Seiki.
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La quête du pouvoir a toujours été un dangereux moteur. Malgré les sentiers destructeurs qui devaient être empruntés pour y accéder, les guerriers de cette ère en ont fait leur essence. Ils pourfendaient les terres décharnées - avec une gloire exquise, des dogmes écrasant les âmes et un seul dessein : détruire, posséder, dominer. Les grandes contrées étaient bercées par le fer des armes, une mélodie routinière dans ce climat sous tension constante.Afin de plus rapidement effleurer l'apogée du prestige, des clans naquirent et de puissants êtres ne firent plus qu'un pour s'assurer d'une invulnérable descendance. Au cœur du chaos, émergèrent des factions, des combattants liés par le sang, le chakra et les capacités. Leurs apparitions diminuèrent le désordre créé par les soldats indépendants – qui se rangèrent face à cette montée en puissance. L’accalmie permit aux Daimyos - anciennement terrassés par ce chaos, de reprendre leurs fonctions. Les frontières se dressèrent, scindant les nations divisées.



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Sujet : Le Miroir de Glace.

rédigé le Lun 23 Mar - 11:58
Quête éphémère.


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Jamais le soleil éblouissait Yuki ; en tout cas, plus depuis bien longtemps. Autrefois, dans un lointain passé perdu dans les brumes de l'oubli, une antiquité ignorée des hommes, Yuki avait connu la vie. De violentes tempêtes avaient balayé sa surface, balafrant la roche de profondes vallées et sculptant des rivages escarpés dans les vertigineuses montagnes qui se dressaient conquérantes jusqu'au ciel. Jamais le soleil éblouissait Yuki. Et pourtant, il était là justement. Une fine lumière tombait des cieux, striés de nuages, et les larmes du ciel coulaient sur la roche en y traçant des motifs sinueux. Aucune personne n'aurait pu s'empêcher de pleurer devant ce spectacle que jamais un homme n'aurait imaginé avoir un jour le privilège de contempler : les cieux déversant leurs précipitations sur la surface des montagnes blanches. Tout était rassemblé en un seul lieu : la neige, la pluie, le soleil et même les éclairs qui faisaient apparaître des flashs, participant à l'illumination d'une terre morte. La tempête faisait rage. D'énormes nuages d'orage enflaient et tournoyaient dans le ciel comme si d'anciens dieux oubliés, armés de titanesques marteaux, se livraient bataille au milieu des nuées, frappant à coups redoublés sur des enclumes de fer forgé et se criblant de lances en forme d'éclairs fourchus.

Pour la silhouette qui les contemplait, ce spectacle ressemblait étrangement à une vision de l'enfer, un théâtre ou le décor était planté et n'attendait plus que les acteurs d'une grande tragédie. Galvanisée par cette pensée, elle se fraya un passage à travers le maelström de lumières et de couleurs. Elle pouvait sentir les énergies libérées se tarir à mesure qu'elle gravissait la pente afin de mieux les observer. Parfois, il y avait de minuscules étincelles qui scintillaient brièvement dans l'obscurité, mais à peine les remarquait-elle qu'elles s'évanouissaient. Des déchirures lumineuses apparaissaient aussi parfois dans le tissu des ténèbres, des déchirures à travers lesquelles des éléments de son être pouvaient être attirés. Puis le spectacle s'évanouit subitement et elle remarque une seconde silhouette qui s'aventura vers elle, même voilée à travers le brouillard Kiana devinait qui elle était. Son allure décrivait un énorme changement, plus assuré dans ses pas, un gain évident de volonté, un chakra plus inquiétant néanmoins reconnaissable entre tous. Son exil l'avait totalement hybridée en une autre femme. Les prunelles bleues de la Yuki vacillèrent un instant quand elle se remémora les sanglants duels qui avaient eut lieu sur ces versants enneigés, lorsque les Hôzuki avaient trouvé leurs cachettes.

Dans le blizzard, elle crut apercevoir une silhouette se rapprocher de plus en plus d'elle. Kiana sentit la musique de son cœur augmenter, palpiter dans ses veines et frémir contre sa peau pâle.


