Seiki.
Event en cours.
La quête du pouvoir a toujours été un dangereux moteur. Malgré les sentiers destructeurs qui devaient être empruntés pour y accéder, les guerriers de cette ère en ont fait leur essence. Ils pourfendaient les terres décharnées - avec une gloire exquise, des dogmes écrasant les âmes et un seul dessein : détruire, posséder, dominer. Les grandes contrées étaient bercées par le fer des armes, une mélodie routinière dans ce climat sous tension constante.Afin de plus rapidement effleurer l'apogée du prestige, des clans naquirent et de puissants êtres ne firent plus qu'un pour s'assurer d'une invulnérable descendance. Au cœur du chaos, émergèrent des factions, des combattants liés par le sang, le chakra et les capacités. Leurs apparitions diminuèrent le désordre créé par les soldats indépendants – qui se rangèrent face à cette montée en puissance. L’accalmie permit aux Daimyos - anciennement terrassés par ce chaos, de reprendre leurs fonctions. Les frontières se dressèrent, scindant les nations divisées.



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Sujet : La volonté est aveugle, la douleur myope. (Libre)

rédigé le Mer 19 Fév - 18:48
Quête éphémère.


Spoiler:

L’air était chaud et moite, la végétation dense et tropicale captait une partie des rayons du soleil, mais créait une biosphère dans laquelle Tokui ne se sentait pas particulièrement à l’aise. C’était étouffant. Bien que l’impression qu’il en gardait était ce malaise croissant, cette indisposition à ce climat tropical, il ne doutait pas que cet endroit pourrait être agréable – à partir du moment où l’on retirait la possibilité de se faire bouffer par des crabes ou des crocos. Les odeurs se mélangeaient pour donner un arôme sauvage et fantasque à cette jungle qu’il aurait malgré tout, préféré voir de loin – enfin, façon de parler. L’impression de se jeter dans la gueule du loup était encore plus vivace maintenant qu’il était entré là dedans.

Il avait le sentiment de se sentir insignifiant entre ses arbres, un sentiment qu’il connaissait bien puisque n’étant pas particulièrement nouveau depuis qu’il avait perdu la vue. Il s’était sentit particulièrement exposé lorsque il avait perdu son sens et, bien qu’il soit passé depuis le temps, aujourd’hui, il le ressentait de nouveau clairement. Mais ce fut davantage de la méfiance qui naquit de cette sensation.

L’air était lourd. Il soupira. Il était bien heureux de ne pas avoir de manteau ou même simplement ses gants aux mains et de ne porter que son équipement standard. Tokui aimait bien davantage les régions pluvieuses et froide que celle plus chaude, mais il s’adaptait. Enfin, il essayait en tout cas.

Il s’intéressa de nouveau à son environnement après cette parenthèse psychique. Il fallait s’enfoncer davantage dans le labyrinthe. Il se mit un point d’honneur à tenter de se souvenir du chemin qu’il parcourait, enregistrant dans une partie de son cerveau le nombre de pas – mètres – et toutes les informations qu’il jugeait nécessaire à cette orientation un peu aléatoire. Il avait apprit à force, que c’était une grande nécessité pour un aveugle que de pouvoir retourner sur ses pas. En espérant que la forêt ne change pas trop d’ici là.

Un craquement surgit derrière lui. En un instant, il avait déjà dégainé son épée. Mal à l’aise, exposé, il ne voulait pas que quelque chose ne le prenne au dépourvu. Il aurait aimé pouvoir poser un piège, aussi petit soit il mais il avait dans l’impression que cela était inutile. Ou qu’il n’en avait juste pas le temps.

« Qui est là ? »


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Sujet : La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Dim 8 Mar - 21:34
Quête éphémère.


Spoiler:

L’air était chaud et moite, la végétation dense et tropicale captait une partie des rayons du soleil, mais créait une biosphère dans laquelle Tokui ne se sentait pas particulièrement à l’aise. C’était étouffant. Bien que l’impression qu’il en gardait était ce malaise croissant, cette indisposition à ce climat tropical, il ne doutait pas que cet endroit pourrait être agréable – à partir du moment où l’on retirait la possibilité de se faire bouffer par des crabes ou des crocos. Les odeurs se mélangeaient pour donner un arôme sauvage et fantasque à cette jungle qu’il aurait malgré tout, préféré voir de loin – enfin, façon de parler. L’impression de se jeter dans la gueule du loup était encore plus vivace maintenant qu’il était entré là dedans.

Il avait le sentiment de se sentir insignifiant entre ses arbres, un sentiment qu’il connaissait bien puisque n’étant pas particulièrement nouveau depuis qu’il avait perdu la vue. Il s’était sentit particulièrement exposé lorsque il avait perdu son sens et, bien qu’il soit passé depuis le temps, aujourd’hui, il le ressentait de nouveau clairement. Mais ce fut davantage de la méfiance qui naquit de cette sensation.

L’air était lourd. Il soupira. Il était bien heureux de ne pas avoir de manteau ou même simplement ses gants aux mains et de ne porter que son équipement standard. Tokui aimait bien davantage les régions pluvieuses et froide que celle plus chaude, mais il s’adaptait. Enfin, il essayait en tout cas.

Il s’intéressa de nouveau à son environnement après cette parenthèse psychique. Il fallait s’enfoncer davantage dans le labyrinthe. Il se mit un point d’honneur à tenter de se souvenir du chemin qu’il parcourait, enregistrant dans une partie de son cerveau le nombre de pas – mètres – et toutes les informations qu’il jugeait nécessaire à cette orientation un peu aléatoire. Il avait apprit à force, que c’était une grande nécessité pour un aveugle que de pouvoir retourner sur ses pas. En espérant que la forêt ne change pas trop d’ici là.

