Seiki.
Event en cours.
La quête du pouvoir a toujours été un dangereux moteur. Malgré les sentiers destructeurs qui devaient être empruntés pour y accéder, les guerriers de cette ère en ont fait leur essence. Ils pourfendaient les terres décharnées - avec une gloire exquise, des dogmes écrasant les âmes et un seul dessein : détruire, posséder, dominer. Les grandes contrées étaient bercées par le fer des armes, une mélodie routinière dans ce climat sous tension constante.Afin de plus rapidement effleurer l'apogée du prestige, des clans naquirent et de puissants êtres ne firent plus qu'un pour s'assurer d'une invulnérable descendance. Au cœur du chaos, émergèrent des factions, des combattants liés par le sang, le chakra et les capacités. Leurs apparitions diminuèrent le désordre créé par les soldats indépendants – qui se rangèrent face à cette montée en puissance. L’accalmie permit aux Daimyos - anciennement terrassés par ce chaos, de reprendre leurs fonctions. Les frontières se dressèrent, scindant les nations divisées.



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Odawara Yurippe
Odawara Yurippe
Statut : Jônin • A
Expérience : 40

Sujet : Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Ven 17 Avr - 14:49
« Un payement ? Non, non, non, mais tu te souviens de Yurippe et ses amis si un jour je repasse par là. » Ma vie à l’étranger, résumée en une phrase.
Le fermier s’incline très respectueusement, heureux que j’ai décroché son chat de l’arbre et poursuit son chemin dans le sens opposé au mien. C’est à peu près ça la diplomatie foudroyante ; parler à des gens, rendre service et ne rien demander au retour, jusqu’au jour où il y a un régiment entier qui passe par-là et qu’il demande son chemin. Là, c’est le moment d’être courtois et de lui indiquer la bonne route, sinon colère. C’est en marchant vers Roran que je me rends compte de la longue trotte qui m’attend, plusieurs jours de marche, une journée entière de course effrénée si je puise dans mes réserves de chakra, mais nous ne sommes plus à quelques jours près dans les recherches de Kasugano. Si la fille du chef a réussi à s’en sortir jusque-là, elle peut bien attendre une petite semaine. En attendant, je joue à la représentante étrangère, à parler avec les gens, à les noter dans mon carnet d’adresses, bref, une vie de médecin-diplomate qui n’a pas vu l’ombre d’un combat depuis longtemps.
Il n’empêche, en voyant ce paysan s’éloigner au loin et le ciel blanc au-dessus de ma tête, je ne peux m’empêcher de rêver à un bon bol de lait ; la question du lait n’a jamais été aussi cruciale que depuis mon départ du pays de la foudre. Avec nos pâtures et nos montagnes, nous en avions toujours au matin et surtout, avec les poules du village nous pouvions faire du flanc aux œufs très facilement. Un bon flanc aux œufs avec du lait de chèvre, un régal qui donne du baume au cœur. J’ai encore souvenir dans ma jeunesse de ma mère qui en faisait, à laisser le lait cuir à feu doux (mais pas trop sinon il chauffe trop et le flanc risque d’être trop épais) tandis que je battais les œufs. Oui, six œufs pour obtenir de grosses portions pour tout le monde, comme ça toute la famille pouvait en profiter et j’en rapportais une part à Masami quand elle était de passage. Elle a toujours aimé le flanc aux œufs. Mon souvenir le plus vif de cette période est le fond de caramel, l’odeur du sucre qui cuit lentement, à se transformer en une fine pellicule brune qui bulle fort, l’odeur de la richesse et de la fine gastronomie. Avec un petit filet d’eau pour éviter qu’il ne devienne trop compacte, sinon cela devient désagréable. L’arôme de la réussite et de la finesse, la quintessence de la shinobitude dans un rituel simple mais difficile à maîtriser, pour obtenir un caramel délicat, à bonne température pour qu’il soit liquide sans pour autant le carboniser. Ensuite, une fois le fond de caramel dans les portions, mélanger les œufs avec le lait pour obtenir une texture délicate, qui rappelle longues errances d’heures heureuses heuristiques extraordinaires durant lesquelles je m’abandonnais avec Masami. Des instants de joies entre amies, ou nous prenions le thé en profitant de notre flanc pour nous raconter nos souvenirs, pour ressasser le passé et les grandes amitiés que nous avons eu avec d’autres, mais aussi nos instants pour nous, qui n’existent que dans notre esprit, les secrets joyeux que nous emporterons avec nous, quand nous voguerons vers les flots éternels, affranchi du cycle des réincarnations pour s’aventurer ailleurs, vers le Nirvana et les cieux qui attendent les âmes justes et bienveillantes, cela pour profiter alors, d’un moment d’être, de sérénité en s’octroyant une pause, un instant dans les flots sans fin du temps où nous revendiquerons alors une minute pour nous, pour qu’alors nous puissions profiter de l’autre, la gratitude exprimée pour des années côte à côte : je me surprendrai alors à imaginer à quoi aurait pu ressembler notre maison au royaume des cieux, un grand havre vert, dans les montagnes, là où les neiges fondent et où la vallée se dévoile, un pays en paix avec lui-même et le reste du monde, accueillant pour son prochain, qui invite au repos de l’âme. Dans ma jeunesse, je me complaisais souvent à imaginer ma vie avec elle, entre amies, parcourir le monde ensemble et affronter tous les dragons qui s’opposeraient à nous, pour faire du continent un endroit plus sûr, ou personne n’aurait rien à craindre, pour tendre la main aux autres. Ah, j’aurais cru que l’âge aurait brisé ce rêve, pourtant il reste encore en moi aujourd’hui, savoir que celle avec qui je partage tout a encore foi en cet idéal me met du baume au cœur, même aussi loin de la maison. Car c’est en prêtant sa force aux autres qu’on se grandit, en faisant front uni face à l’adversité de tout temps, les hommes ont toujours su mettre leurs différences de côté pour sortir plus fort des conflits, aujourd’hui ne fera pas exception à la règle, nous triompherons des défis d’aujourd’hui et de demain.
Et à la fin il y aura du flanc.
C’est probablement ce qui me motive encore et toujours à chercher Kasugano, pouvoir partager un instant aimable avec elle. Loin de son père qui, s’il est un homme bien, est parfois dépassé par les évènements. Profiter de quelques instants entre filles pour discuter, pour essayer de résoudre les conflits qu’elle a avec son paternel, recoller des morceaux qui seraient tombés avec le temps, car si je suis sa conseillère, je suis avant tout médecin. Mon rôle est d’aider les gens, cela ne serait pas honorable que de la ramener sans états d’âmes, il faut chercher à comprendre, pas simplement à savoir, pour soigner l’esprit qui peut être blessé comme le corps peut l’être. C’est bien pour cela que je n’ai pas refusé cette mission ; plus qu’une simple enquête, c’est aussi l’occasion pour moi de réparer quelque chose qui mérite un peu d’attention, Kasugano a beau être une fille forte, avec un tempérament parfois obstiné, j’aurais apprécié de passer un peu plus de temps avec elle. Il y a six mois, j’aurais probablement pu empêcher cela, si seulement j’avais pu me rendre compte que quelque chose clochait, j’ai pêché d’orgueil.
Puis en marge de toutes ces pensées qui n’intéressent que moi, je le vois. Lui.
Le magnifique samouraï, brillant avec le soleil face à lui, le faisant resplendir dans un halo lumineux qui lui donne une aura de sainteté rayonnante, l’homme pur des montagnes, le héros de la foudre, celui qui a toujours refusé les ombres pour se vêtir de lumière, celui qui féconde les champs par sa simple présence, le gardien d’Amaterasu lui-même. Celui qui en appelle à la foudre pour offrir à la veuve et l’orphelin un bref répit, pour éclairer le monde, l’étincelle dans l’obscurité, celle qui suffit pour dresser un rempart contre les ténèbres, le grand homme qui n’a d’égal que le pic des montagnes foudroyantes.
« Otomo ! » Lorsqu’il se retourne, dos au soleil, son visage est baigné d’une lumière qui met en valeur ses traits angéliques, un agent de l’astre solaire lui-même pour nous apporter l’espoir. Un titan parmi les hommes, je suis obligée de lever le regard pour le regarder dans les yeux. « Qu’est-ce que je suis heureuse de voir un visage familier ici. Qu’est-ce que tu m’as manqué, preux samouraï, pourfendeur de tyrans ! » Je lui saute dans les bras.
Orochi Otomo
Orochi Otomo
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Ven 17 Avr - 23:35
Encore une journée de plus à marcher, avec ma petite figure de gringalet sur les routes. Je n’ai pas le droit de me plaindre, porter mon sac est bien le seul sport qu’il me reste dans ma vie.

Où je vais ? Où y’a de la bière pardi.

J’ai déjà songé à faire le tour de monde des alcools. Mais pour ça, il faut de l’argent, et moi de l’argent, j’en ai pas. Alors je me suis dit qu’il faudrait d’abord faire le tour du monde du mercenariat, et puis je me suis souvenu que c’est ce que j’avais fait depuis quelques années et que bilan, bah je suis sobre. Alors je me suis demandé ce que j’en avais vraiment à foutre d’être pauvre, depuis je marche vers là où on me donnera de la bière gratuitement.

J’ai quitté les contrées de la roche, et me dirige vers l’Est. Faut pas oublier que si la nature à donné à chacun des parents, c’est pour se faire nourrir. Non j’ai pas honte d’aller gratter à la chaumière familiale, parce qu’on sait tous qu’à la fin, c’est moi qui vais aller chasser le gibier à l’arc de fortune car mon abruti de père a encore trouvé un moyen de dépenser son fric dans des futilités politiques ou sexuelles.

