Seiki.
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La quête du pouvoir a toujours été un dangereux moteur. Malgré les sentiers destructeurs qui devaient être empruntés pour y accéder, les guerriers de cette ère en ont fait leur essence. Ils pourfendaient les terres décharnées - avec une gloire exquise, des dogmes écrasant les âmes et un seul dessein : détruire, posséder, dominer. Les grandes contrées étaient bercées par le fer des armes, une mélodie routinière dans ce climat sous tension constante.Afin de plus rapidement effleurer l'apogée du prestige, des clans naquirent et de puissants êtres ne firent plus qu'un pour s'assurer d'une invulnérable descendance. Au cœur du chaos, émergèrent des factions, des combattants liés par le sang, le chakra et les capacités. Leurs apparitions diminuèrent le désordre créé par les soldats indépendants – qui se rangèrent face à cette montée en puissance. L’accalmie permit aux Daimyos - anciennement terrassés par ce chaos, de reprendre leurs fonctions. Les frontières se dressèrent, scindant les nations divisées.



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Hōzuki Toshirō
Hōzuki Toshirō
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Sujet : Quand le passé rencontre le futur. - PV. Kaguya Sora

rédigé le Lun 2 Mar - 17:37
    La lanterne céleste s’illuminant dans le ciel, invitait les habitants à se réchauffer aux portes de leurs maisons. À peine les premiers poissonniers eurent ouvert leur marché, que les rues se retrouvaient bondées de clients en quête des prix plus intéressants. Dans ce coin perdu, on ne voyait que rarement l’argent, le régime de partage des Hōzuki impliquait l’équilibre d’un peuple par la pauvreté de ses citoyens.
    Prêt du port marchand, à ces odeurs qui se mêlent, un ciel éclairé. Rare phénomène dans ses contrées où la brume plaît à gouverner, le soleil réchauffait les estrades commerçantes, éblouissait l’écaille du poisson. La vaste étendue offrait son plus beau profil. Au son des vagues flottantes qui rebondissaient sur la paroi du port, l’œil du samouraï ne quittait pas du regard le lambeau de nuage cédant à l’invite du vent. L’horizon infini dessinait l’ombre de bateaux quittant les rivages marins, sur lesquels le poète nourrissant des pensées vagabondes. Coincé en ces lieux, il est semblable à l’oiseau des mers. Qu’il est laid et veule, exilé au sol au milieu des huées, ses ailes de géants l’empêchent de marcher.

    Au bord de l’eau, le reflet des cicatrices du guerrier fatigué hante la mémoire des sacrifiés. En compagnie des pêcheurs en pause, la cendre il a fait tomber une sardine grillée. Sur sa pipe en bambou, il tira un dernier nuage de fumée. Seul le repos essentiel servait encore à l’optimisation de ses capacités divines. Toshirō avait appris à gravir les échelons de la brume sanglante, arrivant bientôt au paroxysme de son art, il prouva à maintes reprises sa fidélité au pouvoir Kirien. Lui ne rêvait pourtant pas de gloire, ni de responsabilités, diriger son peuple ne figurait pas parmi ses ambitions. Mais la sagesse qu’il acquit au fil des années, la frayeur qu’il inspirait au-delà des murs de la cité, impliquait sa sollicitation par les hautes instances inquiètent quant au bon déroulement de l’évolution de village.
    Ainsi, il dut assassiner traîtres et hérétiques ; invocateurs de glace et ceux qui tentent de les protéger, finissent tranchés par la lame du guerrier. Tel a été autrefois le sort réservé à son maître, qui vivait caché à travers les murs du village. Mais quand les autorités trouvèrent son identité, et que ses pouvoirs Yuki furent démasqués, il n’eut meilleur que Toshirō pour venir à bout de celui qui lui a tout enseigné. Le rōnin ne regrette pas ce triste chapitre de son histoire, il le fallait pour la survie des siens accomplir son devoir. Cependant, dans l’ambiance étouffante des démons Hōzuki, à travers les érables bleus de la Brume, la mémoire de l’épéiste défunt perdure au son tranchant du sabre affûté de son illustre élève.

    Le vent doux s’installait petit à petit durant la journée, accompagnait la nostalgie d’un temps plus ancien. Il n’avait pas encore atteint la trentaine que pourtant son corps affichait la plupart du temps, des signes d’un être humain dépassé par ses événements. Ses actions l’ont usé et il continuait à se battre, lui qui convoitait l’infini et les découvertes, restait coincé entre les deux eaux et petit à petit laissait ses rêves s’en aller.