Un craquement surgit derrière lui. En un instant, il avait déjà dégainé son épée. Mal à l’aise, exposé, il ne voulait pas que quelque chose ne le prenne au dépourvu. Il aurait aimé pouvoir poser un piège, aussi petit soit il mais il avait dans l’impression que cela était inutile. Ou qu’il n’en avait juste pas le temps.

« Qui est là ? »



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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Mar 10 Mar - 16:12
"Quel foutu pays..."


Cette chaleur étouffante, cette humidité ambiante, je déteste tout de ce climat qui me fait transpirer à grosse goutte sans le moindre effort. Cela fait deux jours que j'ai lancé cette expédition. Quel idiot j'ai été. À peine ai-je entendu qu'il y avait un profil suspect qui se baladait près des frontières du pays du feu que j'ai sauté sur l'occasion pour me porter volontaire. Si j'avais su dans quel sordide bourbier, je m'embarquais, j'aurais sans doute réfléchi à deux fois. Mais j'avais besoin d'action, terriblement besoin d'action. Je peux presque sentir mes réflexes faiblir par le manque de confrontation et je me dégoûte pour cette faiblesse. Je ne serais pas comme mon père. Je me l'étais promis. Les membres de mon clan étaient aujourd'hui trop effrayés pour oser me confronter. Et vu mon absence de sociabilité, je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de me trouver un partenaire d'entraînement. Peut-être faudrait-il que je remédie à ça ? Mais qui serait assez fort dans ce village de pleureuse ? Les Uchiha et les Senju se préoccupent plus de politique que de tripe et personnellement, ça me casse la tête toutes ces magouilles qui se trament en arrière-plan. J'en suis presque venu à regretter que mes ancêtres soient venus se pointer ici au lieu de rester nomade, bougeant en meute et chassant comme tel. Enfin bref, le monde était tel qu'il était et je dois admettre que vivre dans la maison du chef de clan n'était pas si mal. Ça et voir l'admiration mêlée à la crainte des civils de la contrée du feu face à mon statut.

Je peux sentir qu'Asuna n'est pas à son aise non plus dans cet environnement. Ma pauvre chienne halète et s'est déjà arrêtée plusieurs fois au bord des cours d'eau pour s'hydrater. On ne sait même pas vers quoi ou qui, on se dirige, mais je dois admettre que la pensée d'être surpris m'excite au plus haut point. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu un adversaire digne de ce nom et quelque chose à fracasser entre mes poings. Mais avant la castagne, il faut réussir à se sortir de ce bourbier de feuilles et de plantes. Notre périple semble sans fin dans ce labyrinthe de végétation, les pollens et émanations forestière viennent titiller mes voies respiratoires et pendant un instant, il me semble raisonnable de faire brûler toute cette portion de forêt. Si seulement je pouvais mettre la main sur l'idiot qui m'a forcé à pénétrer dans ce lieu maudit, je le démonterai. Cet idiot de suspect n'aurait pas pu choisir une plaine ou des rivières pour se planquer ? Non, il faut encore une fois se cacher dans ces conditions exécrables.

En un instant, l'atmosphère change. Asuna me regarde droit dans les yeux, le museau et la patte relevée, visiblement sur une piste. D'un geste de la tête, elle m'indique la direction de l'odeur. Enfin, cette expédition va finir par porter ses fruits. Enfin en espérant que ce ne soit pas simplement un marchand ou un voyageur de grand chemin. Mais après tout, on m'a juste dit d’éliminer la personne suspecte qui rôdes autour du pays du feu, donc si je considère ce potentiel marchand comme suspect, je pourrais dire fièrement que ma mission a été accompli. Oui. Qui que ce soit cette personne, elle annonce la fin de mon périple et de cette torture. Je me tourne vers ma chienne et la regarde dans les yeux. Ses magnétiques pupilles vairons me contemplent et je dois dire que c'était la seule créature que je trouve digne d'affection.

"Contourne-le. Je te rejoins"

Il n'en faut pas plus à ma brave doberman pour comprendre ce que je lui ai demandé. La fière molosse s'écarte du chemin et se précipite dans la forêt, prenant de l'avance pour venir cueillir le suspect par-derrière. De mon côté, je hâte le pas en direction de la piste, l'excitation et le sang commence à me grimper à la tête. Je peux sentir mes doigts me démanger à mesure que j'approche de l'endroit. À mon tour, je peux sentir l'odeur qui émane du suspect. Une odeur saline, maritime, peut-être un simple poissonnier, mais il n'y a aucune raison pour qu'un simple civil emprunte un sentier si escarpé. Je me presse davantage, je commence à trembler d'excitation et je crains que dans mon enthousiasme, je perde facilement la raison. Je pouvais le voir maintenant. Cet idiot dans sa tunique noire avec ses cheveux gris, ce n'est définitivement pas un pêcheur et c'est tant mieux ! Dans mon excitation, j'oublie de faire attention à mes pas et j'entends bien trop tard une branche craquer sous mes pieds. En quelques secondes, je compose des mudras et des salves enflammées se précipitent sur ma cible. Ce n'est qu'un échauffement, mais cela me permet de savoir à quel genre d'adversaire je vais avoir à faire.

"Te voilà enfin ! Je dois dire que je déteste ce foutu climat et que tu m'as bien mis en rogne à me faire crapahuter là-dedans."

Un sourire s'esquisse sur mes lèvres en le regardant, l'excitation et l'aspect inexorable du combat était palpable dans l'air. Je sens que cela va être une excellente journée.