J’aime mon papa, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais en attendant il est évident, absolu, certifiable et certifié, prouvable par preuve directe ou pas l’absurde, expérimentalement vérifiable, divinement tel, qu’il peut se comporter comme le dernier des attardés. Après tout, attendre de ses parents qu’ils soient parfait, c’est le premier pas vers un déséquilibre mental chez le gosse, le genre de truc qui amène à trucider son école, à violer des animaux dans les pâturages ou s’inscrire dans une association paramilitaire fasciste. Tiens tiens…


Tiens tiens bis.

« Otomo ! »

Surprise, une figure amicale.

Deuxième étape du raisonnement : possède-t-elle de l’alcool ? Je me retiens très fort de poser la question étant donné son impolitesse naturelle. Progressivement je redirige ces efforts vers mes adducteurs pour contrôler mon érection quand elle me saute au cou. Ça fait 5 semaines que j’ai pas baisé, et ça commence à se faire salement sentir.


«-Ah, salut. Tu fais quoi ici ? »

J’ai furieusement envie de sortir un «-Si y’a une épidémie de furoncles chez les crasseux et les putes, préviens moi tout de suite et fait moi gagner du temps. » mais la vue du vieil édenté en train de caresser son chat me rappelle que je suis à portée d’ondes sonores, et j’ai franchement pas envie de me battre. Sauf s’il a de la bière.

J’ai envie de bière. J’ai soif. J’ai besoin d’alcool.

Elle me lâche le cou et vient ensuite un truc que je déteste, c’est les moments où on se regarde dans le blanc des yeux, avec ses prunelles qui sautillent de me voir, et qu’on sait pas quoi se dire.

Enfin, plutôt je sais pas quoi dire. De l’extérieur, je dois ressemblé à un trou du cul qui s’en tamponne de retrouver une amie alors qu’il est paumé au milieu de nulle part. C’est tout sauf la vérité, mais j’ai jamais été à l’aise avec ce genre de moments tout joyeux tout roses.

J’avale ma salive. C’est reparti.
Odawara Yurippe
Odawara Yurippe
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Sam 18 Avr - 12:17
« Ce que je fais là ? Je suis en route vers le pays du vent, j’ai été chargée de retrouver la fille du chef de clan Date pour lequel je suis conseillère. Et toi ? Que fais-tu sur cette route ? » Puis je me tape le front en faisant ah ! C’est un preux samouraï, pas besoin de chercher bien loin. « Excuse-moi je suis bête, ce doit être la quête de gloire et d’argent. » Il n’a pas de seigneur, donc c’est techniquement un rônin, si c’est un rônin, il peut m’accompagner jusqu’à Rôran et Suna.

Je souris jusqu’aux oreilles en comprenant ce que ça signifie ; il va pouvoir me suivre, nous allons pouvoir enquêter ensemble et parler du bon vieux temps en cassant des gens en deux. Comme à la grande époque du mercenariat. Connaissant déjà sa réponse, je me permets de sortir ma gourde de bière, celle que je réserve pour les grandes occasions, pour lui tendre.

« Prends, je sais que ça te fera plaisir. Tu m’accompagnes au pays du vent ? Je suis certaine que le seigneur Date te couvrira d’or s’il apprend que tu m’as aidé à retrouver sa fille. En plus le pays du vent est en pleine effervescence, ils cherchent des mercenaires et des soldats pour toute sorte de tâche. Je suis certaine que tu pourrais montrer à ces sablonneux ce que la foudre sait faire, surtout avec ta bobine. » A l’intérieur de moi, la frustration de l’avoir déjà affrontée.

Sa salope de bobine.
Orochi Otomo
Orochi Otomo
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Sam 18 Avr - 20:06
Rien à lui dire.

Qu'est-ce que j'ai fait de ma vie depuis la dernière fois à part la rater? Bah pas grand chose. Alors je baisse les yeux et l'écoute parler, même si c'est très honteux.

Mon oreille distraite ne retiens même pas ce qu'elle fait là, comme si allait changer quelque chose dans le cours de mon existence morne. Bah, j'pourrais faire un effort. Le problème c'est que j'en ai rudement rien à foutre, j'ai soif.


"-Prends, je sais que ça te fera plaisir."

J'attrape la gourde souple de cuir comme un gros benêt dépassé par les évènements. Réflexe, sentir ce que c'est.

Oh boi, ça c'est de la bonne. La senteur de riz fermenté m'enivre alors que je descend une rasade titanesque de la gourde. Bon dieu que ça fait du bien, bon dieu que ça m'a manqué! Mes joues reprennent un peu de chaleur et de teint, je fais une moue satisfaite et rend la flasque à moitié vide à sa propriétaire.


"-...lonneux ce que la foudre sait faire, surtout avec ta bobine."

"-Je dois t'avouer que j'ai écouté les quatre dernier mots, mais étant donné que j'ai rien d'autre à foutre et que t'as de l'alcool, ça me va."

L'orgueil à joué. J'assume d'être super fier de ma technique de salope qu'on m'a appris à l'armée. Ce truc infâme qui joue sur l'épuisement. Combien j'en ai surpris qui pensaient que se battre contre moi allait être super rapide, et finalement c'est moi qui les ai étranglés à mains nues pour pas saloper mes frusques alors qu'ils pouvaient à peine bouger les yeux à cause de la paralysie.

Haha, ça va être marrant.
Odawara Yurippe
Odawara Yurippe
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Sam 18 Avr - 22:13
« Parfait compagnon ! J’ai besoin d’aller ratiboiser des ninjas, nouer des alliances, collecter des informations et faire de la diplomatie. Inutile de dire que t’avoir avec moi sera très utile, en particulier durant ces temps troubles, viens, continuons notre route. » Durant le trajet, je fais la conversation, je dirais bien que j’essaie, mais la vérité c’est qu’avec Otomo, soit il domine soit on le domine, donc au lieu d’essayer de claquer un vieux il, il fait beau aujourd’hui hein ? haha…. Le genre de remarque un peu fébrile qui ne marche pas, je me contente de parler et de raconter ma vie. Non, pas des sujets intéressants, mais, à peu près tout ce qui me passe par la tête pour essayer de le faire réagir, maintenant que j’ai repris la bière, il est obligé de m’écouter s’il veut en ravoir, pour ça, il doit causer. « Et c’est ainsi que j’ai découvert que l’ami de ma meilleure amie, avec qui je partage tout, enfin, tu sais ce que c’est les amitiés féminines, était en relation avec Tsubaki alors qu’il était déjà lié à Tashibana. C’est à ce moment-là que j’ai découvert qu’Aru était passionné par la chose et qu’il adorait traîner à gauche à droite, certains disent même qu’il aurait eu une expérience avec son chien mais j’ai peine à y croire, un karatéka si viril, qui n’hésite pas à se battre pour sa copine qu’il trompe allègrement, ce serait fou. Ce serait aussi un grand choc pour le clan Date, imagine, l’un de tes meilleurs hommes est en réalité un coureur de jupon qui a des pulsions irrépressibles, ce serait horrible. En plus, Tsubaki a beaucoup pâti de cette affaire, à cause de cela, sa sœur ne lui parle plus. C’est terrible… »[/b][/color] Puis à la périphérie de mon champ de vision, à un relais de poste le long de la route.

Je la vois, la meilleure de la foudre, la prêtresse du tonnerre.

« Yurikooooooooo. » Sans lui laisser le temps de réagir, je la prends dans mes bras (oui je suis excessivement rapide pour combler la distance). « Qu’est-ce que tu fais ici ? Je croyais que tu étais dans le Nord. Toi aussi tu te dirigeais vers le pays du vent ? Avec Otomo nous y allons pour faire fortune et retrouver Date Kasugano, la fille du chef du clan Date. »
Orochi Otomo
Orochi Otomo
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 19 Avr - 0:45
«-Parfait compagnon ! J’ai besoin d’aller ratiboiser des ninjas, nouer des alliances, collecter des informations et faire de la diplomatie. Inutile de dire que t’avoir avec moi sera très utile, en particulier durant ces temps troubles, viens, continuons notre route. »

"-Je t'ai déjà dit à quel point ça me fait plaisir de te revoir?"

Le truc vrai, et qui le sera probablement toujours, c'est que quand on est habitué à la camaraderie et à la vie sociale, la solitude est toujours un chien qui saute pour mordre à la gorge. Si y'a bien une seule chose de positive que j'ai tiré des affres de la guerre, c'est les amitiés avec mes frères d'armes.

On dit que là où est le coeur, est le foyer. C'est on ne peut plus vrai quand on se retrouve à ne pas avoir d'endroit où se parachuter quand ça va mal, aucune maison chauffée où la porte est encore ouverte. Alors comme un sans-abri sentimental, on se met à errer.

Beaucoup de gens pensent avant tout à avoir une belle bâtisse, les mêmes qui oublient que c'est ce qui est dedans qui importe réellement. Je me ris d'eux, parce qu'aujourd'hui je n'avais nulle part où aller jusqu'à croiser Yurippe, et maintenant j'ai un but dans ma vie qui me force à avancer et me met du baume au coeur jusqu'à la prochaine étape. La prochaine séparation.

Qui ne sera pas définitive, car des amis, j'en retrouverai un forcément, il faut avoir confiance là dessus.

J'écoute d'une oreille attentive ses dires, pas que j'y prête une quelconque attention, mais parce que l'écoute est la première marque de respect de l'autre, et la dernière fois que quelqu'un m'a manqué de respect il a bouffé du sable.


"-Coup dur pour Aru, après je pense qu'il l'a mérité. Il ne faut pas s'étonner de récupérer strictement ce qu'on a laissé nous arriver.

J'essaie péniblement de résumer la discussion, c'est laborieux, mais il faut avouer que j'ai toujours eu le chic d'y arriver. Je marche aux côtés de Yurippe, les mains croisées dans le dos, encore un peu détendu de l'alcool, et je me laisse porter par la simple sensation d'être avec quelqu'un.

Je sursaute alors qu'elle élève la voix.


"-Yurikooooooooo."