Hōzuki Toshirō
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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Mer 1 Avr - 18:24
    Douces averses enchantées, dans la campagne en rut qui frémit solennelle. Un voile d’eau déposé sur la pleine lune, sa mélodie naturelle berçait l’oreille guerrière. En tailleur sur le tatami de l’ancien dōjō, le samurai méditait. Le cierge incandescent colorait les estampes du temple où bleuit la prunelle. Sa flamme teintait les roseaux peints d’ambre embrasé, dansait sur les planchers regorgés de cire. À ses genoux, l’eau bouillante infusait le thé qu’il s’apprêtait à boire avant d’être interrompu par la paroi coulissante. Un vétéran accompagné de sa jeune garde, rentrait alors dans la pièce.

      « Toshirō. »
      « En quelle honneur, le gouvernement m’envoie-t-il l’un de ses membres ? » rétorqua-t-il en inclinant le buste vers l’avant, en guise de respect.
      « Tu dois deviner la raison de ma présence n’est-ce pas ? »
      « Oui, je crois. » se redressa-t-il toujours genoux sur le tatami.
      « C’est une urgence extrême. Selon la rumeur, la Yuki perçue par nos pisteurs est une excellente shinobi. Qui plus est, elle n’est sûrement pas seule ! » il fut interrompu par le Rōnin.
      « Monsieur, c’est aimable à vous. Pourquoi ne pas s’assoir un instant et prendre le thé avec moi ? Le thé se boit meilleur quand il est chaud, vous tombez à pic, la plante vient d’infuser. »
      « La situation est très grave Toshirō, il faut exterminer les survivants de la révolte de Mizu no Kuni avant qu’ils ne grandissent ! »
      « Bien, s’il en est raison des Hōzuki. Ils valent la peine que je ressorte mon sabre. » dit-il en se relevant.
      « Quoi ? »
      « Je vais me mettre en route. » joignant ses mains, repliant à nouveau le buste pour remercier son supérieur.

    Un maigre hochement de tête démontra la satisfaction du seigneur. Aussitôt la mission fut acceptée, le shogun retourna vers son escorte prête à le déplacer dans sa hutte impériale. Toshirō ne put s’empêcher d’esquisser un sourire moqueur quand il vit les serviteurs repartir avec sur leurs épaules, le poids de leur souverain seigneur, titubants, zigzaguant.

    Fatigué par le fardeau d’un corps usé, le Rōnin s’occupait moins des affaires politiques de la région. Préférant s’exiler dans les vices de la poésie et dans la solitude des voyages, il n’avait plus ouvert le placard de sa collection depuis plusieurs années et voilà aujourd’hui qu’il se retrouvait à nouveau pris dans l’embarras de ses propres choix. Il enfila ses plus beaux sabres dans leurs fourreaux d’ébènes et scella une sélection d’armes dans des parchemins. Resserra les lanières de ses geta et ajusta son kimono. Éteignant de ses doigts les dernières bougies, sous le chapeau de paille doré, les flammes dévoilèrent le visage déterminé que Toshirō masquait.

    Son nom n’était plus le même aujourd’hui. Le maître ne faisant rien d’autre qu’admirer la nature et lire des contes millénaires. Les générations futures grandissaient et ne voyaient plus le sabreur dégainer son arme. Les plus naïfs se méfiaient des compétences du prodige, doutant de ses capacités à mener de telles missions, leur jeunesse ignorait qui il était. Si l’homme avait décidé de ne plus sortir son katana, c’est qu’il ne trouvait plus d’ennemis à sa mesure. Éloigné de la cour seigneuriale, il eut une éducation différente des siens. Hōzuki Toshirō est un expert dans le maniement du sabre, la maîtrise qu'il fit de ses techniques lui valurent le surnom de La main de Dieu. Il n’existe sans doute aucun homme capable de le tuer.  

    Aux docks de la capitale, sur la mer houleuse un bateau attendait le samurai. Prêt à partir vers les terres de Yuki où s’étire le fleuve céleste, là où ciel et mer se confondent, dans les fins nuages venus tomber au sol, les marins n’avaient que le ciel étoilé pour les guider.