"Je ne suis pas vraiment doué pour la diplomatie"  

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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Mer 11 Mar - 11:25
Quelle situation fébrile que de se retrouver isolé dans le cœur sylvestre, vulnérable. Son ouïe pédalait dans la semoule, perturbée par la quantité non-négligeable de bruits qui sévissaient autour de lui. Comme une proie repérée, il maintenait puissamment son épée contre sa jambe, ses oreilles secouées de courbures électriques à chaque bourdonnement environnant. Ce rôle faiblard, lâché en pâture, n’était pas dans les habitudes d'un Oïnin… Un nouveau bruit provoqua chez l’homme une réaction instinctive de tension et d’appréhension soudaine, d’alerte et d’alarme. Privés de ses yeux, il devinait deux présences. L'une respirait des aromates de sébum, de terre. Une force animale pure et dure agrémenté d'halètements propres aux cerbères. La deuxième ombre – quant à elle, avait une odeur purement masculine. Elle exhalait une virilité explosive, contrastée, intense, une fragrance dévoilant le sillage d’un homme nouveau qui se joue de la nature pour semer le feu et la glace, les fraîcheurs et les brûlures.

Il ressentit assez rapidement des salves brûlantes s'abattre sur lui. Le fumet brûlant se rapprochait et en concentrant ses sens, il put deviner la trajectoire de l'attaque qu'il ne pouvait qu'esquisser dans son esprit. Tokui dressa son épée dans les cieux, balayant l'air pour former une voûte lunaire et découper la technique opposée. De gros rochers semblèrent tomber autour de lui et rouler à ses pieds. Des météores ? Des comètes enflammées ? Impossible de savoir pour le Oinin, qui glissa une main au sol pour s'emparer d'une pierre, encore chaude.

« Je ne peux pas aller à l'encontre de vos paroles... Aucune présentation, simplement votre parfum de transpiration intense, couplée à une attaque, pour le moins, indélicate... »

Tokui projeta la pierre en direction de l'ennemi, guidé par le son de sa voix pour l'atteindre.

« Nul besoin de camoufler votre bête. Son odeur grasse sent depuis ici. »

Il était assez proche, pour que sans prévenir, il fasse jaillir une toile ébène. Aucun mudra, aucun frémissement, rien pour effrayer l'adversaire et le pousser à s'éloigner... Et le voilà déjà piégé dans l'étreinte arachnéenne. Il semblait être un colosse, mais dont l'intelligence se fracassait contre le plafond de verre.


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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Mer 11 Mar - 20:42
La plénitude et le charme sylvestre des lieux viennent d'être perturbés par mon entrée en scène. Je peux entendre les oiseaux quitter leur havre de paix en direction d'un endroit moins troublé. Les animaux avaient le don pour sentir le danger et ils avaient raison, un prédateur bien plus féroce qu'eux vient d'entrer dans la danse, moi. Cet homme, dans cette tenue noire et son bandeau sur les yeux n'est là que pour me permettre de briller. Tel est mesuré la valeur d'un alpha, à la valeur de la bête qu'il abat. Et la simple vue de cet opposant se débarrassant de mes projectiles instinctivement et avec aisance m'assure que ce combat sera des plus intéressants. D'autant plus qu'il ne se contentait pas simplement de se défendre, ce combattant réplique à sa manière, me piégeant dans une cage intangible qu'aucun de mes coups ne pourra briser et me séparant par la même occasion de ma plus fidèle compagne.  Je sais qu'elle n'est pas loin, certainement à la limite  de la barrière immatérielle, se préparant à agir dès qu'elle en aura l'occasion. Je ne suis pas inquiet, j'ai gagné ma place d'Alpha en combattant seul face à Shogo et je suis prêt à recommencer.

- Un match en cage ! Tu commences à me plaire !

Ma colère envers mon adversaire s'est évanouie, muée en excitation à l'idée d'un bel affrontement et il semble disposer à me l'offrir. Ce n'est pas un de ces jacasseurs et pacifistes qui pullulent dans le monde des ninjas. Ce monde est violent et la loi du plus fort y sévit pourtant certains penseurs et intellectuels pensent toujours qu'on peut trouver une solution hors de ce paradigme. Ils n'avaient pas, tout simplement, compris. Quelle que soit notre capacité à raisonner ou à penser, à la fin, nous restons des animaux et moi, j'ai pris la décision d'être au sommet de cette chaîne alimentaire. Mon instinct purement animal me permets de déceler en lui cette violence nécessaire à ce combat. Toutefois, y prend-il réellement du plaisir ou est-ce simplement pour le travail ? Nous n'allons pas tarder à le savoir.