Réflexe, je relève la tête et cherche autour de moi un mouvement fugace, une tâche de couleur anormale sur un paysage vert et bleu trop calme, quelque chose qui pourrait potentiellement nous attaquer. Je vide l'air de mes poumons quand je vois le kimono rouge caractéristique des prétrêsses de la foudre, rien de menaçant en vue. Ouf.

Mais j'oublie que cette fois, je ne suis pas encastré dans ma guimbarde rouillée. Je lèche le bout de mes doigts et me les passes sur la moustache, car à défaut d'avoir des cheveux, j'apprécie avoir une belle moustache bien entretenue pour se présenter aux dames, même dans un contexte strictement professionnel.

Enfin, strictement professionnel? Les prétrêsses seraient elles capables de tuer? Je vais volontairement vite dans mon raisonnement car je connais le charisme naturel de celle qui a grandi dans le bled voisin, elle va à tout les coups lui demander de venir avec nous pour aller casser du méchant... être tous copains après avoir collé des beignes... Je soupire. Je ne connais pas cette personne, mais je cache toute mon inquiétude vis à vis de la situation derrière un sourire gêné alors que nous arrivons à portée de voix.


"-Qu’est-ce que tu fais ici ? Je croyais que tu étais dans le Nord. Toi aussi tu te dirigeais vers le pays du vent ? Avec Otomo nous y allons pour faire fortune et retrouver Date Kasugano, la fille du chef du clan Date."

Et pas loupé, elle débite tout le plan. Je me tourne vers elle, et baisse les yeux sur son petit visage oblong situé vingt bon centimètres sous le miens.

"-Tu sais, tu peux continuer à balancer tout les plans d'approches de toutes nos missions, après tout, que l'ennemi ne connaisse pas nos méthode d'approches ou ce qu'on mange le soir, c'est un avantage bien dispensable."

Je n'arrive pas à être sec comme je le voudrais, de par le fait qu'engueuler mes amis est quelque chose bien au dessus de mes forces, et aussi parce qu'avec l'alcool et la présence de la prêtresse qui est, je dois l'avouer, fort agréable à regarder, j'arrive péniblement à garder mes idées dans la même boîte.

Je m'incline respectueusement.


"-Orochi Otomo. Je présume que j'ai plus besoin de vous dire ce que je fais là..."

Silence.
Hasegawa Yuriko
Hasegawa Yuriko
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Feuille de personnage
Inventaire: Shuriken - Senbon

Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 19 Avr - 1:24

■ Lorsque le destin s'en mêle...


La route pouvait parfois être longue pour les audacieux, tortueuses pour les indécis et une véritable ligne droite pour ceux qui savaient exactement poser leur pas. En ce jour, c'était l'audace qui guidait librement la prêtresse de la foudre et son intention de se rendre au sanctuaire des Chemin du Croc. Elle avait entendu parler du mysticisme du lieu mais aussi son incroyable beauté. Bien qu'officiellement, elle prétendrait s'y rendre dans un but aux considérations religieuses, elle ne pouvait nier qu'une forme de curiosité l'animait également. Yuriko avait passé le plus clair de son temps cloitrée dans le Temple du mont Inazuma et pouvoir faire face à la grandeur d'un édifice qui dépassait son imagination avec quelque chose de grisant, surtout que cela lui ferait matière à raconter aux autres prêtresses lorsqu'elle rentrerait aux pays.

Le périple n'en était pas moins semé d'embuches car les routes n'étaient jamais sures. Fort heureusement pour l'énigmatique jeune femme, son caractère que les rudes montagnes de sa contrée natale avait forgé, lui permettait de faire face à tous les inopportuns qui pourraient avoir le malheur de mal lui parler. Si le plus clair de son voyage, elle le fit dans un certain anonymat, dissimulant son visage sous l'opaque tissus d'une capuche, elle se laissait parfois trahir par sa bienveillance à l'égard de quelques gens dans le besoin. Offrant aux peuples qu'elle croisait la bonne image des gens de son pays, elle n'hésitait pas à prodiguer quelques modestes soins en échanges de quelques informations ou d'écoute  de quelques rumeurs sur sa destination finale.

Mais voilà que sur son chemin, qu'elle foulait déjà depuis plusieurs heures dans la solitude la plus totale, l'esprit parfois vagabondant entre ici et ailleurs, une voix résonna jusqu'à elle, familière et surprenante. Yurippe. Cette dernière lui sauta littéralement à la gorge, faisant basculer le voile qui la protégeait de la chaleur comme des regards, mais surtout qui la déséquilibra quelques secondes. Surprise, la prêtresse rosit légèrement car elle n'était pas de nature aussi démonstrative, bien au contraire. Cependant, Yurippe était une femme spéciale car elle admirait pour ses hautes connaissances dans l'art médical. Il fallait dire également que sa jovialité naturelle et les longues histoires qu'elle était capable de conter, lui changeait naturellement le quotidien lorsqu'elle était amenée à être en sa compagnie. Elle compensait généralement le fait qu'elle n'avait que peu de chose à dire et elle nourrissait un plaisir sain à l'écouter.

" Qu’est-ce que tu fais ici ? Je croyais que tu étais dans le Nord. Toi aussi tu te dirigeais vers le pays du vent ? Avec Otomo nous y allons pour faire fortune et retrouver Date Kasugano, la fille du chef du clan Date."

Yuriko lui sourit le plus simplement du monde et avec la retenue qui la caractérisait, mais elle secoua la tête négativement.

" Je suis heureuse de te voir Yurripe. Il est impossible d'user ton enthousiasme mais j'ai entendu parlé d'un sanctuaire extraordinaire dans la région. Je souhaitais pouvoir m'y rendre. "

A cet instant, la prêtresse se pencha légèrement sur le côté et aperçu alors l'immense samuraï qui accompagnait sa camarade. Orochi Otomo. Voilà un compagnon bien singulier mais extraordinairement grand. La jeune femme vint naturellement se poster devant lui et s'inclina poliment à son tour, avant de lui adresser un sourire qu'elle espérait un peu chaleureux. Les amis de Yurippe étaient les siens.

" Orochi Otomo. Je présume que j'ai plus besoin de vous dire ce que je fais là..."

" Enchantée de vous connaître. Je me nomme Hasegawa Yuriko, prêtresse de Raijin, du Temple d'Inazuma. "

Ses petites yeux noirs quittèrent la silhouette du géant en armure pour se tourner vers la doctoresse.

" Ton ami me semble avoir raison. J'aurais pu ne pas être celle que je prétend, tu sais. "

Le sourire de Yuriko s'élargit.

" Mmm... la route que je désirais prendre est différente de la tienne mais... il y a des temples que j'aimerais visiter dans le pays du vent. Je pourrais peut-être vous accompagner mais je ne suis pas certaine de t'être d'une grande aide. La richesse après laquelle je cours n'est pas monétaire. "

Ne pas pouvoir visiter le grand temple serait un regret, mais ne pas accompagner une amie qui le lui demandait le serait plus encore. De plus, si c'était là la volonté de Raijin... Visiter l'autre bout du monde pourrait être également un périple enrichissant.

" Mais peut-être que ma présence vous soit une gêne, monsieur Orochi? "

Le regard de Yuriko se tourna aussi vers le grand samuraï. Ne connaissant pas l'étendu des rapports entre les deux jeunes femmes, elle se sentirait bien mal de s'imposer de la sorte.
Odawara Yurippe
Odawara Yurippe
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Expérience : 40

Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 19 Avr - 13:51
C’est avec le calme d’Otomo et de Yuriko que je me rends compte de mon enthousiaste fou furieux et débordant, quelque chose qui ne me ressemble pas, en particulier durant ces longs périples loin du pays de la foudre. Mon euphorie sen fane d’autant plus vite, laissant mes mains disparaître entre les manches larges de mon kimono, je retrouve mes manières plus distantes. C’est avec un certain embarras que j’ai une grimace ; je ne souhaite pas forcer Yuriko à nous suivre et Otomo semble un brin gêné par mes excès. M’incline en présentant des excuses pour mon tempérament semble le plus sage.

« Je vous prie de m’excuser pour ma bonne humeur, je ne souhaitais pas vous mettre dans une situation délicate, d’aucune manière qu’il soit. » C’est d’autant plus vrai que pour avoir été à leur place, je sais à quel point il peut être délicat de refuser. « J’en perds d’ailleurs mon sens de la politesse, mes plus plates excuses encore une fois, d’oublier mon devoir d’entremetteuse : monseigneur Otomo, je vous présente la prêtresse Hasegawa, ambassadrice de la foudre. Hasegawa, je te présente Otomo, samouraï du clan... Lié au clan Odawara. » Quant à la remarque de Yuriko, comme quoi elle aurait pu être une autre personne. « J’espère ne jamais confondre mes amis avec des imposteurs. Ce serait l’humiliation ultime, en particulier pour une médecin. Si je suis incapable de discerner un allié d’un traître, comment pourrais-je aider les autres ? »

Je porte mon attention vers le samouraï ; j’apprécie son calme. C’est à force d’être dans le vacarme des champs de bataille que j’ai appris à aimer le silence, s’il n’en dit pas moins, je reste attentive aux réactions de chacun : inutile de les plonger dans un quelconque embarras plus que je ne l’ai déjà fait. Même si ce que j’ai dit ne sont guère des secrets d’état, je peux comprendre leur désarroi.

« Il est vrai que pour ceux dans une quête d’esprit, le périple que j’entreprends peut sembler anodin ou même inintéressant, mais j’escomptais aussi parfaire mon ninjutsu et grandir mon esprit. Si un jour je serai trop vieille pour enseigner, j’espère ne jamais être trop vieille pour apprendre. »
Orochi Otomo
Orochi Otomo
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 19 Avr - 23:48
"-Enchantée de vous connaître. Je me nomme Hasegawa Yuriko, prêtresse de Raijin, du Temple d'Inazuma."

Bon, et bien, je présume qu'il va falloir que je chasse de mon esprit toutes les histoire quelque peu mielleuses que je pourrais me faire avec elle.