    ~ 卍 ~

    Les champs givrés, délaissés étaient tombés en friche, on n’y distinguait plus les chemins d’antan et le bruit des animaux s’effaçaient sur le sifflement du vent. Véritable peinture du surnaturel où le déluge perpétuel fait battre le châtiment. Ces anciennes contrées des hommes, avaient expulsé son espèce pour laisser aux dieux, le terrain où s’abattait leur colère, offrant aux shinobi le spectacle magique d’un combat olympique. Toshirō semblait bien heureux de son voyage, malgré la nappe brumeuse, les capitaines l’aidant à traverser la mer furent de bonne compagnie. Ces derniers connaissant bien le trajet des terres enneigées et les mythes de Yuki no Kuni, ils lui furent de bons conseils et lui prêtèrent une cape coupe-vent pour le protéger du froid impérissable. L’homme affrontait le légendaire blizzard de Yuki.

    Au deuxième jour sans n’avoir vu ni lune, ni soleil. L’homme continuait son périple à travers la neige imbattable. Avant de venir, il savait ce à quoi il devait se confronter et était préparé aux tempêtes de la contrée des glaces. Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de protester contre la nature le repoussant. À ce moment-là, il en voulait au clan Yuki. Jura de rapporter la tête de chacun de leur membre, et dans un plaisir morbide jettera leurs corps au bassin des requins Hōzuki. Seule la colère pouvait encore réchauffer ses espoirs, face au froid ardent, il n’abandonnait pas sa quête et c’est là dans le brouillard de ses injures que par hasard l’homme tomba sur ce qu’il convoitait. Au bord d'un étang gelé, se tenait la chair juteuse d'une silhouette érotique. Comme si se n'était pas Toshirō qui l'avait trouvé, mais elle qui l'observait et toute seule s'était pointée.

    « Yuki Kiana ? » S’adressait-il à la jeune femme. « Je suis chargé de ramener votre tête au village de Kiri. Si vous vous laissez faire, je promet de ne pas souiller votre honneur. »

    Le samurai préférait l’honnêteté aux belles paroles, la mort rapide à une mort souffrante. Cela évitait de se laisser avoir par des émotions incontrôlables. Le Maître d’armes en avait fait sa spécialité : un kenjutsu rapide et agile, servant à porter en un seul coup, la mort de son adversaire. Pour que celui-ci, loin des vivants, retrouve le repos éternel. Toshirō fit jaillir le glaive et s’élança pour porter un coup de sabre vif au cœur de la jeune femme. L’homme trouvait cela dommage de se débarrasser d’une telle beauté, mais n’avait pas le choix que de la tuer.
    Seul l’espoir engendre le désespoir. Pourtant, l’homme ne peut pas vivre sans espoir. Il n’a donc d’autre choix que de vivre avec le désespoir.  
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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Mer 8 Avr - 18:32
Le blizzard d’hiver élève au ciel son pur calice. Doucement, la neige se mettait à choir des flocons vaporeux sur cet horizon fantomatique. Le pays de la neige n’était bel et bien qu’une étendue d’écume blanchâtre, dont les détails se confondaient dans la poudreuse. La belle créature glaciale était engouffrée dans la chaleur d’un long manteau immaculé - qui la laissait se fondre dans le décor. Disparaitre aux yeux des autres, c’est se fondre dans son espace, se mélanger, ne faire plus qu’un avec lui, silencieux et aimé paysage accordant la tendre et si désirée solitude des cœurs souffrants. Kiana l'avait appris – pour subsister dans l'étau destructeur de Kiri. La nymphe du froid observait les traits sombres de ce nouvel ornement - comme un animal sauvage, mais peu farouche le ferait. Sa crinière et iris brunâtres le distinguaient avec brutalité de l'aquarelle lactescente.

Il ne venait pas en ami. Il respirait l'amertume. La muse se tenait silencieuse, ses mains liées contre son ventre. Elle attendait l'unique mouvement qui pourrait faire basculer leurs existences. Les floches brumeuses semblaient tomber au ralenti dans les mèches éburnéennes de la Yuki – un temps suspendu promptement tranché par le mouvement masculin. Il vint rapprocher son corps du sien à une vitesse foudroyante, obligeant Kiana à croiser ses bras d'instinct devant elle pour épargner sa gorge et les organes vitaux qui demeuraient au sommet de son buste. Des larmes gelées auréolèrent ses poignets pour renforcer cette maigre défense - sur laquelle le glaive se heurta. « C'était moins une... » murmura-t-elle, dans un sourire haletant.

