- Wén Jiāng Kina
- Statut : Chûnin • B
Expérience : 17
J'observe le monde derrière la baie. Une suprême nitescence hivernale s'était abattue, pendant la nuit, sur le bourg abscons ; offrant un horizon émergé des fables oniriques. L’astre solaire s’inclina face à un brouillard béant, étrangement discordant aux autres, éveillé depuis les profondeurs des abîmes immatérielles pour ôter les rares éclats de vie qui subsistaient encore dans les venelles...
Lorsque je m'enfuis du cocon à peine habitable, fait de chaux et de paille, le vent souffle sur mon visage avec une délicatesse aérienne, à la manière d'une caresse irréelle sur ma peau offerte aux alizés. Enveloppée dans des étoffes rappelant la nuit, je m'enfonce dans un horizon qui se pare de mille couleurs automnales dans une valse orangée ornementée de quelques arabesques obscures, hésitant entre bleu et mauve, annonçant inévitablement la proche venue d'une journée clémente. Les couleurs se mêlaient, se charriaient, dansaient ensemble en de splendides mélanges de teintes dans les cieux hésitants, gravant dans mes pupilles d'un bleu azuré des plus purs une toile féerique.
Le rouleau était pelotonné dans ma main et sous mes ongles, je pouvais deviner les ordres. Une couronne épineuse, mais nécessaire à porter pour mon dessein.
- Wén Jiāng Kina
- Statut : Chûnin • B
Expérience : 17
Comme un ange déchu, je m'éloigne du village caché de Kiri, l'esprit confus par mes pensées nébuleuses. Sous mes bottes, la vaste plaine étend ses bras abondants en fleurs dont la couleur des pétales magenta illumine l'aquarelle. Au centre des magnificences statuait un antique cerisier, dont les pétales roses s’envolèrent en un angélique tourbillon qui s'abandonnèrent dans ma crinière, comme un diadème aérien.
Les lianes blessées entamèrent une danse macabre dans ce lieu enchanteur, autour de mes pas. La respiration des arbres semblait saccadée, comme s'ils laissaient s'échapper l'essence de leurs êtres en ces lieux. À l'autre bout du monde, les étoiles resplendissaient dans le gouffre céleste et abandonnaient leur nébuleuse fraîcheur. Des flocons de neige tombaient du ventre de leur mère pour finir dans les bras de la terre – et elles musardaient sous ce ciel enchanteur. Elles, tes matriarches ; elles avaient envoyé leur fruit pourri dans les entrailles d'une capitale bien triste et nuageuse...
Je m'arrête à l'orée d'un marais pour reposer mes genoux ankylosés. Des parcelles de nénuphars inondaient l'immensité céleste donnant cette impression de spirale infernale. Assise sur un sol taché de limon et boue, je caressai lentement sa surface à l'aide de ma main droite. Légèrement appuyée sur mon autre bras, je ne cessais de contempler dans cette position les divinités du ciel. Dans une bulle bleutée se reflétaient mes pensées et souvenirs. Étrangement, j'avais cette impression destructrice d'être protégée par les chimères infernales. Mes prières envers elles ouvraient les portes d'échanges immédiats mais tangibles, telle une goutte de pluie pénétrant le cœur d'une fleur épanouie.
- Wén Jiāng Kina
- Statut : Chûnin • B
Expérience : 17
Aux tréfonds de mes abysses personnels, demeurent des sentiments inchangés depuis de nombreuses années, cachés dans les ténèbres, cherchant la lumière de l’astre solaire dans la nuit glaciale qui règne dans mon âme. Perdue dans les abîmes de mon esprit perturbé, j’essaye vainement de les atteindre...
M’égarant dans mon reflet, je sentis une douceur s'esquisser à l'orée de mon épaule. Les sibyllines énigmes qui ornaient le sanctuaire de mon esprit s'évaporèrent et je me redresse promptement pour observer les battements ailés. Les papillons, fleur sans tiges, voltigent dans cette nature infinie, d'harmonie bleutée. Les vulcains rapides volent comme des oiseaux, leurs ailes noires et splendides semblant secréter de la poussière mystique. Ils soufrent l'espace. Comme des éventails de soie, ils déploient leurs manteaux semés d'argent, leurs robes bigarrées – d'un or verdâtre et changeant. Tu tends une main hésitante sous l'envolée, récupérant les cendres toxiques rejetées entre tes doigts.
Une boîte cristalline sous le bras, les derniers survivants me mènent jusqu'aux montagnes bleues. Froides et inhospitalières. Dans le plus profond de mon être résonnait une mélodie tumultueuse, aux instruments irréels. La douceur de cette cantilène n’était agrémentée que par mystère et magie. Alimentée par ce chant séraphin, de la quiétude naissait en mon sein. Quel était-ce sentiment encore inexploré, cette véhémence envoûtante qui me berçait dans les abîmes opaques. Tel une virtuose s’adonnant à son instrument, la mélopée de l’aversion résonnait dans les tréfonds de mon esprit, chaque annotation berça l’un de mes pas.
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