De toute façon, il faut que j'apprenne que donner son affection trop vite est un fardeau. Dans la chaleur de combat des amitiés indélébiles se forment, mais les diamants se forment sous pression, à l'air libre si l'on essaie de faire la même chose, on brasse juste du vent.

Le fait qu'on aie probablement de la compagnie durant le voyage me fait lâcher un gros soupir, parce qu'au fond j'ai besoin d'être entouré pour me sentir bien. Et puis plus on est nombreux, moins on est des cibles potentielles pour les brigands ou autres, c'est surtout ça le plus important, mes états d'âmes peuvent attendre. On me dit souvent que je suis grand et fort, et qu'être costaud comme moi, c'est un passif d'invincibilité qui fait plier l'esprit des petites gens, mais comme tout, le problème est à l'intérieur. Je pèse le poids de deux colibris, c'est l'armure qui fait le boulot de dissuasion, et par dessus tout je déteste le faire. Me battre, j'en suis capable, c'est même mon seul point fort. Je préfère malgré tout partager un verre en bonne compagnie.

Est-ce que les prêtresses boivent? Comment vivent-elle? Je me pose milles questions alors que mon regard reste fixé dans le vide en direction de son visage pour le moins... clair. Peut-on seulement être ami avec des gens aussi différents que les prêtres? Je remet tout le dogme de l'isolement religieux en question. Après tout, quand je l'ai vu rougir quand cette... indélicate de Yurippe lui a sauté au cou. Elle ne doit pas être si différente des autres.


"-Mais peut-être que ma présence vous soit une gêne, monsieur Orochi? "

Pris de court, sorti brutalement de mes pensées, je bégaie comme un adolescent prépubère.

"-Ouais, bah, euh, je sais pas enfaîte... Euh...

Vous savez quoi? Faites comme si j'étais pas là, hein. Ça sera mieux."


Je rentre le menton dans le torse et avale ma salive qui commençait à stagner sous ma langue.

C'est pour ce genres de situations que je préfère rester en retrait. Il y aura toujours des gens pour dire oui, pour dire non, moi je ne sais pas. Et le pire de tous sont ceux qui se donnent un genre en le faisant, je n'ai jamais eu cette force. Il y a plein de choses dans ma vie que je n'ai jamais eu la force de faire, comme se donner un côté noir, passer pour un illuminé, se donner une contenance. Je préfère assumer être plat. Qui sait, peut être que je suis plus en paix avec moi même ainsi.

Il fait chaud sous le soleil cuisant de l'après midi, et je me décale donc tant bien que mal sous un arbre qui borde le chemin pour avoir un peu d'ombre. Un vague de fraîcheur salvatrice passe dans mon corps.

Récapitulons à l'ombre, je suis déjà perdu avec tout ce qui vient de se passer.

Yurippe part rattraper une gamine perdue, probablement beaucoup d'argent à la clé... héhé. L'alcool coulera à flot, c'est une excellente nouvelle.
On est tombé sur une prêtresse de la foudre, qui aussi étrange puisse-t-elle être, semble sympathique et fera probablement partie de l'escorte. Et ça ça peut me mettre mal à l'aise.

J'inspire fort et rouvre les yeux sur l'horizon, le ciel est d'un bleu uniforme et éclatant, au loin les menues rizières du coin s'étendent jusqu'à perte de vue, et on peut y apercevoir des petits chapeaux traditionnel entacher la couleur vert-bleu uniforme que forment les sillons, indiscernables tellement la distance qui nous séparent est immense.

J'attrape le bout de ma manche en contorsionnant mes doigts, et m'éponge le front.

Je suis mal à l'aise par les évènements, mais il faut le faire. Faut serrer les dents et y aller, car ce Yurippe est mon amie, et parce que je n'ai pas envie de me mettre une prêtresse de la foudre à dos. Je surinterprète encore, mais je sais que ce qui compte, c’est que je le fasse.

Allez, on inspire un grand coup et on retourne les voir.


«-Il est vrai que pour ceux dans une quête d’esprit, le périple que j’entreprends peut sembler anodin ou même inintéressant, mais j’escomptais aussi parfaire mon ninjutsu et grandir mon esprit. Si un jour je serai trop vieille pour enseigner, j’espère ne jamais être trop vieille pour apprendre.»

Je réintègre la conversation, et les regards par nature se tournent vers moi.

Mon dieu, pourquoi faut-il qu’il en soit toujours ainsi.


« Peut-être bien, mais en attendant mesdemoiselles, il faut plier bagages, vous aurez tout le temps de bavarder sur la route.

En attendant, il fait beau et chaud, les fermiers sont dehors, un temps parfait pour se faire attaquer sur la route, chose dont je n’ai nullement envie.

Et puis il semblerait qu’on ait une gamine à retrouver. Je ne sais pas vous, mais moi j’avance.


Je me mets en marche, en regardant le sol longuement, j’espère que ça passera.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été comme ça, et si le combat par exemple à beaucoup changé de choses en moi, certaines autres ne bougeront pas.

Pourquoi tout ne peut-il pas couler de source et se dérouler simplement ? Pourquoi ne peut-on pas suivre le destin écrit par Dieu à la lettre, sans se poser de question trop alambiquées ? Je ne sais pas, mais je sais que l’existence serait beaucoup plus supportable, et on aurait beaucoup moins de problème. Les belligérants, connaissant déjà l’issue du conflit, feraient leurs concessions entre eux sans effusions de sang. Il n’y aurait plus d’anxiété à demander à sortir avec des gens, on saurait déjà si c’est possible et souhaitable. Les pauvres et miséreux connaîtraient déjà l’état de leur vie à venir, et finiraient leur vie dans le moins de souffrances possibles sachant que tout est déjà perd…

Nan mais je me rends compte de ce que je pense ? Bien sûr que non ce n’est pas possible ! Et puis même, l’espoir et l’envie d’en découdre ? L’envie de sauter à la gorge de ses problèmes pour les résoudre, tout ça serait mort ? On profite aussi des surprises pardi ! Et puis savoir qu’on veut mourir, quelles grossièretés ! Le monde mérité aussi d’être vécu tel quel !

Haut les cœurs, le monde nous attend. Je profite d’être ragaillardi par ma réflexion interne pour serrer les points et relever les épaules. Mon sac avec mon armure en vrac et tout ce qui me reste de biens émet des cliquetis caractéristiques, ils deviennent vite un bruit de fond à côté des piaillement des oiseaux et des cliquetis des insectes. Le passage que nous suivons entre dans une forêt et alors le monde devient sombre, moucheté par des tâches de soleil qui se fraient un chemin entre les feuillages.

Naturellement, la conversation me vient, car je crois qu’au fond, je suis heureux d’être ici et maintenant, en compagnie de gens qui ne me feront pas le mal, avec qui il y moyen de rire et de vivre des bonnes aventures. Profitons un peu, laissons tomber les inquiétudes.


« Et donc Mademoiselle Hasegawa, comment se passe la vie au temple exactement ?
Je dois avouer qu’en tant que résident local un peu déconnecté de la géopolitique et des mœurs de sa partie à cause de son père illuminé, j’ai du mal à me représenter une vie dédiée à une entité invisible censée tous nous gouverner et dont l’existence n’a ni de début ni de fin. »


Je tourne la tête en arrière pour voir la figure de l’intéressée. Elle et Yurippe font une tête de moins que moi, et le fait qu’elles soient quelques mètres derrière moi, nuisant au passage à la portance de ma voix, me permet de les apprécier de haut en bas sans avoir à jouer du cou.

Même taille, même corpulence, médecin si j’ai bien suivi, les ressemblances sont multiples. Peut-être que mon inquiétude vis-à-vis de Yuriko est superflue en fin de compte.

J’attends attentivement sa réponse en me souvenant après tout qu’elle semble bien plus formelle et réservée que ma quelque peu… dévergondée, de camarade.

Un pincement se crée au fond de moi, j’espère qu’elle ne glissera pas que la vie de prêtresse inclut une chasteté sans faille, une partie de moi bien primaire ne s’en remettra jamais.
Hasegawa Yuriko
Hasegawa Yuriko
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Lun 20 Avr - 1:23

■ Lorsque le destin s'en mêle...


Le regard que posa la jeune femme sur le grand samouraï était teinté d'une pointe de curiosité, mêlé à un voile de bienveillance altruiste qui caractérisait sa nature de prêtresse dévouée. Elle se surprenait toutefois à se demander quel type d'homme il pouvait être, quel guerrier, qu'est-ce qui avait pu l'amener à croiser la route de leur amie commune Yurippe. En guise de réponse, elle n'eut qu'un balbutiement gêné, visiblement pris de court par sa demande. Il se déroba à sa question comme s'il n'osait pas dire le fond de sa pensée mais Yuriko se mit à sourire. Elle prendrait cela comme un consentement avant de se tourner vers la médecin.

" Il me serait bien mal de me plaindre de ta bonne humeur Yurippe. Préserve-là chèrement car je donnerais beaucoup pour en être aussi généreusement dotée. "

Tout aussi vite, son enthousiaste amie fit des présentations plus officielles, répondant sans qu'elle n'eut à le demander à l'une de ses interrogations curieuses. Il était donc bel et bien un samouraï au service de son clan, un homme d'épée. Pendant une fraction de secondes et sans qu'elle ne put en avoir la moindre maîtrise, une petite pointe de peine la traversa à cette pensée. Bien qu'il était ridicule de sa part d'en faire la moindre juxtaposition avec Kimio, elle nourrissait toujours un peu d'affliction à ceux qui avait pris la voie du sabre alors qu'elle le suivit du regard se mettre à l'ombre. Quittant son attention de la grande silhouette d'Otomo, elle en revint vers sa camarade de la foudre.