Je peux sentir les veines de mes muscles tressaillir sous l'excitation. Mes canines s'agrandissent, mes ongles deviennent des griffes et mon corps s'extasie de l'afflux d'information qui pénètre en moi. Les odeurs, les bruits... Et l'homme que je suis se transforme peu à peu en bête. L'expectation de ce combat ne me laisse pas de marbre et il est temps de lui donner une nouvelle dimension. Je peux sentir le chakra afflué en moi et plus précisément dans mon bras. Cette sensation si familière, si chaude comme si on plongeait notre main dans un bain, mais cette sensation s'évapore en même temps que mon poing frappe le sol. L'impact est tel que la terre se déforme et semble imploser de l'intérieur, se déchirant en une multitude petits morceaux. Si mon opposant est bien un aveugle, il doit baser une partie de sa perception sur les vibrations du sol et je viens de lui priver de ces informations. Mais je n'attends pas de savoir sa réaction et saute vers lui, tournant sur moi-même, créant une véritable tornade de griffes et de crocs, libérant tout l'esprit bestial qui m'habite. Je suis prêt à le percuter, prêt à déchiqueter sa chair, à l'entailler et à l'écraser et à me réceptionner derrière lui pour lancer une nouvelle charge. Voyons voir comment tu vas t'en tirer.
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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Jeu 12 Mar - 21:23
La voix enfiévrée de l'homme venait se heurter à lui et témoignait de son excitation. Il se livrait à une danse orale dont le résultat finale ne pourrait être qu’un combat, au vu du caractère des deux personnes en présence. Tokui se tenait là, à l’arrêt, une main languide portée à ses hanches. Moins bavard, l'Oinin devinait qu'il n'était pas habitant des bourgades voisines. Ce fragment du Chemin du Croc arpentait les zones brumeuses d'où le protagoniste était originaire. Kiri était, comme les deux autres, une dense capitale où les guerriers ne se comptaient plus. La vie y était plus dure, la dynastique Hôzuki y était malveillante et ses objectifs étaient douteux, forgeant d'étranges personnalités dans l'esprit des rangs. Moins loquaces, moins enflammées, moins orgueilleuses et moins fières ; des traits qui couronnaient généralement les habitants du Feu. Sa main se retira du sommet de son fémur, tandis qu’il s’avançait avec souplesse du piège qu'il avait tissé. Des plans commençaient déjà à se former dans ses pensées. Il ne doutait que très peu de ses capacités, comme poussé par les mains fantomatiques du pouvoir. Les rouages du destin semblaient porter la mécanique de Kiri dans son cœur à tel point que le disque ne risquerait pas de s’enrayer. Kiri fournissait un repaire pour ces âmes timorées – un concept sûrement incompréhensible pour les esprits prospères des contrées voisines. Alors qu'il avance dans la pénombre, il perçoit un bruit et des vibrations soudaines. Le sol se fissure, se bouleverse et implose littéralement. Tokui a à peine le temps de s'éjecter, le mollet touché par l'érosion du territoire, qu'il se retrouve dans le cœur du cyclone. Des griffes, des crocs, un cocktail de douleurs qu'il peine à comprendre, mais d'instinct, il fait jaillir son sabre qu'il fait tourner autour de son corps comme un cocon protecteur – permettant de scinder l'étau et sûrement un peu plus, comme l'odeur métallique qui s'en dégageait pouvait le témoigner.

Tokui retomba sur ses jambes, sûrement prêt du sol brisé. Il ressentait une inconstance sous ses pieds. Une force impressionnante, une énergie à l'état brut. Mollement, l'homme releva les amples manches noires qui recouvraient ses bras maigres, dévoilant un étrange instrument. Il s'éveilla dans un écho stridulant, qui recouvrit largement la zone. Ses entraînements l'avaient forgé et les sons les plus insupportables n'avaient aucun impact sur Tokui, qui n'entendait que de faibles bourdonnements bousculer ses tympans.

Le vent sonore soufflait violemment, faisant ainsi s’onduler un kimono ébène où était cousue l’effigie d’un dragon blanc au dos de la veste du vêtement. Ce symbole avait fait trembler plusieurs âmes pendant plus d’une décennie - et son adversaire était prêt à comprendre la raison


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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Mar 17 Mar - 11:29
Je peux la sentir, cette fièvre qui coule dans mon sang, cette excitation qui électrise mon corps, cette ivresse qui embrume mon esprit, l'ardeur du combat gagne mon corps aussi sûrement que l'eau se déverse d'amont en aval. Mes coups blessent ce visage auparavant si impassible, le goût du sang imprègne mes griffes, mes lèvres et je peux goûter à ce formidable nectar ferreux. Le liquide vermeil éveille a toujours éveillé en moi l'instinct animal, celui du prédateur et aujourd'hui ne ferait pas exception. La rage animale remplace peu à peu ma conscience, a mesure que mes griffes déchirent l'étoffe, tailladent la peau et fait ruisseler le sang. Tout d'un coup, une douleur lancinante résonne dans mon bas-ventre et je peux sentir le liquide poisseux imbiber et alourdir mon gilet shinobi. Instinctivement, je me retire de cette étreinte maintenant douloureuse. La coupure est en grande partie superficielle, le coup a davantage été porté par instinct de défense que pensé pour blesser profondément. À mesure que la douleur se trace un chemin jusqu'à mon esprit, je ressens une nouvelle exaltation m'envahir. Un animal blessé est bien plus dangereux qu'un animal intact. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'on vient de déclencher en lui son instinct de survie. Ce n'était plus un combat pour une domination quelconque, c'est maintenant un match à mort. 

Mon regard carnassier se pose sur ma future victime, cette dernière, bien que blessée semble encore en mesure de se battre. D'un mouvement ample, il lève sa manche et je sens une odeur métallique en émaner. Ce n'est pas du sang. Non. C'est une arme. Et dans ma vie de shinobi, j'avais eu l'occasion de voir cet équipement lors de mes missions et je sais pertinemment ce que cela signifie. À peine mon opposant a-t-il commencé ses mouvements que je peux déjà entendre le bruissement sonore venir dérégler mon oreille interne. C'est le plus clair désavantage des Inuzuka, leur sensibilité auditive. Je peux entendre Asuna hurler à la mort face à ce son désagréable. La connaissant, elle doit déjà être couchée, les pattes sur son propre crâne, tentant de minimiser au maximum l'impact de ce son infâme. Résistant par la seule force de ma volonté aux effets funestes de ce dispositif et instinctivement, je sors un parchemin explosif attaché à un kunai pour le lancer en direction de mon adversaire.