    Au bout de la rue, un chien courrait la langue pendue. N’étant pas familier avec les animaux terrestres, ces bêtes trop câlines ont une tendance poussée à traîner dans vos pattes, à baver sur vos vêtements et déchirer vos parois coulissantes que le meilleur peintre du pays avait dessiné à votre effigie : sage et noble. Il lui sembla croiser le regard d’un jeune homme s’amusant avec le chien, le nostalgique préférant éviter les ennuies trop encombrants, décida de dévier de chemin.

    Le soleil atteignait bientôt son point culminant, les armes portées à la ceinture alourdissait la balade matinale. Le Kimono ouvert permettait à l’air de s’installer et rafraîchir le corps déshydraté, mais il était l’heure de s’abreuver. Non loin de la rue qu’il esquiva il y a quelques minutes, le samouraï s’installa à un restaurant vide de clients, le ramen fut délicieux et le saké toujours digne de son apport en énergie. La journée se passait comme d’habitude et rien ne semblait pouvoir arrêter Toshirō dans sa quête de plaisir et de liberté. Rien, jusqu’à ce qu’en sortant du restaurant le ventre repus, le samouraï percuta un jeune garçon aux cheveux couleur lilas. Sa compréhension et déception furent immenses, quand dans un élan de protection envers son maître, le chien héroïque revint de loin à l’assaut pour s’attaquer au bras du Juunin de la brume. Provoquant alors les cris de douleur qui réveillèrent la rue marchande et dévoilait les premiers signes d'une colère montante.
Kaguya Sora
Kaguya Sora
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C’était un début de journée éclatant et l’un des rares jours de repos de Sora. Même s’il trouvait que ces derniers temps, ses missions étaient d’un ennui mortel et peu palpitantes, il appréciait être en permission de temps à autre. N’ayant pas d’amis, isolé de son clan, échangeant peu avec son grand-père peu loquace, Sora s’était habitué à la solitude. Et parfois, il devait bien admettre qu’il lui fallait bien du temps pour lui et Hiro. Un temps privilégié où il pouvait se promener à son aise dans les rues du centre-ville de Kiri en compagnie de son fidèle compagnon. Il aimait bien profiter de son argent des missions et passer une partie de la journée à goûter les spécialités culinaires de la Contrée de l’Eau. Et lorsqu’il était bien rassasié, il rentrait chez lui pour reprendre l’entraînement et l’auto discipline qu’il s’était instauré.

Pour compenser son faible rang et ses entraînements quasi inexistants avec son Sensei, le Genin ne manquait pas un seul jour pour s’exercer. Utilisateur du Shikotsumyaku, Sora ne se trouvait pas encore assez costaud pour faire un meilleur usage de son Kekkei Genkai. De temps à autre, lorsqu’il épiait les entraînements d’autres Kaguya plus âgés, il s’émerveillait d’observer la maîtrise de leur corps et de leurs os. Il avait même vu un jour un membre de son clan se retirer sa colonne vertébrale en guise d’arme ! Et s’était à peine si son expression faciale avait changé. Pour Sora, les choses étaient bien plus difficiles. À chaque fois qu’il faisait ressortir ses os, le Shinobi en éprouvait une vive douleur dans la partie sollicitée. Du moins, le temps que ses os se résorbent. Il espérait qu’avec un entraînement assez rigoureux, il serait un jour capable d’utiliser toutes ses techniques sans cligner des yeux.

Mais en attendant, Sora aimait aussi profiter des plaisirs simples des jours de congés. Et aujourd’hui, avec ce temps doux et un peu venteux, le Shinobi avait décidé de se promener avec son chien dans les rues les plus fréquentées de Kiri. Laissant son compagnon sans laisse et préférant le laisser jouir d’une certaine liberté, Hiro gambadait devant une dizaine de devantures de restaurant. C’était bientôt la fin de la matinée, et Sora l’avait bien senti en entendant son estomac gargouiller. Il vérifia d’abord l’argent de poche qu’il avait sur lui avant d’apercevoir, du coin de l’œil, des enfants mendier à côté des poubelles d’un restaurant. Très mal à l’aise à cette vue, le jeune homme s’avança et glissa quelques ryos dans les mains de l’un d’eux. Il sourit maladroitement avant de faire demi-tour, son chien sur ses talons.