Elle s'éclipsa sur le côté dans une pirouette gracieuse, ses pas étouffés par la banquise. « Et comme tu es le fidèle cerbère des Hôzuki, ils t'envoient faire le sale boulot ? Ils ont peut-être trop peur que je congèle leurs têtes et les fassent exploser... Alors ils envoient le premier nigaud à Yuki no Kuni, sans réfléchir aux conséquences de ce voyage... » Trêve de politesse – après tout, il avait essayé de harponner sa pompe rougeâtre pour la ramener à la capitale despotique. Un trophée. Un butin pour la gloire. « Ma présence est un affront à ton peuple ? Je suis à des kilomètres, des heures et jours entiers des tiens... Nous essayons tant bien que mal de nous reconstruire, sans marcher dans les pas Hôzuki. Réponds-moi. Pourquoi cette obsession meurtrière ? » Kiana espérait – dans les tréfonds de son être, qu'il allait faire volte-face pour chasser une biche et ramener son cœur à la place, laissant dans son sillage, la prospérité de cette tribu bancale et maudite...


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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Dim 12 Avr - 14:59
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Des gouttes éperdues attisaient le ciel d'une bourrasque de pleurs qui, comme un chagrin s'estompait dans un ciel trop songeur. L'écoulement serein de ruisseaux chimériques s'accomplissait très tôt le long des pentes blanchâtre des montagnes vives de Yuki no Satô. Et pourtant, l'astre semblait à son paroxysme...

Clartés automnales baignant de ses tiédeurs les vallons vaporeux, les feux du jour buvaient les gouttes matinales qui, scintillaient dans l’herbe au bord des champs de pierre et de verglas. Foulant ce sol froid et enneigé, celui qui s'était reclus du monde des hommes avait décidé d'entreprendre des activités de mercenariats. Remplissant certaines missives et tâches que les seigneurs ne désiraient point léguer à leurs hommes, faisant ainsi des économies en terme d'effectif militaire.

Nonobstant, l'ermite qui sortait d'un long périple accepta la demande du Daimyô de l'Eau, quant à la traque d'une Kunoichi particulière issue d'un clan l'étant tout aussi. À son instar... Le seigneur semblait particulièrement remonté quant aux ressortissants de cette tribu sachant manipuler les froidures.

Dubitatif, le rejeton du Feu n'apparaissait point être le genre d'individu à poser des questions concernant les dessous des quêtes qui lui étaient attribués. Préservant ainsi son anonymat et surtout, sa quiétude.

Bien heureusement pour le mercenaire néophyte, il avait mener sa petite enquête auprès des habitants d'un petit village rustique. N'étant guère fan d'user de son don héréditaire afin de récolter des informations, il usa de sa simple parole et de ses capacités d'éloquence au sein de tavernes.

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Des ragots qui s'affichait pour le moins véridiques puisqu'il aperçut au loin pas moins de deux silhouettes, dont une féminine, en l'occurrence, celle de sa divine cible. « ... » Rien aucun son n'émanant de ses lèvres légèrement gercées par la température glaciale qui œuvrait en ces lieux si lointain. Seul le bruitage hypnotique et itératif du blizzard retentissait, tandis qu'il observait silencieusement de ses pupilles anthracites, les deux acteurs qui se faisaient face au loin. Sôhei préférant analyser la situation avant de se dévoiler, contemplant la scène théâtrale, une histoire commune semblait unir ces deux shinobi...


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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Mar 14 Avr - 13:20

    L’espace d’un instant, le temps s’arrêta sur les deux corps rapprochés. Sur la toile enneigée, la chaleur de la lame se frottant aux poignets d’aciers, fit briller l’horizon d’une étincelle enflammée. La vieillesse inébranlable effrayait le Rōnin. Forcer de constater la parade adverse, il cachait sa honte sous le chapeau de paille protecteur des flocons laineux. Le gel eut raison de ses articulations, le muscle encore froid bridait ses mouvements naturels, sa vitesse d’exécution semblait entravée par l’aridité hivernale de ces contrées.