La détonation de l'explosion outrepasse largement celle du haut-parleur et je profite de cette accalmie pour mettre en place mon plan. Après quelques mudras, je fais apparaître deux clones, en tout point semblable et je lance à l'un d'eux ma veste shinobi encore imprégnée de sang. Mon adversaire est un aveugle, je dois donc tout faire perturber le reste de ses sens. Les vibrations ne lui sont plus d'aucune utilité face à ce sol en lambeau, seul l'ouïe et l'odorat persiste. De concert et rapidement, boosté par notre instinct animal, nous bougeons en direction du Oinin du village de la brume. Je prends naturellement le flanc droit tandis qu'un de mes compagnons foncent tout droit vers lui et l'autre, celui portant ma veste le prend en tenaille par la gauche. Je peux ressentir la chaleur du chakra infusé dans mon bras et 2 mètres avant d'arriver au contact avec le guerrier adverse, je relâche ce chakra sous la forme d'une gigantesque onde de force qui provoque un couloir d'air destructeur dans l'objectif de briser son équipement. Le clone de gauche se rue juste après afin d'en découdre avec lui de manière, sauvage prêt à le mordre et à le griffer tout en tournant autour de lui tandis que le dernier clone emmagasine son chakra dans son bras afin de le gratifier d'un uppercut surhumain en profitant de la diversion offerte par mon onde de choc. Je recule instinctivement juste après mon assaut, a plusieurs mètres de distance, laissant mes clones s'occuper de lui. Le combat allait reprendre de plus belle, mais j'étais prêt à dévaster ce qui resterait de lui après cette attaque.  
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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Mer 18 Mar - 21:31
L'odeur piquante et désagréable du sang qui dansait dans l'atmosphère venait titiller les sens accrus du Protecteur de Kiri. Dans cette obscure purée de pois qui était son quotidien, la confusion était totale. Malgré tout, il restait d'un calme absolu et n'exprimait d'autre but que celui de mettre la main sur l'élément perturbateur ayant déclenché tout ceci et le neutraliser de la manière la plus prompte et efficace à disposition. La barrière du son avait été réduite par un explosif, giflant le visage de l'Oinin d'une lourde bourrasque. Il avait beau ne pas être de tempérament belliqueux, cet affrontement intéressant éveillait en lui un intérêt certes dissimulé mais néanmoins influent, qui le poussait à s'investir au maximum dans la confrontation et à ne pas faire de cadeaux. Sans doute un trait de caractère héréditaire. Le souffle âcre de la fumée noire se faisait persistant sous le coup de cette explosion, mais il en avait fait abstraction de manière à ce qu'il puisse se focaliser sur la localisation et l'arrestation de celui qui les avait déclenchées. Pour éteindre la dynamite, il faut sectionner la mèche enflammée. Pour tuer une araignée, il faut lui écraser la tête. Et pour faire cesser cette maestria destructive, il faut la priver de son maître d'orchestre. Une logique rapidement établie qu'il comptait bien mettre en pratique. La terre était burinée par plusieurs enjambées, l'arôme du sang se faisait inconstant – jonglant du fond pour se rapprocher de lui bien trop rapidement. L'enchaînement fut cascadé de plusieurs choses : un coup de poing destructeur, un étau entre plusieurs corps, maintes respirations sur sa peau décharnée. Tokui était soudainement troublé, et perdu. Des clones ? Derrière le ruban, ses pupilles d'ivoire éclataient d'une nitescence immaculée. La lueur incandescente de sa détermination donnait un éclat coruscant à ses pupilles d'opale. Un panache blanc se formait à son souffle échappé, s'envolant dans les airs avant de s'évanouir en l'espace d'un instant. Chacun de ses muscles était tendu, optimisant sa capacité et sa vitesse de réaction face à cet opposant. Ce duel s'annonçait on ne peut plus âpre ; il devait être sur ses gardes et ne pas offrir la moindre faille à son vis-à-vis, sachant que cela pourrait lui être immanquablement fatal. Figé dans cet étau, Tokui dégusta les attaques, contractant au mieux son corps pour que la douleur soit davantage supportable.

Lorsque les coups s'arrêtèrent – même pour quelques secondes, ils demeurèrent là, en chiens de faïence, chacun attendant patiemment que l'autre clos le bal le premier et commette le dernier faux pas. C'était loin d'être un combat d'amateurs, et la moindre erreur pourrait s'avérer fatale. Néanmoins, le Kirijin avait un avantage sur l'homme; le fait qu'il avait discerné une partie mineure de sa faiblesse. Chacun n'avait d'autre souhait que de continuer sa route. Mais ils se la voyaient mutuellement barrée par l'autre. Dès lors, quelle autre solution que de s'entrechoquer pour libérer le passage de l'un d'entre eux ? Un funeste vent de miséricorde venait souffler au creux des arbres, définissant invisiblement le contour de l'arène qui allait accueillir la bataille engendrée par les puissances des deux protagonistes. Tokui recracha une salve rougeâtre au sol. L'adrénaline ne faisait que lui permettre de se galvaniser, et de se retrouver en de meilleures dispositions encore pour cette lutte épique. C'était une excellente occasion pour lui permettre de mesurer ses progrès de ces dernières années et évaluer sa force en la comparant à celle d'un Shinobi du Feu. Le spadassin planta sa lame au sol, parmi l'étreinte destructrice, réveillant le pouvoir de cette arme unique...

Une vague bleutée s'étendit sur cette courte distance qui délimitait son corps de ceux des deux présences, les tranchant pour les réduire à l'état de cendres.