Dégagé de sa conscience, Sora hésitait entre les affiches de deux restaurant. Pourtant, l’odeur de nourriture lui chatouillait agréablement les narines, peu importe l’enseigne desquelles elle provenait. Sora avait juste faim, peu importe où il irait manger. Finalement, il se planta devant un restaurant de ramen où il s’est souvenu avoir vu brièvement un client bardé de cicatrices au visage y pénétrer. Ayant pris sa décision, Sora s’apprêtait à y entrer. Il ordonna à Hiro de l’attendre assis non loin de l’entrée. Et alors qu’il avait opté pour des okonomiyaki, il se sentit projeté en arrière. Dans une expression hébétée, il tomba sur le postérieur et fit face à cet homme au visage de cicatrices qu’il avait vu tout à l’heure. Il ne put empêcher son regard de s’attarder sur l’épée de l’inconnu avec une admiration non feinte. Néanmoins, alors qu’il se relevait, Hiro bondit dans un furieux grognement et s’attaqua à l’étranger. Ce dernier poussa un cri de douleur après la morsure du chien. « Hiro, non ! » s’écria Sora, en colère et interloqué par le comportement aberrant de son compagnon. Il le saisit par le cou et le ramena à lui, avant de le regarder sévèrement : « On ne mord pas les gens comme ça, d’accord !? Couché ! » Comprenant son erreur, le chien se recroquevilla sur lui-même, les yeux implorants tournés vers son maître en guise de pardon. Sora se tourna vers l’homme face à lui, le regard fuyant : « Je suis vraiment désolé, d’habitude il ne fait pas ça, il a sûrement pensé que j’étais en danger… »
Hōzuki Toshirō
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    L’homme robuste laissa échapper un cri indigne des valeurs guerrière qu’il inspirait. Sa bravoure fut bafouée, son honneur humilié, l’attaque imprévisible de la bête féroce eu raison de ses tendances oisives guidant sa spiritualité actuelle. Reposé sur ses acquis, aujourd’hui, il préférait vaquer à la méditation et aux arts littéraires que d’affûter son sens de la bataille. L’animal lui rappela en quelque sorte à l’ordre, les mauvaises habitudes accumulées lui faisaient perdre son instinct primitif. Alors que doter du don des océans, il fut à ce moment, incapable de muter son corps en eau et éviter les blessures ou risques de contagions. L’esprit voyageur surveillait moins sa garde et la marque des crocs plantés dans la chair en était la preuve d’un laisser-aller néfaste du quotidien militaire, rapprochant le samurai chaque jour de la sentence finale. Mais malheureusement, il était trop tôt encore pour mourir. Pour pouvoir atteindre le repos éternel et s’en aller rejoindre ses ancêtres, il fallait accomplir les promesses dont il jura fidélité et rien, ni même un chien, l’empêchera d’accomplir son destin : dompté les esprits obstinés des sept armes légendaires.

    Le regard à terre sombrait dans les profondeurs des abysses, dans ce masque noir imbibé de honte, on apercevait le sourcil s’agiter de manière nerveuse. La veine éclatante sur le front laissait ruisseler une goutte. Tout doucement d’abord, elle coula le long des cicatrices puis au rythme que la courbe prenait en nervure, la perle brillante déferla le long de la joue suivant son cours jusqu’à l’extrémité du visage et s’arrêta, à nouveau. Un instant, se laissait pencher depuis la mâchoire du requin affrontant le vertige qui s’opposait à elle. D’un coup de vent, elle se sentit aspirer par le vide, nous offrait ses plus belles courbes en s’élançant depuis la falaise. Une longue chute somptueuse pleine de finesse et de clarté, couronnée par les rayons du Zénith, le spectacle se clôtura au fil des secondes qui passaient, la goutte eut atteint le sol qu’elle éclata en fines étincelles scintillantes et mit fin au silence qui accompagnait sa cascade.
    À l’explosion même, le samurai s’attaqua au jeune garçon. En un pas rapide et léger ne laissait plus que la trace de fumée derrière lui, une feuille qui tombe et l’empathie envers son opposant. Il agrippait le gamin par le col et le souleva pour le mettre à sa hauteur. Lui dévoilant fièrement ses dents de requins dans un sourire éblouissant de terreur, le chien grognait à côté semblait comprendre qu’il ne valait mieux pas trop bouger.