" Tu es la plus grande médecin que je connaisse et je me réjouis de te compter parmi mes amies. "

Si ce n'était pour dire l'unique? Il fallait dire que malgré sa fonction, les talents relationnels de la jeune femme étaient en réalité très distants. Elle souriait, elle pouvait avoir des gestes doux, vous troublez par ces attentions délicates mais bien qu'elle y mettait toujours les meilleures intentions du monde, elle semblait toujours un peu ailleurs, incomplète, comme s'il manquait une pièce au puzzle. Elle n'était qu'à moitié là car elle se cherchait toujours un peu. Si sa foi lui apportait beaucoup, cela ne pouvait soigner tous les maux, ni réellement les combler.

" Il est vrai que pour ceux dans une quête d’esprit, le périple que j’entreprends peut sembler anodin ou même inintéressant, mais j’escomptais aussi parfaire mon ninjutsu et grandir mon esprit. Si un jour je serai trop vieille pour enseigner, j’espère ne jamais être trop vieille pour apprendre. "

S'apprêtant à faire un commentaire nouveau aux propos de sa camarade, le samouraï finit par revenir dans leur conversation et les pressa un peu à reprendre la route si tout était convenu. Yuriko se sentit soudainement gênée et en faute. Rapidement, elle s'excusa d'un mouvement de tête auprès d'Otomo.

" Par Raijin, vous avez raison. Pardonnez-moi. Mettons-nous en route. "

Plongeant dans un mutisme nouveau, la prêtresse s'accrocha à ce cortège en direction de la contrée du vent. Elle marchait avec une certaine forme de solennité due à son statut, représentant l'image de son temple, elle essayait d'en demeurer la plus digne ambassadrice sans faire la moindre preuve de relâchement. Le regard droit, la posture altière et le pas léger, elle avançait au rythme de ces deux camarades sans montrer la moindre peine. Il fallait dire que la rudesse des montagnes vous fortifiait le corps. Mais il était assez ironique que de penser qu'autrefois, elle mena son enfance sous l'identité d'un petit garçon alors que la femme d'aujourd'hui en était à mille lieue. Un passé cependant qu'elle trouvait un peu amer. Partie quelques instants dans ces rêveries, la voix rauque d'Orochi l'interpella.

" Et donc Mademoiselle Hasegawa, comment se passe la vie au temple exactement ?
Je dois avouer qu’en tant que résident local un peu déconnecté de la géopolitique et des mœurs de sa partie à cause de son père illuminé, j’ai du mal à me représenter une vie dédiée à une entité invisible censée tous nous gouverner et dont l’existence n’a ni de début ni de fin. "


Levant son petit minois dans sa direction, un sourire amusée se dessina sur la pâleur de ses traits.

" Appelez-moi Yuriko je vous en prie. Si vous êtes un ami de Yurippe, vous êtes également le mien. "

Conservant son esquisse, elle chercha néanmoins ses mots afin de pouvoir lui répondre convenablement.

" Si je dois être honnête, la vie est assez austère et rythmé par un quotidien assez ennuyeux de tâches diverses. Mais, les jours de fêtes et de grandes cérémonies, notre temple prend une toute autre dimension. Toutefois, n'allez pas imaginer que j'en ai le moindre regret. La vie qui m'a été offerte là-bas m'est plus chère que celle de mon enfance. "

Elle détourna le regard à cet instant. L'image de son père lui avait traversé l'esprit.

" En tant que prêtresse de Raijin, il est de mon devoir de célébrer sa grandeur. Nous possédons de nombreux rituels à cet effet. Celui dont je suis la plus fière est sans nul doute " la danse de l'expiation". Pour prouver que nous sommes les servantes du dieu-démon, nous nous devons de danser sous un ciel d'orages pour calmer la colère de Raijin. Nous nous devons de porter volontairement des bijoux particuliers et conducteurs de foudre pour prouver notre résolution, en prenant le risque d'être foudroyée. Si cela arrivait, ce serait le signe que nous l'avons offensé. Le cas contraire, nous avons sa bénédiction et son pardon. "

Yuriko se tourna vers Otomo en affichant un nouveau sourire.

" Si Rajin se met en colère sur notre route, je vous ferais une démonstration. Yurippe pourra vous confirmer que je me débrouille plutôt bien à la tâche pour y avoir déjà assisté. "

Le regard de la jeune femme se tourna vers son amie.

" Puis-je me permettre de vous demandez comment vous vous êtes connus? "

Finalement, la curiosité l'emporta.

Odawara Yurippe
Odawara Yurippe
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Lun 20 Avr - 11:58
« Puis-je me permettre de vous demandez comment vous vous êtes connus? » Mon regard se perd dans le paysage.

J’exhale, ma respiration se fait plus faible, plus cadencée, comme s’il fallait se cacher de quelque chose. Le chant des oiseaux se fait plus sourd lointain, je continue de marcher avec une expression douloureuse sur le visage. Même si c’est une période lointaine, j’ai la sensation d’encore y être, comme une bataille qui ne se serait jamais vraiment terminée, je sors de mes manches une petite serviette pour éponger mes mains moites. Parce que, des gens qui hurlent, j’en ai déjà entendu, de la violence, j’en ai déjà vu, l’odeur du sang, le goût acide à l’arrière de sa bouche, à essayer de ne pas rendre le contenu de son estomac à même le sol. Des choses impressionnantes, mais qui restent une description très sobre de la violence et ses conséquences les plus directes. On me qualifie souvent d’héroïne avec mes talents de médecins, mais étant contributrice et tributaire du cercle de la haine, je n’aime guère ce surnom parce que, si j’en étais vraiment une, je refuserai tous les contrats, je me contenterai de soigner sans participer aux actions offensives. Mais parce que la paix de mon pays passe avant la paix dans le monde, je fais partie de ces ninjas qui n’aiment pas leur travail mais le font car, si personne d’autre ne le fait, qui le fera ? Qui acceptera d’avoir les mains rouges pour que d’autres puissent dormir tranquillement ?

« Je… » En fait, ce sont mes mains qui racontent l’histoire. A triturer la serviette en suant abondamment.

Je ne sais pas quel souvenir est le plus intense, si c’est vraiment d’Otomo où l’un de ses camarades dont il s’agit. Allongé au sol à babiller des propos incompréhensibles, une grosse plaie ouverte au sommet du crâne, son sang en train de cascader son visage, la bouche grande ouverte à prononcer des mots incompréhensibles sans joindre les lèvres ni utiliser la langue. Comme un muet qui essaierait de parler. Une suite de voyelles qui font étrangement sens à mon esprit alors que j’essaie d’éponger tout le sang et refermer la plaie d’une main, l’autre deux étages plus bas à tenter de résorber l’artère qui éructe un geyser de sang. Une petite fontaine écarlate ou j’enfonce le pouce jusqu’à la paume pour l’empêcher une exsanguination. C’est à ce moment-là que je réalise, sous les pulsations chaudes effrénées de l’être humain qui s’en remet à moi, que je comprends l’importance de mon travail et surtout, que pour certains, je serais le dernier contact qu’ils n’auront jamais avec un humain. Médecin et à l’occasion aumônière, dernière âme avant la réincarnation, la dernière vision d’un mourant avant qu’il ne rejoigne les flots éternels.
Avant les dieux, avant leur mère, je suis la première qu’ils appellent et supplient comme si j’étais une idole. L’angoisse.

« Champ de bataille. » Les souvenirs se troubles. « C’était une journée ensoleillée. Je me souviens, parce qu’avant j’associais le soleil aux belles journées. » Puis des gens se sont mis à s’éteindre entre mes mains durant les beaux jours. J’ai arrêté d’aimer le beau temps et j’ai commencé à aimer les orages. « Et puis Otomo et moi on s’est tombé dessus. » Je réalise que la formulation peut prêter à confusion. « Non pas que notre rencontre n’ai pas été un bon évènement mais, vous savez, je suis médecin, il est samouraï, le cadre de notre rencontre n’est pas nécessairement le plus original ni le plus agréable. » Principalement parce que c’est souvent la première et dernière rencontre.

Pas pour Otomo, il s’est accroché et il a vu un autre jour se lever. Tous mes patients n’ont pas cette rage de vaincre. J’ai un sourire à cette pensée, je me souviens, le lendemain en constatant qu’il était réveillé et alerte, j’avais ironisé sur son expérience.

« Celui qui a souffert. » Le survivant.
Orochi Otomo
Orochi Otomo
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Lun 20 Avr - 20:35
" Appelez-moi Yuriko je vous en prie. Si vous êtes un ami de Yurippe, vous êtes également le mien. "

Un malaise s’installe au fond de moi, je suis déjà son ami ? On se connaît à peine ! Je hoche lentement la tête en réprimant mes doutes. J’ai tendance à croire que les gens qui donnent le plus facilement leur affection sont ceux pour qui elle vaut peu, très peu. Ce n’est pas grave, je vais laisser dire, et si jamais quelque chose m’arrive, on verra bien la réaction de l’intéressée. Si elle est mauvaise, et que tout ça n’est que mascarade perfide, je jure sur l’honneur de venir lui trancher la tête et lui chier dans le cou sans la moindre once de vergogne ni discernement. Putain. Je déteste les enculés qui jouent avec les relations humaines.

Mais je m’énerve seul.

Alors qu’elle me raconte qu’est-ce qu’il en est de la vie au table, j’essaie de me représenter mentalement ses dires. Des femmes qui dansent avec des attrapes foudre, et qui s’exposent au danger volontairement ? J’ai le doute. Nous sommes tous humains, nous évitons tous le danger au fond de nous, alors pourquoi franchir les barrières au nom de Dieu ? Je suis partagé, à la fois ça me semble réellement très très con, à la fois je suis consterné et admiratif par la capacité de ce Dieu, s’il existe réellement, à faire risquer leurs vies à des jeunes filles au nom du hasard présupposé des éclairs.

J’avale ma salive, il ne faut pas se moquer de ce que les autres font, surtout quand on est un gros guerrier abruti par des années de batailles sans but ni logique. Je baisse les yeux en écoutant ses paroles avec attention. Je hoche de temps en temps la tête, car en l’absence de contact visuel, il faut bien signifier que j’écoute mon interlocuteur.

