'erg pour le damner. Sa silhouette amaigrie et chétive était parvenue, par son unique force, à faire émerger une entité endormie et qui désormais étendait son courroux sur le désert maudit. Dans l'étreinte nuisible, la chimère relâcha un flux verdâtre silencieusement. Ce dernier combla le trou béant qui vivait dans son corsage et lui permit de galvaniser sa vitalité endormie, mais aussi de dompter la valse foudroyante. Ses griffes s’apposèrent sur la peau du serpent, et en s’étouffant dans sa robe cascadée, il disparut dans un nuage ; en une minuscule fiole où l'on pouvait deviner un vulgaire aspic. « Encore un mouvement et j'écrase ton fidèle ami. » Elle était porteuse d'un sourire qui ne présageait rien de bon. Dans l'ombre des mâles, subsistait la belle Abeille, dont le roux de sa crinière était parfumé de fer et metal. Les pointes de ses mèches étaient baignées dans un cramoisi qui détonnait avec ses racines fauves. « Ma reine, même les sangs-bleus saignent et meurent de la même façon que votre plèbe... » Dans une courbette hypocrite, la créature empoigna le flacon serpentin. La foudre qui avait englobé son être s'étendait mollement comme un circuit maintenait ses jambes droites comme des bâtons et les futurs mouvements lui semblaient presque impossible, mais sa main, elle, parvenait encore à s'ouvrir et refermer à volonté...  Échec et mat.

L'Incarnation du Sable. O3qv

Le murmure du sable, le silence impérial des pierres, le bruissement lunaire... Tout se perturbe par le hurlement démonique. La représentation des cauchemars enfantins se silhouette dans l'erg stérile. Les ombres qui se mouvent dans l'obscurité, les fantômes noirs et sombres dans les chambrettes ne sont rien face à cette entité. La créature issue d'un autre monde, surnaturellement divin de son faciès grimaçant, observe le territoire qu'il avait abandonné il y a des siècles. Avec ses nerfs rompus, sa main écorchée de sable séché, il marche de ses pieds lourds comme le plomb. Il crispe ses doigts crochus pour se saisir des fauves et vautours nocturnes, qui curieux, circulent autour de lui. Ses pupilles brillent comme des flammes infernales, aux formes losangées.

En déposant ses iris sur les silhouettes qu'il considéra au même instant comme perturbatrices de son hibernation impériale, Shukaku gonfla son corps pour recracher un vortex venteux en leur direction. Les bourrasques célestes pourfendent le désert, rompant les kilomètres séparant les entités en une fraction de secondes, distordant l'horizon dans un maelström aérien.

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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

rédigé le Mer 29 Avr - 9:00
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Sujet : Re: L'Incarnation du Sable.

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