    « Il y a un restaurant juste à côté et ils font de très bonne tête de chien… Alors si ton ami et toi ne voulez pas finir sur la carte d’un menu de restaurant, je vous conseil de foutre le camp.»

    Maintenant qu’il tenait l’enfant ferme dans sa poigne, comme s’il maniait une épée entre ses mains, il lui fit une démonstration de sa puissance. Pour l’effrayer, pour le faire fuir. Ses vêtements, tâchés par le sang qui coulait des entailles de la morsure, flottaient soudainement dans le vent. Une aura bleu déferla entre les deux corps et le chien se mit à aboyer. La pupille du juunin tourna aux couleurs de l’océan. Et petit à petit, les gouttes qui s’étaient éparpillées tout à l’heure, vinrent se rassembler autour des plaies du samuraï. L’épiderme dans un bleu fluorescent, se réparait en même temps que chaque larme d’océan venait se poser sur le corps affaibli. Et relâcha l’enfant une fois sa peau régénérée. Sans délicatesse, le lança au sol une nouvelle fois.

    Chassez le naturel, il revient au galop. Durant de longues années, le rōnin a travaillé dur en quête de sagesse. Les gènes de son clan lui avaient fait grâce du don des océans, mais également de la colère de celle-ci. Leurs émotions, souvent, se dévouaient à la haine et la colère pour retrouver refuge dans la mort et dans le sang. Les pulsions pouvaient s’estomper, mais jamais ne disparaissent, Toshirō restait un Hōzuki malgré tout et sa nature finissait par le rattraper, ô combien même, il essayait de s’échapper. Dans sa colère, il ignora les excuses du gamin et ne remarquait même pas les deux marques rouges que ce dernier exhibait.

    « Ta bête a eu raison de te protéger… Elle a été brave.» Le samurai se retourna et fit un dernier signe de la main en guise d’au revoir. « Fais attention où tu traînes petit, de nos jours on ne peut plus traîner dehors tout seul.» s'en allait-il en ricanant.

    Ses rires se prolongeait le long de la rue marchande qu'il quittait, s'entendaient de plus en plus loin, encore et encore. Il n’aimait pas les chiens, ni les enfants. Pourtant, il admirait le courage dont avait fait preuve l’animal à l’égard de son maître. L’amitié pouvait être puissante et belle, l’alliance entre deux corps pour ne former qu’une seule et unique entité. À la manière de Toshirō et les océans, qui tous les matins dans la septième vague, fusionnaient leurs âmes et sur les côtes de Kiri se déchaînaient. Bizarrement, cette petite rencontre donna le sourire au poète des marées qui s’en alla l’esprit flottant, au bord du port, pour écouter le chant des mouettes et la mélodie de l’eau salée.
Kaguya Sora
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Sujet : Re: Quand le passé rencontre le futur. - PV. Kaguya Sora

rédigé le Jeu 19 Mar - 19:40
Le regard plus que courroucé de l’adulte mettait le Genin de plus en plus mal à l’aise. Il s’était platement excusé, mais cela semblait loin d’être suffisant. Sora n’avait aucune idée de la future réaction de l’inconnu, mais ce dernier avait cette aura de guerrier avec laquelle il ne fallait pas plaisanter. Les yeux du Kaguya avaient du mal à se focaliser sur les orbes sombres de son vis-à-vis. L’adulte semblait être humilié. Pour Sora, il s’agissait d’une incroyable méprise. Ce n’était qu’un accident causé par son étourdissement. À aucun moment, il n’avait souhaité causer du tort à un remarquable Shinobi de Kiri. Le sourcil de l’aîné s’arquant dangereusement, Sora se prépara d’instinct à ce qui allait suivre. Au moment où il voulut se protéger, le guerrier furibond le souleva de terre et le maintint d’une main ferme par le col. Sora appuya ses deux mains par réflexe, mais également pour amoindrir la pression exercée sur sa respiration.