    Fort surpris de son constat personnel, dans un moment de doute Toshirō laissa la jeune femme échapper à son périmètre d’exécution. Les doigts gelés, tremblant avaient du mal à tenir le Katana fermement. Faiblesses que le maître d’arme s’efforçait de cacher à travers la robe devenue blanche de neige.

    « Le destin empreint parfois des chemins inattendus. »

    Aujourd’hui, l’époque des nobles guerriers est révolue. Seul la haine et le désespoir guident la voie des âmes encore errantes, il n’existe plus d’autres alternatives à cette destinée. L’art du sabre prend la dérive et s’inscrit petit à petit dans l’histoire des oubliés. Le monde change, il faut tenter de vivre. L’homme comprenait les propos de la jeune Yuki, mais n’était pas naïf. Avec une technique aussi maîtrisée que la sienne, il ne pouvait pas être un simple larbin du gouvernement. Pourtant elle disait vrai, les gouvernants de nos jours ne pensent qu’au profit, des avares de pouvoir qui n’en valait plus la peine. Mais Toshirō n’est pas leur marionnette, il fait semblant de travailler pour eux pour survivre, pour faire perdurer son art.

    « Les Yuki ont fui nos terres et vous vivez exilé du monde, c'est vrai. Simplement, je pense que nous sommes nés à la mauvaise époque, au mauvais moment. Vous comme moi… »

    La lame frottant le sol douillet se leva à l’horizontale de son maître. L’homme inquiet des conditions météorologies avait plutôt intérêt à en finir le plus vite possible. La rapidité étant ce qui lui caractérisait en tant que shinobi, il ne cédait pas à la panique de terrain désavantageux. Deux clones apparurent dans son élan, cette fois-ci, le froid mordant n’allait pas ralentir les mouvements du Rōnin. Ses deux homologues attaquèrent la nymphe sur les côtés, tandis que Toshirō s’élança dans les airs pour frapper du dessus. L’Homme ne parle jamais pour rien dire, il lui semblait bien avoir prévenu la jeune femme, mais elle ne voulait rien entendre. Celle-ci semblait vouloir résister de l’heure fatale se rapprochant.

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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Jeu 16 Avr - 12:37
Dure sous les aiguilles de ses bottes et au mordant soleil, la neige ne fléchit pas. Oh, elle semble bien avoir perdu son éclats – perturbée par la présence maudite du chasseur Hôzuki, mais reste solide. La neige tombante se reflète sur les deux tâches figées sur la banquise – dont l'une, pâle, frisonne de blancheur au fond de cette âme ténébreuse. L'hiver semble sorti des entrailles d'un tombeau endormi, là où dans des linceuls blanchis, les Yuki s'étaient assoupis, loin des représailles brumeuses. À l'horizon, la nue est grise et présage une dévastation céleste – miroir du combat qui se présageait sur cette île polaire. Ses mots semblaient l'avoir fait réfléchir, à moitié. Aucune mine triste, aucunes ruminations internes. Par-dessus les têtes des protagonistes, un corbeau vient semer l'effroi de ses croassements funèbres – le temps passant dans les ténèbres et soufflant une brise funeste.

Kiana pressent une énième présence et d'instinct, elle ourle ses bras autour du ventre arrondi qui se dessine à l'arrière d'une robe angélique. Cette intuition maternelle, proche de l'osmose animale – était bien pire que le désir de tuer. Il galvanisait les femmes de comportements et mécanismes comportementaux de survie intense. La Yuki avait revêtu le manteau d'un loup carnassier, dont la gueule famélique claquait dans le vide à l'idée de broyer n'importe quel élément perturbateur à cette genèse intime.