Est-ce bien raisonnable tout ce charabia, toutes ces manies, au nom du tout puissant ? Je sais que je suis un homme très indécis et malléable par nature, et je sais également que je ne suis pas un parangon de conviction, mais quand même, est-ce bien sensé que de continuer ce genre de pratiques dangereuses au nom de la religion ? On parle quand même de vies potentiellement éteintes au nom d’un phénomène paranormal, se dérobant aux lois de la physique, que d’absurdités.

Mais qui suis-je pour juger ? Personne, et c’est bien quelque chose qui ne dépend pas de Dieu. Mon orgueil ne doit pas me laisser m’enfoncer dans le jugement à outrance. Je peux très bien faire fausse route dans mon raisonnement. Et puis, le jugement est un prérequis au désaccord, et le désaccord mène à la haine, la haine au conflit, et le conflit à des effusions de sang au plus, à des problèmes de digestion au moins. Je me tais. Je n’ai rien à redire à ses pratiques. Notre entente cordiale, même si temporaire, vaut mieux qu’une joute verbale.


" Si Rajin se met en colère sur notre route, je vous ferais une démonstration. Yurippe pourra vous confirmer que je me débrouille plutôt bien à la tâche pour y avoir déjà assisté. "

Y’a des limites quand même. Le scepticisme à du bon parfois.

«-Ouais heu, bah… pas forcément besoin, hein, faudrait pas que vous vous esquintiez. Hein »

Long silence, le genre de silence qui fait réfléchir sur ce qui vient de se passer et qui permet de bien imprimer au fond du crâne toute la discussion précédente, voir même de la résumer, afin de mieux s’en servir dans un futur proche. J’inspire un grand coup et expire. Peut être un peu fort.

" Puis-je me permettre de vous demandez comment vous vous êtes connus? "

Encore plus long silence. Il y a des choses que l’on peut dire, mais que l’on ne pourra jamais assumer.

Ça en fait partie.

Ma tête se tourne très vite vers Yurippe, et je la regarde droit dans les yeux. Réflexe, ça peut faire peur, mais j’ai moi même peur. Un malaise profond s’installe alors que je la regarde s’éponger le front et s’essuyer les mains comme elle peut. J’attends impatiemment de savoir ce qu’elle va dire. Elle pourrait mentir.

Il faut se mettre à sa place, être médecin, ne doit pas être facile. Raconter comment on voit tout les jours des vies partir, c’est compliqué, et ça peut demander beaucoup. J’envoie toutes mes pensées vers elle, en espérant qu’elle ne finisse pas dans le sac émotionnellement parlant. Je ne l’ai jamais vu craquer, mais quand même. Et l’autre pourrait en profiter pour nous faire tomber la foudre sur le coin de la gueule.


« Je… »

Oui, vas-y, on t’écoute, elle pour en apprendre plus, moi pour te filer un coup de main si besoin. Je serai toujours là pour toi dans ces moments là, même s’il faut renverser un pays, tuer des légions, mettre à feux et à sang des cantons entiers, même s’il faut que de mes mains nues j’étrangle un animal innocent ou un enfant, parce que je l’ai déjà fait, et quand ça m’est retombé dessus, tu étais là pour moi.

« Champ de bataille. »

« Quelque part perdu au pays de la roche. »

« C’était une journée ensoleillée. Je me souviens, parce qu’avant j’associais le soleil aux belles journées. Et puis Otomo et moi on s’est tombé dessus. Non pas que notre rencontre n’ai pas été un bon évènement mais, vous savez, je suis médecin, il est samouraï, le cadre de notre rencontre n’est pas nécessairement le plus original ni le plus agréable. »

Je laisse un petit temps passer, couler lentement comme un déluge de sève visqueuse sur ces paroles, afin de les noyer sous ce qui deviendra de l’ambre. Comme ça, on en parlera plus.

« Celui qui a souffert. »

« J’aurais pu souffrir encore plus, si elle n’avait pas été là. »

Je me racle la gorge machinalement et élève un peu la voix, comme si ça allait m’aider à aborder le truc plus sereinement. En même temps mon menton remonte, et pour ne pas paraître stupide, je prends le temps de regarder le ciel pour ne rien y apercevoir, comme quand on veut saluer quelqu’un et qu’on se rend compte qu’il ne nous a pas vu, alors on passe sa main sur son front pour faire comme si on se l’épongeait. Ça fonctionne plutôt bien pour celui qui n’a pas vu les premières millisecondes de mouvement.

« À force de faire mumuse avec des lames, on finit par se blesser, et comme j’ai signé dans ma vie pour faire le pitre un peu partout aux quatre coins du globe, et bien il fallait que ça me heurte en plein visage.

En l’occurrence, c’était un peu au dessus que j’ai pris le coup de lame. J’en ai pris un autre un peu en dessous. Aujourd’hui je n’ai plus rien sur moi hormis un passé d’assassin.

Mais je présume qu’un médecin ne peut pas soigner ce genre de choses. »


J’ai plombé l’ambiance comme un bon gros connard, mais je ne sais pas pourquoi, dans un élan d’égoïsme, il fallait que ça sort. Alors c’est sorti, c’est comme pleurer, ça fait du bien. Faut y penser de temps en temps, à verser une larme, pour sa propre santé mentale.

Mais j’ai pas pleuré, ça fait tout simplement trop longtemps. Le temps est passé par dessus. Heureusement.


« Enfin bref, grâce à Yurippe je suis en vie et beau comme un sou neuf. C’est fort sympathique. »

Grand sourire compatissant alors que je me retourne vers elle. Tout va bien aller, on ira tous au paradis, même moi.

Je décroche ma gourde, parce que je crois que je commence à trembler des mains. Il me faut ma dose, sinon ça va cuire. J’ai pas envie de gâcher ce qui pourrait être une petite remontada de bonne humeur au sein de la troupe.

Elle est vide. Merde, putain de merde.

Bon, gardons notre calme, ça peut aller. Peut-être que Yurippe à encore de la bière avec elle. Ça me ferait chier en revanche d’avoir besoin de la vider. Je lui achèterai, ce n’est pas grave, on est des amis nous. J’attendrai un moment où Yuriko aura le dos tourné et je lui tendrai une piécette, elle comprendra forcément, du moins je l’espère.

Je me gratte le front en laissant mon regard fuir vers le moindre caillou qui borde le chemin.


« On est encore loin ? »
Hasegawa Yuriko
Hasegawa Yuriko
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Mar 21 Avr - 0:03

■ Lorsque le destin s'en mêle...



Ce fut un sentiment étrange qui parcourut la jeune femme lorsque d'une œillade elle porta son attention sur le samouraï qui marchait derrière elle. Elle eut un bref instant l'impression qu'elle ennuyait, ce qui était fort compréhensible pour les personnes qui n'étaient pas portée sur la spiritualité, mais par la réalité des combats et le tintement des armes qui s'entrechoquaient. Est-ce qu'elle lui en tiendrait rigueur? Non. On ne pouvait forcer un homme à posséder ne serait-ce qu'un semblant de foi et même pour Yuriko elle-même, elle était prête à admettre que cela n'était pas évident. Sa propre histoire en était le témoignage car derrière les danses et les prières, elle noyait une partie de son être, la plus amère et celle qui était emplie par la rancune. Elle l'étouffait sous le voile de la dévotion. Mais il y avait également une raison de gratitude profonde à l'égard du temple qu'elle servait. Que serait-elle devenue si elle n'y avait pas trouvé un peu de paix? Parfois, elle se le demandait et la réponse lui semblait évidente : elle serait tout autre.

Pensant naïvement que la curiosité pourrait peut-être intéressé le grand homme, son sourire faiblit lorsqu'il lui affirma que ce ne serait pas nécessaire. Cela lui donna le sentiment que ses propos l'ennuyaient sincèrement et lui rappela âprement qu'elle n'était pas faite pour animer des discussions socialement normales. Il fallait dire que Yuriko ne parlait généralement pas beaucoup, si ce n'était de ses missions. Peut-être c'était elle laissée un peu trop influencée par son amie Yurippe pour qui ce genre de chose était un exercice aisé. Ces efforts ne seraient pas récompenser en ce jour.

" Ouais heu, bah… pas forcément besoin, hein, faudrait pas que vous vous esquintiez. Hein. "

La jeune femme se mit à regarder droit devant elle.

" Votre prévenance est délicate mais rassurez-vous... je ne suis pas une femme fragile. "

Yuriko tourna légèrement la tête vers Otomo, mais l'expression de son regard avait quelque chose de différent, à la fois plus dur et plus distant. Oui... elle n'était pas fragile. Elle était après tout une femme de la contrée de la Foudre, comme Yurippe et leur point commun ne s'arrêtait pas uniquement à leur connaissance médicale car après tout, pourquoi aurait-elle proposer à la prêtresse de les accompagner si elle pensait qu'elle puisse encourir le moindre danger?

Mais malheureusement pour elle, les maladresses sociales de la jeune femme semblèrent continuer sur une mauvaise pente. Ce qu'elle pensait n'être qu'une question anodine se révéla un sujet sensible qui attrista même son amie, faisant peser quelques silences caractéristiques d'un passé commun douloureux.

" C’était une journée ensoleillée. Je me souviens, parce qu’avant j’associais le soleil aux belles journées. Et puis Otomo et moi on s’est tombé dessus. Non pas que notre rencontre n’ai pas été un bon évènement mais, vous savez, je suis médecin, il est samouraï, le cadre de notre rencontre n’est pas nécessairement le plus original ni le plus agréable.  "

La prêtresse se contenta du silence et d'un hochement de tête compréhensif, alors qu'Otomo donna des précisions supplémentaires. Visiblement, il lui devait la vie et cela était la preuve des prouesses de Yurippe. Posant alors son regard sur l'horizon, la jeune femme laissa échapper dans un soupir quelques paroles qui paraissait être plus une pensée à voix haute, en réflexion aux discours du guerrier.