Le jeune homme resta interdit lorsque l’adulte dévoila des dents qu’il ne reconnut que trop bien. Sora reconnut l’un des signes distinctifs des Hôzuki. Il n’arrivait toujours pas à réaliser ce qu’il avait provoqué. C’était un Shinobi ; il n’aurait pas dû s’attirer les foudres de ce clan ! Fermant les yeux de désespoir, les paroles cinglantes de l’adulte résonnèrent comme une mélodie sinistre à ses oreilles. C’en était fini de lui – et peut-être même de sa réputation – s’il ne trouvait pas une solution dans l’immédiat. À ses paroles peu réjouissantes, même Hiro se calma. Il n’était plus recroquevillé sur lui, mais tout bonnement redressé sur ses quatre pates, en alerte devant la vision de son maître dans une situation aussi peu amène. Brusquement, quelque chose changea dans l’atmosphère. Sora fut dépassé et éberlué par ce qu’il vit. Sous les aboiements du chien, l’adulte guérit instantanément sa blessure. Sûrement du Ninjustsu, mais c’était une technique parfaitement bien maîtrisée.

La bouche ouverte devant ce prodige, Sora fut brutalement ramené à la réalité lorsque son postérieur heurta durement le sol. Ce dernier retint un hoquet de surprise entremêlé de douleur. Il regarda le guerrier avec un air d’apitoiement, malgré lui. Sora était honteux, confus. Jamais il n’avait été aussi incommodé, pas même au sein des membres les plus haïssables de son clan. Hiro courut vers son maître, tel le fidèle compagnon qu’il était. Dans une expression faussement neutre, le Genin se releva et repoussa son chien, soucieux de le protéger. Le Hôzuki reprit la parole, cette fois-ci dans un ton plus réservé. Sora fut étonné de ce changement de tempérament. Peut-être n’acceptait-il pas ses excuses, mais au moins, il n’était pas tout à fait hostile au dialogue. Toutefois, il restait quelque chose qui déplaisait à Sora.

Le jeune homme aurait pu laisser l’étranger partir tout en ricanant. Cela lui aurait au moins assuré de rentrer chez lui indemne ce soir. Mais le fait de ne pas avoir été pris au sérieux dérangeait le Genin. Certes, il était clairement d’un niveau inférieur à lui – jamais il ne pouvait ne serait-ce que rêver d’utiliser une telle technique d’eau ! -, néanmoins, ce n’était pas juste d’être jugé uniquement pour son apparence de frêle adolescent. Il était encore en pleine croissance. Il était encore loin d’avoir exploré tout son potentiel ! L’adulte lui tournant le dos, le jeune Kaguya le héla d’une voix assurée : « Attendez. » Mais l’homme s’éloignait toujours, ne semblant plus lui accorder la moindre importance. « Attendez !!! » réitéra Sora, plus fort et avec une pointe de colère. Cette fois-ci, il était certain qu’il l’avait entendu. La rue entière l’avait entendue. Quelques passants et commerçants s’étaient retournés vers lui, curieux du ton qu’il avait employé. Sora regagna les pas qui le séparaient de l’homme. Lançant un regard sérieux au Hôzuki, Sora reprit d’un ton placide : « Je sais où je traîne, ne vous en faites pas pour moi. En revanche, laissez-moi me racheter du désagrément causé. Vous avez déjeuné ? Je pourrais vous inviter au restaurant ? Ou bien, que diriez-vous de m’accompagner pour un thé. » Sora n’était peut-être qu’un jeune Genin, mais il avait sa réputation de Kaguya à tenir.
Hōzuki Toshirō
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Sujet : Re: Quand le passé rencontre le futur. - PV. Kaguya Sora

rédigé le Ven 27 Mar - 17:29
    Silence suffoquant, sur cette rue marchande où le temps s’arrêta un instant. Deux âmes se regardaient immobiles, piégés dans les vertiges des vapeurs ondulantes, les rayons du soleil projetaient ses lumières sur les deux héros de la scène. L’écho de la voix infantile résonnait encore dans la tête du samurai, se mélangeait aux maux de têtes de la chaleur étouffante. Soudain sur son arbre suspendu, l’oiseau perché tête en bas brisa le silence. Il prit appui sur sa branche solide, et d’un battement de cil, ses ailes grandes ouvertes firent tomber les feuilles du séculier qui maintenant flottaient sur le nuage invisible d’effervescence.

    « Ou bien, que diriez-vous de m’accompagner pour un thé. »

    L’humeur embêtante avait donc laissé place à un ton un peu plus sérieux. On parlait ici de thé. Cérémonie ô combien importante au quotidien du Samurai qui la pratiqueit depuis son enfance. Moment de recueil pour invoquer ses ancêtres et discuter avec eux, retrouver la force nécessaire pour perdurer la mémoire de nos aînés.