« Vous n'avez sûrement jamais écouté les discours de sécurité à propos des inconnus que l'on peut croiser... »

Se reposant sur sa vitesse accrue par ses nombreux entraînements physiques bien souvent poussés au-delà de toute norme du raisonnable, il se volatilisa littéralement pour porter un coup à très haute vitesse à son opposant, lui décochant un coup de pommeau de sabre en plein dans le plexus avec une violence ahurissante. Pas de pitié. Pas de quartiers. Peu importe qui il avait en face de lui, jamais il n'avait ménagé ses adversaires; ce n'était pas aujourd'hui que cela allait commencer. Avec un tel adversaire, il valait mieux ne pas y aller de main morte. C'était pourquoi il déployait cet atout dès les prémices de cette valse sanglante. Une fois assez proche de lui – en se basant sur sa respiration et le râle animal qu'il avait lâché, Tokui gonfla ses poumons d'un écran de fumée qu'il relâcha au visage masculin. Faisant un large bond en arrière pour se prémunir d'un éventuel contre après ces deux assauts frénétiques, il module sa garde, campé fièrement sur ses jambes. Il savait les effets des toxines qui alimentaient son organisme, n'ayant nul besoin d'une force brute pour sentir l'agonis des autres...


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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Sam 21 Mar - 11:13
Je peux sentir ma satisfaction étirer mes lèvres en un sourire carnassier. Ce combat est palpitant et met mes nerfs à rude épreuve. De plus, ce type ne me permet vraiment pas de relâcher la violence sommeillant en moi. Je dois rester concentré sur ses foutues techniques et ne pas me laisser abuser par l'adrénaline que je sens pulser dans mes veines, résister à l'appel du défouloir. Beaucoup avaient tendance à me considérer comme un imbécile incapable la moindre réflexion, mais même si j'ai tendance à me chauffer rapidement, je ne suis pas resté chef de clan durant ces longues années sans savoir me servir de ma tête. Mon petit stratagème avait parfaitement fonctionné. Être aveugle dans le monde des shinobis permettaient de se reposer sur ses autres sens, mais si on réussissait à les brouiller peu à peu, les ténèbres de la cécité revenaient comme une malédiction implacable. Mon assaut semble avoir porté ses fruits, je peux le voir prostré dans une pose de combattant, son corps tendu après avoir encaissé mes coups. Le sang qui ruissela de sa bouche crée chez moi une certaine délectation comme si j'appréciai le résultat de ma propre violence. Est-ce la fin ? L'oinin va-t-il considérer qu'il a perdu ce duel et tenter une échappée ? J'en attends plus de sa part, mais on n'est jamais à l'abri d'une déception...

Toutefois, je sens sa hargne qui continue d'animer son corps comme si ce combat était en train d'éveiller quelque chose chez ce chasseur impassible. Lui aussi est en train de prendre goût a ce combat entre la vie et la mort. C'est pour ça que nous sommes des shinobis après tout. Nous pouvons nous cacher derrière toutes les fausses morales du monde, mais si nous faisons parti de ce monde si violent, c'est bien parce qu'on a pris goût à ces déchaînements. Cette volonté de poursuivre ce combat se manifeste à travers la destruction de mes clones en un instant. Instantanément et par réflexe, je compose l'unique mudra nécessaire pour renforcer mes défenses, mais ce guerrier n'est pas né de la dernière pluie et me prit de vitesse.

Le coup est violent contre mon thorax, j'entends le craquement sinistre de mes côtes se fissurant sous le choc, je peux sentir la brûlure acide de la bile et de mon sang remontant ma trachée et s'expulsant instinctivement de mon corps dans un crachat puissant. Mon souffle est court. L'ensemble de mes nerfs communiquent ce stimulus douloureux à mon cerveau. J'ai mal. Cette souffrance est aussi inattendue que puissante. Mon corps se contracte sous la surpris. La pression de mon armure se répand sur l'ensemble de corps. Trop tard malheureusement. Mes gestes sont purement guidés par l'instinct de survie, parant mécaniquement les coups qu'ils tentent de me porter dans ce corps-à-corps. Ce n'est pas la première fois que mon corps subit un tel assaut. En 33 ans d'existence, j'avais eu le temps d'apprendre à encaisser et malgré la douleur sourde de mon plastron, je reprends le combat animé par un désir impérieux de vengeance et de destruction :

-  Tu vas me le payer, enfoiré. Ton corps atrophié servira de pâté aux loups de cette putain de contrée.

La bouche de mon adversaire s'ouvre dans un nuage violacé aux odeurs citronnées. Je retiens ma respiration immédiatement, aspirant malgré moi une bouffée empoisonnée. D'un saut sur le côté, je m'extirpe de ce brouillard funeste, mes yeux se fixant sur mon opposant et compose des mudras me permettant de tirer une plusieurs salves enflammées. Suivis rapidement par des dobermans éthérés aux pelages incandescent suivant le chemin sous les projectiles ardents pour masquer leur présence aux yeux de l'aveugle. Juste après la fin des tirs, les quatre autres chiens brûlant se placent en croix autour de Tokui, l'attaquant tour à tour, prêt à exploser en une déflagration au moindre impact. J'observe mon adversaire se débrouiller avec ma meute frénétique et me tient prêt à la moindre contre-attaque, crachant l'épais liquide rougeâtre dans une toux ferreuse. Le glas de ce combat n'allait pas tarder à sonner.
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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Lun 23 Mar - 11:50
Les flammes brûlaient, sans discrimination. C'est ainsi que le feu traçait son sillage, déterminé, destructeur, jusqu'aux pieds de l'Oinin. La fumée transportait les cris fantasmagoriques de ces cerbères, la respiration haletante de l'homme berçaient les aboiements des chiens. Au dédain, allait se succéder la fin. La même odeur que plus tôt vint se fracasser à ses pieds et Tokui devina la nature de cet arcane. L'art du combat était devenu pour eux une science infuse, et l'instinct se confondait à la volonté à l'apogée de leurs puissances réciproques. Tout comme la tempête se déchaînant en ces lieux, les deux vis-à-vis étaient en proie à l'éclosion de leurs penchants belliqueux, se devant de contrecarrer un adversaire à leur mesure. Leurs regards embrumés d'une violence retenue naissante. Le temps semblait se figer, se ralentir à l'extrême ; la situation progressait dans un univers irréel ou les lois naturelles n'avaient pas prises. Ils ne se trouvaient désormais plus dans un univers propre au commun des mortels, bannis de cette dimension le temps que durerait le déchaînement des forces dans cette joute probablement endiablée. Ils avaient beau sembler se jouer l'un de l'autre et faire montre d'une assurance affirmée, nul doute que le premier à faire un faux pas se retrouverait face contre terre, si ce n'est six pieds sous celle-ci. Ce combat était si significatif. Résolution, déception, traîtrise, remords, détermination... Le compte à rebours était enclenché, écoulant une à une les secondes les séparant du début de la fin.