" Mmmm... les maux de l'âme sont toujours les plus difficiles à soigner, si tenter que l'on accepte que cela le soit. "

Combien de personnes avait-elle déjà croisé qui se refusait le pardon? Combien d'individu chérissait leur culpabilité plus que le désir de la guérison? La peur en était souvent la raison car cela signifiait prendre une chemin nouveau dont on ignorait tout, cela signifiait prendre le risque de nouvelles expériences, peut-être celle du bonheur même...et la possibilité de le perdre à nouveau. Mais la douleur, quand on la connaissait, on apprenait à la dompter et devenait le passager noir de notre vie, un spectre dans notre ombre dont la présence offrait un étrange réconfort. Sortant de ces songes, la prêtresse ne put toutefois ne pas demeurer muette sans s'excuser.

" Je vous prie de m'excuser tous les deux pour ma question indiscrète. Je ne souhaitais pas vous faire revivre de pénibles souvenirs. Je tâcherais de ne plus le faire à l'avenir. "

Une promesse qui lui serait sans doute assez facile de tenir et qu'elle appliqua aussitôt que le guerrier demanda si le voyage serait encore long. Là, elle se saisit de sa capuche et se recouvrit la tête pour se protéger du soleil alors qu'elle se sentait un peu mal d'avoir péché par curiosité.

Odawara Yurippe
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Mar 21 Avr - 14:46
Le malaise d’Otomo et de Yuriko m’arrache un sourire un peu ironique ; les samouraïs ne sont pas censés avoir peur et les prêtresses sont censées rayonnées de fanatisme. Moi qui pensais que seuls les médecins avaient le droit de ressentir la peur face à la mort, mon sourire se fane avec l’ambiance ; chacun emporte et surtout, porte ses blessures avec soi. J’aurais songé qu’à force de voir des combats, je serais devenu insensible à une telle vision, pourtant le pincement au cœur me force à penser le contraire. Aujourd’hui ce sont mes camarades qui exhibent de telles blessures et en plus, comme si ça ne suffisait pas, j’ai une montée d’aigreur en me sentant coupable de ce qui a pu arriver. Je me suis battue pour protéger des vies, pour tirer des amis des griffes de la mort, tout cela pour une cause juste, pour aider mon prochain, comment on me remercie ? En me traitant de tueuse sanguinaire et en me faisant ressentir de la culpabilité ! Je n’ai rien à me reprocher, j’ai survécu là où d’autres sont morts, ça ne fait pas de moi une mauvaise personne pour autant n’est-ce pas ? Je chasse ces pensées défaitistes de mon esprit, le passé appartient au passé, il n’est pas censé me définir en tant que personne, uniquement mon point de départ vers le reste de ma vie.

« Ce n’est pas grave Yuriko, tu ne pouvais pas savoir. Difficile de deviner une blessure à l’intérieur. » Quant à la question d’Otomo. Je dirais bien que non, mais nous pouvons faire traîner le voyage, j’ai l’impression que quelque chose se trame entre ces deux-là. « Nous sommes encore à plusieurs lieues de la prochaine halte, mais d’ici un ou deux jours nous devrions arriver au pays du vent. »

Un détail m’apparait alors, un allié en danger ; Otomo secoue sa gourde, derechef, j’ai un un regard compatissant mais attention à la surconsommation, l’alcool est un tueur insidieux qui peut coûter très cher sur le champ de bataille. Combien ont pu croire noyer leurs problèmes dans une précieuse de saké avant de se noyer dedans à leur tour ? Je lui lance ma gourde d’eau, la bière sera pour plus tard, lors d’un bivouac.

« Tant que nous y sommes. » J’ai une certaine crainte d’aborder le sujet. « Puisque vous êtes régulièrement sur les routes, est-ce que vous auriez aperçu Date Kasugano ? La fille du chef de clan Date, je suis à sa recherche et je crains qu’il ne lui soit arrivée malheur, même si elle est entraînée, cela va faire un certain temps qu’elle n’est pas rentrée. Les rumeurs vont bon train au pays de la foudre et je m’inquiète. Je sais que ce n’est certes pas votre domaine, mais le devoir m’oblige à vous demander, ma conscience à prendre ce risque. »

Malgré tout, j’ai bon espoir qu’elle soit saine et sauve.
Ou alors, à l’abri d’un éventuel danger.
Rien ne saurait retenir indéfiniment une disciple de la foudre.
Tout sauf le dernier voyage.
Orochi Otomo
Orochi Otomo
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Sam 25 Avr - 19:11
" Je vous prie de m'excuser tous les deux pour ma question indiscrète. Je ne souhaitais pas vous faire revivre de pénibles souvenirs. Je tâcherais de ne plus le faire à l'avenir. "

« Pas de soucis… »

Je ravale ma salive, c’est du passé maintenant, et même si c’est difficile, il faut se concentrer sur l’avenir. Mais l’avenir c’est quoi ? L’avenir c’est d’espérer vivoter jusqu’à la fin, où on sera enfin relâchés de tout nos malheurs. Peu intéressant.
Personnellement, je préfère voir les choses autrement. La vie, c’est un court passage sur terre qu’on veut raccourcir à tout va, sans même se rendre compte que la base de notre existence repose sur le fait qu’on est en vie. Ça semble super débile comme considération, mais c’est bien plus chargé de sens que ça n’en a l’air.

Si on meurt, plus rien ne se passera jamais. Le temps s’arrêtera, le monde n’existera plus, car toutes ces choses qui nous semblent non soumises aux lois de notre petite existence, malgré tout, on les considère avec des moyens humains, et ces moyens là, eux, sont plus qu’éphémères. C’est pour ça que je vois la vie comme une fenêtre pour vivre des sensations plaisantes, d’accomplir des projets, d’être grisé le plus possible tel un dépravé en manque avant de passer l’arme à gauche.

Je lève les yeux et prends le temps d’apprécier les courbes douces de chaque feuille, chaque gazouillis d’oiseau, chaque souffle de vent frais, étranglé par la forme sinueuse de la route bordée de tronc d’arbres rigides et éternels.

J’inspire. Qu’il est bon d’être avec des amis, qu’on peut appeler comme tel, sur un bout de terre, à juste marcher et se raconter des histoire. On ne savoure pas assez, le plaisir d’être en sécurité, en bonne compagnie, d’être en état de se mouvoir, d’avoir encore ses deux yeux, toute sa tête, l’envie de se lever chaque matin. Il ne faut pas oublier le prix de ces petits éléments.
Décidément il fait bon être ici.


« Nous sommes encore à plusieurs lieues de la prochaine halte, mais d’ici un ou deux jours nous devrions arriver au pays du vent. »

Putain, j’ai oublié la gamine.

Mon sourire niais s’efface de mon visage. Si on est bien lotis en train de glander sur un chemin de sable, c’est avant tout parce qu’une enfant est probablement en train de se faire déchirer la couenne par un quelconque dégénéré. Je ravale mon état bucolique et presse le pas naturellement en fronçant les sourcils.


« On sait quoi de la situation ? Rien ? Même pas un indice sur qui a pu décider de l’enlever ? Et la victime, quel genre de personnage ? On va devoir se battre ? »

Pourquoi toujours se battre, j’en ai plein le derrière. On ne peut pas se poser autour d’un feu et chanter des chansons en buvant de la bière
? De la bière, un bon moment. Ça me gratte partout, il me faut une gorgée sinon je vais craquer.


« Deux jours, c’est long, faut presser le pas, sinon on y sera jamais à temps. »

Comme à chaque fois, sous la moindre once de pression, je commence à parler seul, et mes lèvres s’agitent en vibrations sans queue ni tête sous ma moustache maintenant sèche à cause du vent. L’alcool, la guerre, ça me collera toujours aux sandales.
Seront-nous vraiment en état de nous battre si l’occasion devait se présenter ? Une prêtresse de la foudre, j’en sais rien. Au moins on sait que Yurippe à sont matériel médical.

Elle me lance un regard appuyé ainsi que sa gourde, je les attrape tout les deux au vol, mais la dernière je m’empresse de la déboucher pour en avaler le contenu.


« Tant que nous y sommes. Puisque vous êtes régulièrement sur les routes, est-ce que vous auriez aperçu Date Kasugano ? La fille du chef de clan Date, je suis à sa recherche et je crains qu’il ne lui soit arrivée malheur, même si elle est entraînée, cela va faire un certain temps qu’elle n’est pas rentrée. Les rumeurs vont bon train au pays de la foudre et je m’inquiète. Je sais que ce n’est certes pas votre domaine, mais le devoir m’oblige à vous demander, ma conscience à prendre ce risque. »

De la flotte. Et merde. Je ne finis pas et dans ma surprise manque de tout recracher. Je me retiens vis-à-vis de Yuriko. Yurippe connaissant mon problème, j’aurais pu formuler une demande plus précise à haute voix car je n’aurais pas eu le souci de la discrétion, mais la c’est différent.

« Absolument rien. J’étais occupé à faire la cuisine dans un trou perdu » Ce que je ne dis pas, c’est que je n’étais pas sobre une seule seconde.

J’accélère le pas pour se mettre à son niveau et lui retend la gourde d’une main ferme, comme pour essayer lorsque son poignet touche le mien à l’aide d’un contact fort que j’ai besoin d’autre chose que de flotte pour retrouver mon état normal.

« Yurippe, tu as ton matériel médical sur toi ? Fil, aiguilles, alcool pour désinfecter ? »

Si elle n’a rien de plus destiné à la consommation, il va bien falloir que je me rabatte là-dessus. C’est honteux, mais comme percer des intestins, des fois il faut le faire pour s’assurer un avenir avec des conditions minimales d’existence. Mon cœur accélère comme sous la pression d’un danger imminent, je le calme comme je peux, parce que je sais que le danger c’est que j’ai les effets du manque et que je commence à faire de la merde.