    Quelles auraient été les conséquences de son imprudence si l’homme n’avait pas été Toshirō ? Le gamin semblait déterminé, bouillant d’ambition aveugle qu’il en oubliait qu’il s’adressait à un membre de la famille souveraine. Ce dernier, déstabilisé par la chaleur ambiante, remarqua non sans difficulté les deux marques rouges déposées au front du jeune homme, comprenant alors l’audace qui le caractérisait. Clan vouant un culte aux sacrifices de la guerre, ce peuple millénaire, gracié par le don de la création d’os, servait le règne Hōzuki, mais leur réputation barbare causait la méfiance de la hiérarchie prudente de la radicalisation de certains membres.

    Cependant, malgré l’attirante proposition, Toshirō semblait avoir du mal à répondre à l’invitation. Regarde vide plongeant vers le sol, d’une main tremblante l’homme détacha de sa ceinture le Katana encore protégé par son fourreau. Puis, s’empressa de s’appuyer sur ce dernier. L’horizon alors devenait un mirage de chaleur dans lequel le jeune homme à l’écharpe rouge disparaissait, lui et son chien. Le contrôle des sens disparaissait au fil que la température ressentie augmentait, l’épiderme brûlant laissait échapper les odeurs du Saké ingurgité quelques minutes plus tôt. Le visage asséché affichait un sourire idiot d’alcoolisme et les yeux ne semblaient plus vouloir regarder dans la même direction. Il réussit malgré tout à lever le doigt à adresser d’ultimes paroles au jeune Kaguya.

    « Att…ends, une minute garç.. »

    Chaleurs envoûtantes, esprit déstabilisé par l'astre rayonnant. La sentence fut immédiate que l'homme ne pu terminer sa phrase. Quand dans un dernier effort, le Rōnin remarquant avoir oublié ses bouteilles d’eau. Condition primordiale d’un Hōzuki pour l’hydratation de son corps, Toshirō en avait perdu l’habitude à force du quotidien humide des terres de Mizu no Kuni. Mais aujourd’hui était un jour exceptionnel et la température élevée de la journée eut raison du guerrier. L’horizon ondulait en serpent, le vertige de l’hallucination dépouillait le Juunin de ses dernières forces, il ne put continuer de se battre face à son Némésis. Et dans une dernière chute, son corps fragile prit contact avec le sol incassable. Quelques nouvelles positives, le corps de l’homme à terre respirait encore.
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Sujet : Re: Quand le passé rencontre le futur. - PV. Kaguya Sora

rédigé le Ven 10 Avr - 12:33
Cette fois-ci, il en fut sûr : l’adulte l’avait entendu. Il s’était retourné vers lui après un moment de battement, une expression de curiosité naissante dans les yeux de son vis-à-vis. Au fond de lui, Sora était en proie au doute. Avait-il bien fait de proposer un thé à un Shinobi qui jouait dans la cour des grands ? Et qui n’avait rien à prouver de surcroit ? Sur ce point-là, Sora en était sûr, le Hôzuki n’avait aucune raison d’accepter son invitation (à part pour tuer le temps ou pour martyriser un soi-disant gamin). Néanmoins, le Genin était fier et au nom de son clan, de ses valeurs et de ses ambitions, il n’allait pas bouger d’un pouce. Il refusait de se montrer déstabilisé par le Shinobi étrangement silencieux face à lui. Et quel silence ô combien malaisant ! Cela faisait depuis plusieurs minutes que l’ambiance s’était alourdie. Seuls les battements d’ailes d’un oiseau qui avait pris son envol s’étaient fait entendre. Pas un seul son de brise fraîche dans cette ambiance suffocante.

Le Kaguya eut un mouvement de recul quand brusquement, l’épéiste détacha son katana de sa ceinture pour… s’en servir d’appui. Lâchant difficilement son attention de l’arme tranchante, Sora dévia son regard vers celui du Hôzuki. Le jeune Genin avait pris instantanément appui sur sa jambe arrière, prêt à déguerpir à la moindre attaque du Shinobi. Il ignorait si ses chances d’esquives seraient minces, mais mieux valait prévenir. Surtout quand on se retrouvait face à un Samurai au niveau confirmé. Il n’y avait qu’à voir son maintien et son agilité à manier son arme. Cependant, étrangement, le katana restait dans son fourreau. Et l’homme en question avait un regard de plus en plus perdu. Comme s’il n’arrivait pas à se concentrer sur un point fixe. Sora en était certain : ce n’était plus lui qu’il regardait. Tout à coup, il avait l’impression de se tenir face à un ivrogne.