Il bouleversa l'équation double par la présence de clones qui vinrent refermer leurs griffes autour de la nymphe. La belle dressa ses mains devant elle, congelant l'humidité ambiante pour créer une geôle glacée autour d'elle. Trop tard pour ne pas être harponnée par deux armes – l'une plantée à l'orée de son muscle brachial, le second dans son deltoïde. La sphère empêcha cependant l'attaque suprême de l'homme matériel, dont l'ombre recouvrait le dôme. Dans ce cosmos lacté, Kiana observe, essoufflée, le sang qui coule le long de sa peau laiteuse comme une fontaine aux rythmiques sanglots. Elle se recule des lames d'acier, promptement solidifiées par l'ankylose atmosphère. D'un coup de coude, la créature maternelle les réduit en poussière floconneuse, haletante. Ses hormones étaient désormais en ébullition. « Connais-tu l'histoire des trois petits cochons ? » susurra-t-elle, contre son bouclier sphérique. « Je pense que si l'un d'eux, avait conçu une maison de givre, le loup aurait pu souffler, souffler autant qu'il le voulait ; jamais il n'en serait venu à bout... Tu te rappelles vaguement de la fin ? »

Son poing se fracassa brutalement contre l'écorce de cette prison pour attraper l'Hozuki, encore planté sur ce plafond de verre. Ses ongles se plantèrent dans la cheville masculine, l'écorchant en suffisance pour le déchirer jusqu'à l'hypoderme. Sa main se nimba d'une nuance mystique, mais hautement dangereuse pour un être composé majoritairement d'eau... « Le loup meurt, calcinée dans une marmite. Promis, j'opterai pour une façon plus... Cryogénique. » L'énergie quitta la paume de Kiana pour englober l'enveloppe charnelle du garçon.

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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Dim 19 Avr - 15:38
    Coup de sifflet initial, quand retentit le croassement du corbeau. Le sabre crépit au croisement du froid ardent, sur l’horizon la neige se déposait en lambeau. En un pas silencieux, le samurai aérien dessinait les trois phases lunaires, offrant à Tsukuyomi dans les cieux, l’impatience salivante de sa prochaine offrande.

    L’œil déterminé sonnait déjà le trépas, quand dans ses gestes les plus primitifs, la nymphe guérisseuse enlaça son estomac. Cherchait-elle à protéger son roi ? Les clones, dépourvus d’émotions continuèrent leurs cyniques intentions. L’humain, lui, prêt à asséner le coup fatal qui allait mener à la victoire. Dans un fragment de doute impardonnable, face aux fascinations de la genèse humaine, il desserra l’étreinte de son arme et ralentit son élan meurtrier. Sa lame vint se planter dans le dôme givré, il avait à nouveau raté sa cible, volontairement ou non.

    Tête baissée dans les ombres de la robe en paille, il semblait effrayé par sa propre volonté. Le samurai pensif, figurait en statue de glace sur la carapace gelée.  Avait-il parcouru tout ce chemin, toutes ces années, pour être le bourreau incontrôlé d’une vie à peine commencée ? Ses homologues en plantant la chaire, honorait le labeur, mais Toshirō ne réussit pas à aller jusqu’au bout de ses intentions. Laissant à la femme, l’occasion rêvée de contre-attaquer. Cette dernière, dans le flot d’un discours glaçant, se plaisait à menacer l’esprit tourmenté. Mais l’instinct l’important toujours sur la raison, quand le sage poète sentit les griffes de la chimère se planter dans ses abysses épidermes, que son sang coagulait au rythme que le gel pénétrait en son intérieur, il fut pris d’un réflexe ne comptant plus sur les bonnes ou mauvaises mœurs.

    Aussitôt il fut agrippé, aussitôt il prit un parchemin de son kimono. Le corps suspendu au katana planté, le gel commençait à solidifier ses pores, la jambe petit à petit ne répondant plus. D’un coup vif et sec, Toshirō attrape le wakizashi flottant qu’il venait d’invoquer. Tout en influant le chakra dans son arme, créa une nouvelle fissure dans le dôme protecteur.

      « Shinzo, lance divine ! » Murmura-t-il.

    Pouvant faire croire à son opposant, l’objet d’un débattement en vain face à la mort. Le sabre planté dans la paroi ne semblait pas vouloir traverser les murs givrés. Effet de surprise, puisque à la prononciation de ces quelques paroles, la lame affûtée par le chakra tranchant émanât une lumière presque aveuglante tellement elle était blanche de clarté. À travers la grotte cristalline, l’ombre de la silhouette se distinguait par sa noirceur opaque. Toshirō visait le trône royal, celui qui enfermait dans son ventre, l’être proche de Dieu. Bravant les douleurs de son souffle coupé, les battements de cœurs s’accélérant, le samurai ne pu s’empêcher, après avoir sentit son arme se planter, de lâcher ses lames et rouler jusqu’au sol enneigé. Le Dieu allait devoir attendre...