Leur sang battait la mesure tandis que les tambours de guerre oniriques faisaient éclater leur sonorité lugubre au fin fond de leurs esprits. Le cercle défini par ce souffle frénétique n'est rien d'autre qu'une arène où ils s'apprêtent à se battre au nom de leurs rêves et de leurs convictions... Faisant danser la lame de son arme, pour à nouveau découper les météores, Tokui ne sentit pas la deuxième attaque enflammée tournoyer autour de lui. La brulure ressentie des canines fantomatiques, suivie d'une explosion contre son bras laissa l'aveugle abasourdi. Sa bouche crispée pour ne pas relâcher un hurlement, ses sourcils froncés à l'extrême signifiaient sa surprise, conséquence immédiate de son arrogance passagère. La sensation était indescriptible, au delà de tout affect connu.

Son muscle arraché, maintenu par de fins filaments de nerf, de chairs, il venait d'offrir à la bête son repas. L'hystérie prit le pas sur la douleur – sûrement pour protéger son âme des horribles souffrances ressenties. Le Kirijin tremblant prit de l'impulsion dans ses pieds pour se projeter dans les airs et tenter de quitter l'étau enflammé. Il sautait, de troncs en troncs, tournant autour de l'homme dans les hauteurs. En rond, en carré, de façons désarticulées puis plus ordonnées, il cherchait à troubler la vision du mâle et surtout de le perdre dans sa future attaque. Il finit par se laisser retomber, telle une plume de plomb sur lui. Il puait la sueur et le sang, loin d'être difficile de le reconnaitre. Sa main harponna sa gorge en premier et en une microseconde son front toucha le sien avec grâce.

« Rejoignez-moi dans le noir absolu. »

Et soudain, le noir. Absolu, royal, oppressant. Tokui se laissa retomber élégamment devant l'homme captif de son propre esprit, implantant la signature de son arme dans un plexus solaire dévoilé et dépouillé.


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Inuzuka Tora
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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Jeu 26 Mar - 18:40
L'odeur de résine brûlée se mélange avec les exhalaisons de la chair consumée. Le bois, le sang et le feu, j'ai beau n'avoir qu'une faible affection pour mon pays de naissance, je dois reconnaître que je suis bien un de ses enfants. Ma meute incandescente réussit à arracher des cris de douleur à mon adversaire. Le souffle de l'explosion et l'odeur de soufre mêlés à un relent de chair brûlé envahissent mes narines. Mon visage se change en un masque de dégoût. Je ne tire aucune satisfaction de la souffrance de l'autre et cette détresse, qui semble l'habiter, me fait presque regretter de m'être servi de son infirmité pour ainsi le berner. Mais tel est le monde des shinobis et ce chasseur de déserteur devait l'avoir compris quand il s'était lancé dans cette voie. Ces remords ne dureraient pas. C'est lui ou moi dans ce combat.

Dans sa tentative désespérée de comprendre l'origine de sa douleur, mon opposant se rue dans les arbres, sautant avec une agilité déconcertante comme s'il essayait vainement de fuir la souffrance. Peine perdue, mais j'imagine que la raison ne fait plus partie de l'équation quand un de vos membres explose par surprise. Mes fidèles compagnons de flammes sont sur sa piste et s'écrasent sur les arbres et explosant à leur contact, embrasant les troncs, consumant les feuilles. Petit à petit, nous voilà entourés d'un halo orangé qui entoure bientôt le lieu de notre affrontement. Une vague de chaleur rémanente nous encercle. La fumée tel une nuée de corbeaux s'étend progressivement dans le ciel comme un élément annonciateur du funeste destin qui se joue. C'est fini, mon adversaire semble avoir perdu la raison avec ses mouvements désarticulés. Dois-je vraiment l'achever ? Ce combat était beau et enrichissant. Il avait déjà bien plus perdu que moi. Mon regard se détourne de cette pauvre silhouette désœuvrée. Je me dirige naturellement vers le dernier emplacement connu d'Asuna, prêt à repartir. Je n'ai plus rien à faire ici.

Soudainement, une charge soudaine me tombe sur les épaules et m'écrase de tout son poids. Ma respiration s’accélère, mon souffle a été coupé par la surprise. Mes iris se plantent dans le bandeau noir qui recouvre ceux de mon agresseur. J'ai été présomptueux. Cet enfoiré ne semble pas avoir eu son compte. Je sens la chaleur réconfortante du chakra s'agglomérer dans mon bras alors que ma trachée se rétracte sous sa poigne, l'air cherche désespérément une sortie de ma trachée et s'évade dans un sifflement contraint. Suffoquant, mes lèvres articulent difficilement quelques mots, prononcés avec une voix désincarnée.  