Que lui arrivait-il ? Le Hôzuki leva son doigt en l’air, signe de réplique, et lorsqu’il demanda au jeune Kaguya d’attendre, il n’avait pas terminé sa phrase qu’il s’écroulait avec fracas sur le sol. Sora poussa un cri de surprise et quant à Hiro, il se mit à aboyer avec force, faisant des allers-retours entre l’homme à terre et son maître. Tout ce boucan attira les passants les plus proches, intrigués par cette scène peu commune dans les rues les plus fréquentées de Kiri. Consterné, Sora s’approcha en un temps record de l’adulte. Il le retourna sur le ventre et observa sa respiration. Il n’était pas mort heureusement, mais avait fait un violent malaise. Décidemment, cela pouvait arriver même aux plus grands Shinobi ! Sora ne comprenait pas le pourquoi de son évanouissement. Il fit appel à son instinct et rentra dans le premier magasin de ramen qu’il aperçut. Il en sortit en trombe avec un sceau d’eau fraîche avant de le jeter à la figure de l’homme inconscient. « Monsieur, vous m’entendez ? » avait-il tenté après s’être baissé sur son corps, ne sachant absolument pas quoi faire d’autre.

Hōzuki Toshirō
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Sujet : Re: Quand le passé rencontre le futur. - PV. Kaguya Sora

rédigé le Mar 14 Avr - 19:57
    En perdition dans le vide abyssal, le poisson se noyait au rythme des percussions mortelles. L’esprit confus dans l’autre monde semblait distinguer des sons étrangers, le bruit d’une foule désordonnée résonnait dans son esprit vagabond, mais impossible de distinguer leur provenance. Était-ce là le signe d’un mirage précoce ? Les accords de plus en plus audibles ressemblaient aux chants des défunts, les anges priaient la venue d’un nouvel esprit libéré et entre elles, le ton pur d’une voix infantile se démarquait des autres.

    Soudain, dans son ascension vers les cieux, l’Eau furieuse qu’on lui retirai son fidèle. Apparu dans une vague déferlante et abattu sa colère dans les chambres de l’enfer. Les salles du purgatoire furent inondées, permettant au Samurai de remonter vers la lumière. Brusquement, Toshirō se redressa dans l’inspiration d’une première bouchée d’air. Le flou environnant l’empêchait de distinguer les silhouettes autour, mais petit à petit le samurai reprenait son souffle. Ce gamin venait de lui remettre les idées en place, jamais le Maître d’armes n’aurait pu penser que l’intervention divine survienne de la paume d’un enfant.

    « Je t’en dois une petit. » Se retourna-t-il vers le garçon avoisinant.

    Et ce, il le pensait sincèrement, malgré son impatience prononcée envers les gamins de manière général.
    Puis, la vie repris son cours. Dans la ruelle, les quelques passants curieux de la santé du samurai retournèrent à leurs devoirs quand le regard aiguisé de l’Hōzuki fut réveillé. Sûrement inquiets des représailles, si l’œil du démon les attrapait en train de dévier du chemin. Habitués aux têtes tranchées à travers la cité, il en fallait plus qu’un évanouissement pour effrayer le peuple kirien.

    Le corps était lourd malgré tout. Les muscles bien engourdit empêchait Toshirō de tenir en équilibre. Le teint pâle encore tremblotant, le samurai apprit tout au long de sa vie à taire son ego. Sa posture actuelle n’était pas digne de son rang, mais il n’avait que faire. Maîtrisant le malaise au maximum, il grossit les traits de sa gêne pour plaisanter sur son sort. À peine levé, qu’il dut se retenir de tomber à nouveau grâce à son sabre. Le pas lourd ne voulait pas avancer, obligeant le samurai à s’adresser vers son sauveteur, il lui fit signe du doigt pour que ce dernier rapproche son oreille.

    « J’ai une dernière faveur à te demander. »  Ravalant sa salive.« Aide-moi à aller jusqu’à la mer, je n’y arriverai pas tout seul. »

    Aussitôt il prononça sa demande, aussitôt il retomba à terre. Mais cette fois-ci, c’était pour faire appel à la bienveillance du jeune homme. Genoux à terre, il posa ses mains au sol et baissa la tête. Il s’agissait d’une question de vie ou mort, la sécheresse devenait insurmontable, seul l’air frais de l’océan salé pouvait redonner espoir à cette journée décidément surprenante.