    Ses cinq sens ne répondaient plus, la neige effleurant ses lèvres ne présentait plus aucun goût. Le ciel tourbillonnant infligeait des vertiges. L’hiver ne brûlait plus de son froid hivernal et petit à petit, l’horizon dans une grisaille funeste, disparaissait en camaïeu sur le teint pâle des contrées enneigées.

    Sacrifier le corps au profit de la victoire, se laisser avoir pour mieux frapper.
    Ceci est, la dernière chose qu’on lui eût enseigné.
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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Lun 20 Avr - 22:31
Une lame s'était immiscée dans le cocon. Pas le temps de reculer ; que le glaive fatal vint s'immiscer dans son ventre. Elle eut aussitôt le souffle coupé, ses poumons s'arrêtèrent spontanément de fonctionner, empêchant la moindre circulation. À croire que le pouvoir de cette lame était comme d'ôter la vie à sa guise, pendant un laps de temps incertain. Kiana resta interdite un instant avant d'envelopper ses entrailles fertiles d'un regard inquiet. Le vermeil l'enrobait et colorait le givre d'un blanc puritain. Elle vit rouge. Elle n'avait qu'une envie – refroidir son organisme, son âme et ses pensées pour les priser du sommet de ses ongles bleutés. Elle se recula de l'arme, la laissant s'extirper de sa chair décomposée et béante. Haletante dans sa sphère transie, Kiana se laissa glisser tout du long pour apposer une paume tremblante sur l'hypogastre fécond. Elle eut l'impression d'y sentir les derniers et lents battements de son organe vital. L'enfant qu'elle portait – en toute sécurité, il y a encore quelques secondes, ne semblait ne plus y être. Comme si son âme avait rejoint les limbes enneigés d'un univers angélique.

La vie d’un guerrier se résumait à ce triste cercle : obéir aux ordres peu importe les conséquences. Mourir pour les siens, pour ses frères d’armes, pour son village, et détruire. Il détruisait au nom d'une capitale maudite, qui avait imposé le sceau de la mort sur le nom des Yuki. Ces damnés de glace étaient les seuls à espérer pouvoir la réconforter, l’aimer, la bercer dans ses plus tendres cauchemars – quand dans la nuit, l'ombre Hôzuki venait perturber ses songes. Ces créatures avides de pouvoirs, d’avarice, de violence et tout ce qui aspirait aux mêmes principes s'étaient glissées dans ton terrier. Pendant que ses doigts chevrotants se nimbaient d'une nuance verdâtre pour ralentir la Faucheuse, elle observait l'ombre derrière le miroir. Il lui apparaissait comme une pourriture. Il était tout son opposé ; elle née noyée de tendresse et d'amour – chose que la nymphe avait souhaité répercuter sur son chérubin.

Corrompues par les idéaux de ces hybrides infernales, corrompues par la présence de ces êtres infâmes, les chimères de la Contrée Brumeuse étaient saturées de ces énergies destructrices – jetées dans un Styx mortel où leur véritable essence disparaissait. Dans un soupir, sa médecine se termine. Les plaies se cicatrisent mollement ; mais rien n'est sûr pour le fœtus. Le dôme s'effrite et retombe en flocons. Kiana en jaillit, panachée de bordeaux. Elle se recule de la silhouette étendue – elle savait désormais que le corps-à-corps était une faiblesse face à lui. Silencieusement, en laissant un écart de 20 mètres entre eux ; suffisant pour ne l'apercevoir que sous un aspect nébuleux, la Yuki vint façonner au-dessus de lui un plafond de verre. De son manteau de fourrure, elle dégaina son arbalète glaciale. 10 flèches furent étendues depuis les cieux, rebondissant sur l'acmé de givre pour s'enfoncer dans les chairs masculines de façon détaillées. L'axe avait été soigneusement calculé. Un pentagramme de glace.