" Tu pouvais pas juste te barrer d'ici, abruti."

Brusquement, son front touche le mien et ses paroles s'atténuent comme si elles étaient étouffées dans un drap de soie. Les ténèbres envahissent mon esprit. J'ai dû fermer les yeux en voyant son visage approché. J'essaie vainement de faire renaître la lumière à travers mes yeux. Rien. Le noir reste complet, absolu. Il me regarde. Mes fenêtres sur le monde semblent définitivement closes. Instinctivement, je tends l'oreille pour essayer de comprendre ce qui m'arrive. Le silence est là et m'attend, m'écoute dans sa toute-puissance. Même les battements de mon propre cœur ne résonnent plus dans mes tympans. L'angoisse empoigne ma poitrine. Peu à peu, je me rends compte qu'aucun de mes sens ne fonctionnent. Aucune sensation, aucun stimulus ne vient animer mon système nerveux. Plus rien ne subsiste, le monde n'est plus, je n'existe pas.

J'observe mon maître se battre avec cet étranger à l'odeur salée. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Un mur invisible m''a empêché de le rejoindre. Je n'aime pas être loin de lui, incapable de l'atteindre. Un son strident m'a effrayé. Je suis une honte pour mon maître. J'ai attendu longtemps avant d'oser relever la tête. J'use de mon museau à la recherche de l'odeur de mon maître. Je peux sentir l'odeur de son sang. Je n'aime pas ça. Je le retrouve, mais je le vois immobile. Son adversaire est devant lui. Mon maître ne réagit pas. Ce n'est pas normal. Mon maître ne doit pas être blessé, il doit réagir. Je saute aux chevilles de mon maître, ne me souciant plus de ce mur invisible. Mes crocs se plantent dans sa cheville jusqu'à ce que le sang vienne couler sur ma langue. Je sens la contraction de son pied face à la douleur. C'est lui... Il est revenu.

Inopinément, la lumière pénètre de nouveau à travers mes yeux. Je ressens de nouveau. La froideur de la lame tranchante fait frissonner ma peau. Mon regard se pose sur mon adversaire. La détermination coule de nouveau dans mes veines. Ce combat serait donc bien un combat à mort. Mon opposant en avait décidé ainsi. Je sens la chaleur du chakra affluer rapidement dans mon bras. Je me lève brutalement, le tranchant de la lame laissant une traînée pourpre sur son sillon. Mon poing, à la manière d’un uppercut remonte vers la mâchoire de mon adversaire. Je m’arrête juste avant d’atteindre sa peau. Le temps semble s’arrêter. Subitement, je relâche le chakra accumulé. Un bruit assourdissant retentit, semblable à une détonation qui se mêle au craquement des os du Kirijin. Une onde de puissance dont je suis l’épicentre agite les feuilles embrasées.

Je me tiens debout, prêt à continuer le combat si nécessaire. La brise fiévreuse des arbres enflammés me caresse le visage et malgré le désagrément de la chaleur, ce contact me fait du bien. Le liquide poisseux et chaud coule le long de ma cheville. Cette souffrance salvatrice redonne vie à mon corps entier. Je suis en vie, j’existe et cette simple pensée suffit à répandre une joie incontrôlable dans mon organisme. Ma main se pose affectueusement sur le crâne de mon doberman et la flatte. Il est bientôt temps de rentrer à la maison.
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Sujet : Re: La volonté est aveugle, la douleur myope.

rédigé le Sam 28 Mar - 11:12
Il ne suffit pas de se sentir guerrier, aventurier, explorateur ou pionnier des mondes nouveaux. Ces sentiments s'envolent lorsque l'on se retrouve pulvérisé par un événement qui nous dépasse. Mâchoire désaxée, dentition fragmentée. C'est dans un piteux état que la silhouette de l'Oinin traversa le fil de la vie. Une douce lumière l'aspire vers le centre de sa propre galaxie intime. Le néant ressemble à une bonde de lavabo, un vortex qui fait tout tourbillonner en spirale autour de lui. L'ectoplasme avait quitté le corps rompu – une larme figée à l'arrière du bandeau noir.

Le pouvoir de l'Eau retrouva, une semaine après, le corps de Tokui. La véhémence Hôzuki foudroya les cieux et se promit de venger cet être important au pouvoir. Après de longs instants, où les meilleurs senseurs furent réquisitionnés pour goûter aux quelques salves d'énergie qui avaient été oublié dans cette arène forestière, ils furent en mesure d'identifier le coupable. Un combattant du Feu à l'odeur canine. Un arôme représentatif d'une dynastique clanique unique. Et les quelques duvets sombres récupérés autour d'une esquisse éteinte de sceau, furent décomposés par des chercheurs en Iryô-Jutsu pour assimiler ce manteau sombre à un type bien particulier...

L'enveloppe charnelle de l'enfant Kaguya, dont Tokui avait été assigné à retrouver, fut également découverte dans la cavité d'un vieil arbre, ayant succombé aux températures moites de la journée et glaciales des nuits éternelles. La petite avait été extirpé de la protection de sa demeure par des Nukenins – dont elle avait réussi à échapper grâce à ses arcanes uniques. L'homme était donc sur les traces de ces déserteurs, mais aussi de l'enfant, avant d'être intercepté par l'Alpha pyrique.
Quête terminée.


Récompenses : +12 XP.
+ 1 katana - dont l’absence de Bukijutsu te permet soit d'en user maladroitement, soit de le revendre, soit de l'échanger. (Valeur : 100 ryos).
+ 1 haut-parleur d'écho. Utile pour s'entraîner à se sensibiliser...
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