    Sans vraiment attendre de réponse, parce qu'il ne fallait pas abuser des bonnes manières. Toshirō fit un dernier effort en retombant déséquilibré sur l'épaule du jeune homme.
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Sujet : Re: Quand le passé rencontre le futur. - PV. Kaguya Sora

rédigé le Sam 25 Avr - 18:43
Sora poussa un soupir de soulagement lorsqu’il vit le Jônin reprendre connaissance. Le seau d’eau fraîche était tout ce qu’il lui fallait. L’épéiste inhala de contentement, quittant un abîme de désolation sans fond. Toutefois, il semblait encore en proie aux vertiges. Se redressant sur les dalles froides de Kiri, Sora hésita à aider le Hozuki à se relever. S’il le faisait, il redoutait la réaction de l’adulte, même dans un pareil état. Après tout, il paraissait tout aussi fier que le Genin, peut-être même plus. Toujours accroupi près de lui, le regard légèrement inquiet, son chien sensiblement plus calme, le Kaguya détailla l’expression hébétée du maître d’armes. A en juger par ses yeux plissés et son air perdu, il avait l’air de revenir de loin. Ou du néant. Ou des deux à la fois. Mais peu importait, Sora hésitait atrocement : devait-il offrir son bras au Hôzuki en guise d’appui ? Et s’il le faisait, quelle serait la réaction du plus âgé ? Gratitude ou indignation ?

L’adolescent n’eut plus à y réfléchir davantage. Ce fut l’adulte qui trancha dans son indécision. En une phrase tout aussi simple que concise, l’homme lui fit part de sa reconnaissance. Avec surprise, le Genin en fut satisfait, lui qui avait craint une réaction de rejet. Après tout, à Kiri, tout était possible, surtout auprès des plus grands Shinobi. Quelques minutes passèrent et la mine de l’Hôzuki reprit quelques couleurs. Pareillement, son regard se fit plus précis. Ne comprenant toujours pas ce qu’il devait faire, Sora se contenta de guetter l’épéiste, son chien en complément. Lui qui avait tant admiré les Shinobi les plus confirmés, quelles avaient été ses chances de s’en approcher ? Dorénavant, le cours des choses avait étrangement tourné et Sora était en mesure d’obtenir ne serait-ce qu’un minimum de considération auprès d’eux. Tant bien que mal, Sora observa l’adulte se relever difficilement. Ses traits étaient déformés sous l’effort. Cependant, alors que le Kaguya sentait que l’épéiste ne pouvait plus tenir ses jambes, ce dernier lui fit un signe de main, désireux de lui souffler une faveur dans un murmure. Aussitôt dit, le guerrier retomba sur ses jambes, mains posées au sol et tête baissée, signes profonds d’un malaise plus que passager. Le Genin ne comprenait toujours pas la cause de ce mal être, néanmoins, il savait que l’adulte ne pouvait que compter sur lui.

« Bien-sûr. Vous devriez vous appuyer sur moi. » Sora s’était contenté de lui répondre simplement. Pas de condescendance. Pas d’hypocrisie. Juste de la bienveillance. A peine ces paroles échangées que l’adulte reposa sa tête sur l’épaule de l’adolescent. Ce dernier détailla la silhouette de son vis-à-vis. Et il comprit à quel point il était désespéré, à quel point il avait besoin de lui. Servant d’appui au Jônin, Hiro sur ses talons, Sora accompagna l’inconnu jusqu’à la plage la plus proche des docks. C’était une plage rocailleuse qui donnait sur l’une des plus belles vues de Kiri. Et par une journée aussi ensoleillée, la vue n’en était que plus belle. Sora espérait que cela réconforterait le Hôzuki, en plus de l’air chargé en humidité qui ferait probablement du bien au plus âgé. De plus, Sora eut l’idée de retirer ses chaussures et d’y tremper ses pieds ainsi que celles de l’épéiste. Tout en aidant ce dernier à retirer les siennes, les deux hommes firent irruption sur le sable constamment humide de la plage. Une fois les pieds dans l’eau, Sora en apprécia le contact, d’autant plus par une journée aussi rayonnante. Il n’avait jamais fait aussi chaud à Kiri.



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