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Kanketsusen no Sôhei
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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

rédigé le Jeu 7 Mai - 17:09
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Condamnés.
Yuki no Kuni





Le combat faisait rage entre la Yuki honna et le Bretteur Mizujin arborant fièrement l'insigne de Kiri, un affrontement historique aux dessous politiques sibyllins. Le Kanketsusen quant à lui, guettait silencieusement telle une corneille perchée sur sa branche dénuée de feuillages. De sa position, il lui était aisé de pouvoir discerner et soutirer des informations concernant les deux shinobis devant lui, sans pour autant être repéré, une aubaine. La température ambiante bien que polaire, ne le dérangeait nullement en l'instant, et lui semblait même bénigne visuellement parlant, ces innombrables cristaux gelés qui martelaient le sol enneigé d'une blancheur candide. Le brun au faciès angélique trouvait cette ambiance pour le moins paisible et idyllique, même si la gêne occasionnée par la gerçure de ses lèvres ou du bout de son nez, qui adoptait une teinte légèrement rosée s'avérait présente. L'ermite vagabond savait cependant avec pertinence, qu'il ne devait point s'attarder et surtout demeurer immobile au risque de finir totalement frigorifié.

Le Samouraï se débrouillait avec convenance au corps à corps, sa dextérité ainsi que sa maîtrise poussée des armes avait le mérite d'être salué, mais il ne pouvait visiblement faire le poids face à l'incarnation même de la Princesse folklorique des neiges. Le combat entre les deux parties fut néanmoins de courte durée, la kunoichi commençait à dominer son vis à vis, son adversaire se trouvant dès lors au seuil de la mort et pourtant, il s'agissait d'un guerrier de très haut niveau.

En dépit de la situation précaire pour le Kirijin, l'errant grâce à lui, avait pu soutirer quelques informations concernant la cible et ses aptitudes au combat, il lui était alors redevable.

Tandis que la cible se remettait de ses blessures, Sôhei s'avançait vivement, ses pupilles d'un noir anthracite prirent une teinte rougeoyante, activant de fait, le San tomoe, il n'était pas particulièrement friand de l'usage de son dojutsu dès le début, préférant l'utiliser comme joker, mais la situation précaire l'exigeait, s'il n'intervenait pas immédiatement dans la foulée, le Mizujin n'en survivrait pas.

Elle fit une série de signes incantatoires, formant une surface solide au dessus de l'épéiste dans l'agonie, préparant son prochain coup avec minutie... « Cette arme... je dois faire vite ! »

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Grâce à son Sharingan, il était apte à voir les choses d'une manière bien différente, le monde des esprits chakraiques s'ouvrait à lui et, dans un élan de courage et de témérité inopiné, il attrapa le Mizujin par le col juste avant l'impact, le tirant avec lui dans sa course évitant de justesse la pluie de flèches de cristaux enchantés. « Tu t'es bien battu Samouraï, laisse moi prendre le relais. » Lançait l'anachorète d'un ton sec et autoritaire. Son regard fut ensuite adressé à la kunoichi dont Kenju lui avait tant parlé. « Sachez, que je comprends votre ressenti et que je n'ai aucune intention de vous faire du mal. J'aimerais que vous déposiez les armes, afin que nous puissions échangés et convenir à un terrain d'entente. Cependant, si comme avec cet homme vous commettez l'erreur de faire de moi votre ennemi alors... » Son regard se voyait dès cet instant plus insistant et intimidant, de même que sa voix doucereuse s'était assombris drastiquement. « Les cieux pleureront deux âmes aujourd'hui...» Des paroles crues qui pouvaient paraître à première vue incompréhensible, mais l'ancien moine grâce à son dojutsu, pouvait discerner les flux de chakra et en l'occurrence, il entrevoyait une infime source en elle. En dehors de ce contexte, le Mizujin pouvait également se sentir ciblé par les dires menaçants de son sauveur imprévisible. Mais l'analyste et observateur que représentait le ressortissant du Feu, ne lui démontrait aucun doute quant aux gestes de la Kunoichi durant le labs de temps où elle décida de soigner ses blessures diverses. En effet, ceux-ci étaient les gestes d'une femme pleine et soucieuse de la vie frêle qui nichait à même ses entrailles.


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Sujet : Re: Le Miroir de Glace.

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