« Yuriko, vous arrêtez la foudre, c’est très bien, mais par pitié dites moi que vous êtes aussi capable de la faire pleuvoir si besoin »

Tant d’empressement dans mon ton, comme si le monde allait s’effondrer, alors que tout va bien ! Mais ça sort plus vite, tout ira mieux quand j’aurais eu ma dose.
Hasegawa Yuriko
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Sam 25 Avr - 23:13

■ Lorsque le destin s'en mêle...



La chance de Yuriko était qu'aucun de ses compagnons de voyages ne parut lui en vouloir, laissant de côté rapidement sa maladresse qui faisant suite à une bien malencontreuse question. Ils continuèrent ainsi leurs routes dans le silence, n’ayant que pour unique mélodie celle de la nature inconstante de la contrée traversée. Parfois les cigales, parfois les oiseaux, parfois le sifflement du vent dans les herbes sèches. Il n'y avait cependant aucun sourire sur les traits figés de la prêtresse, trop absorbées dans ces pensées à tout ce qu'elle avait envisagé de faire. Ce ne fut que les interrogation de Yurippe qui la sortirent de ces songes.

" Puisque vous êtes régulièrement sur les routes, est-ce que vous auriez aperçu Date Kasugano ? La fille du chef de clan Date, je suis à sa recherche et je crains qu’il ne lui soit arrivée malheur, même si elle est entraînée, cela va faire un certain temps qu’elle n’est pas rentrée. Les rumeurs vont bon train au pays de la foudre et je m’inquiète. Je sais que ce n’est certes pas votre domaine, mais le devoir m’oblige à vous demander, ma conscience à prendre ce risque. "

Le premier à répondre fut le samouraï, se montrant relativement évasif sur la réalité de ses activités. Sous sa capuche, un petit sourire se dessina. Difficile à dire cependant sur la raison réelle de son expression. Était-ce l'idée d'imaginer cet homme en train de cuisiner ou bien pensait-elle qu'il ne disait pas la vérité? Elle répondit alors à son tour à son amie le plus simplement du monde.

" J'ai bien peur de ne pas avoir été à l'écoute de la moindre rumeur. Je suis allée rendre hommage à quelqu'un à Tsuri, avant de me rendre dans le temple du Feu. Je n'ai pas croisé beaucoup de monde sur ma route, j'en ai bien peur. Est-ce que cette jeune fille à des caractéristiques particulières? "

Yuriko se tourna légèrement vers la femme médecin. Si elle n'avait rien entendu, peut-être aurait-elle vu quelque chose. Il lui fallait cependant un peu plus de détail afin de faire marcher sa mémoire vagabonde. Une fois la réponse obtenue, elle se mettrait à réfléchir alors que pendant ce temps-là, Otomo semblait s'agiter de plus en plus. Il se montrait pressant comme en manque de quelque chose. Ce fut l'énigmatique demande qu'il fit à sa confrère qui attira son attention. Parce que sinon, pourquoi demander à un médecin s'il possédait son matériel le plus courant?

Ce fut l’insatisfaction qui amenait le guerrier à se retourner vers la prêtresse, mais cette dernière était déjà en train de chercher quelques choses dans ses affaires alors qu'elle continuait à marcher.

" Yuriko, vous arrêtez la foudre, c’est très bien, mais par pitié dites moi que vous êtes aussi capable de la faire pleuvoir si besoin. "

La jeune femme ne répondit pas mais lui tendit brusquement une toute petite bouteille de saké. Cela provenait de Tsuri. Cette dernière semblait avoir déjà été ouverte, mais le contenu était presque intact, comme si une seule coupelle avait été servi. Elle possédait une autre petite bouteille, entière et finement emballée, mais cette dernière était destinée à être un cadeau pour ces consœurs du Temple. Ce n'était pas parce que l'on était une pieuse femme de religion que l'on était pas libre de profiter de la chaleur de la liqueur de riz. Toutefois, ce genre de bien coûtait une fortune dans la contrée de la Foudre, alors il était difficile d'en abuser à moindre d'avoir une fortune sur soi. En tout cas, à Inazuma.

" Prenez. Ce n'est pas grand chose mais cela étanchera votre soif. Raijin ne m'a malheureusement pas offert le don de faire pleuvoir mais au moins le sens du partage. "

Yuriko rangea à nouveau ces affaires mais laissa la bouteille à Otomo, lui laissant ainsi la satisfaction de boire le tout si l'envie lui prenait. Toutefois, la prêtresse ne le regarda pas. Voir un homme se détruire de cette façon lui déplaisait mais elle n'avait aucun droit de le juger. Il était le seul maître de sa vie.

Aussitôt, l'attention de la jeune femme se reporta sur Yurippe.

" Yurippe, comme Otomo l'a souligné, deux jours de voyage pourraient s'avérer assez long. As-tu prévu un endroit où s'arrêter? Ou bien souhaites-tu que nous effectuons le plus de marche possible et nous verrons le moment venu?  "

La question aurait pu paraître anodine, mais la réponse pourrait au moins dicter l'allure à laquelle ils prenaient la route. Si la femme médecin avait déjà tout prévu, il suffirait de suivre ses directives.

Odawara Yurippe
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 26 Avr - 1:06
Otomo se tend comme un arc bandé jusqu’à l’intervention providentielle de Yuriko, ou du moins, providentielle en apparence ; boire n’est pas une solution qu’il pourra soutenir éternellement. Il y a un jour où sa main se mettra à trembler, pour un samouraï c’est une tragédie qui hélas, préfigure de bien plus inquiétant, c’est pour cela que j’ai un air réprobateur vers la prêtresse. Puis en entendant mon camarade biberonner, j’ai une certaine tristesse que je n’arrive pas à réprimer qui s’installe, une révolte qui me donne envie de lever la main sur lui. Déchirée entre mon autorité de médecin et la douleur de voir un ami s’abandonner au fond d’une bouteille, je ne peux pas m’empêcher de regretter mon travail.
Je sais qu’on ne peut aider quelqu’un qui ne souhaite pas être aidé, mais voir un allié se tuer à petit feu me fait serrer les dents, la mâchoire contractée et les mandibules qui ripent l’une contre l’autre, j’observe la liqueur de riz. Bêtement, j’ai le droit de décrocher un pendu ou de forcer un bandage sur un homme qui s’entaille les veines, leur arrachant le droit à mourir de la manière qu’ils souhaitent pour les forcer à vivre. Par contre, je serais une femme tyrannique que de donner un coup de poing dans cette bouteille, quand bien même elle sert à panser de la pire manière qu’il soit une blessure qui doit être traitée correctement. C’est devant cette incompréhension que je détourne le regard.
Jusqu’à la question de Yuriko du moins.

« J’ai dans mon sac un hamac et une grande toile de tente, d’ordinaire je dors à la belle étoile puisque les nuits sont douces. Mais à trois, il est plus sage de trouver une auberge, même si je n’ai guère porté attention aux établissements le long de la route, il y en a un intervalle régulier puisque c’est un chemin important. Des relais de postes aux chambres d’hôtes, jusqu’à la grange d’un paysan, nous devrions pouvoir trouver un abri assez facilement pour la nuit, avec un bon repas chaud. »

Si j’ai un certains budget qui m’a été accordé par le chef, je me vois mal le dépenser à torts et à travers en luxes inutiles. Il fait assez beau, pas besoin d’un toit au-dessus de la tête pour l’instant. Toutefois, si j’embarque Yuriko et Potomo dans cette aventure, autant que nous ayons d’heureux souvenirs.

« Deux jours en suivant la route, une seule journée si nous devions de l’itinéraire ; je suis déjà passée par ici, je connais quelques pistes oubliées de tous. Et pour répondre à toutes les questions ; j’ai tout ce qu’il faut pour soigner les blessures charnelles, j’aimerais avoir les même prétentions pour les blessures de l’esprit. Quant à demoiselle Kasugano… » Les actes valent mieux que les mots.

Ils veulent une description, mais pour l’avoir fréquentée de longues heures durant, je suis en mesure de bien plus que ça. Ma mâchoire se fait plus ronde, mes yeux s’agrandissent très légèrement, ma chevelure devient brune, très vite la transformation physique prend effet et c’est Kasugano Date qui se tient devant eux, avec sa voix un peu plus basse que la mienne et son air narquois.

« Je ne suis peut-être pas là, mais nul ne saurait oublier mon visage tant que je ne serais pas de retour chez les miens. »
Orochi Otomo
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 26 Avr - 13:34
" Prenez. Ce n'est pas grand chose mais cela étanchera votre soif. Raijin ne m'a malheureusement pas offert le don de faire pleuvoir mais au moins le sens du partage. "

J’écarquille les yeux. Mon cœur saute un battement.

Être si pathétique, c’est rarement donné aux gens. Je prends la bouteille sans même quitter  le regard plein de dédain de Yuriko.

La honte m’envahit comme une vague s’écrase sur les rocher. J’ai l’impression que ma température corporelle descend d’un coup, et il m’est impossible de bouger. La terre s’arrête de tourner l’espace d’un instant, comme si le monde me disait « stop, réfléchis à ce que tu viens de faire ».

L’addiction, c’est quand tout te dis dans le creux de l’oreille qu’il faut arrêter, ta propre volonté y compris, mais que la réalité des choses te files entre les doigts et suit son petit bout de chemin.

Je n’arrive pas à déboucher la bouteille. Mes mains tremblent, et la petite bague accrochée au goulot tinte de manière régulière. J’aurais du arrêter, hier, le mois dernier ou il y a un an, quand je disais que je le ferai. Je n’aurais jamais du commencer. Parce que maintenant les gens pensent que je suis un infirme, un bon à rien, un boulet au pied, inutile. La douleur se fait plus poignante qu’on ne le pense, car on n’en saisis pas la portée tant qu’elle ne saute pas à la gorge.

Je ne suis qu’un bon à rien. Je baisse les yeux et machinalement je commence à déglutir pour avaler une petite lampée. Je fronce les sourcils pour durcir mon regard et retenir la petite larme qui veut se faire la malle au coin de mes yeux. Putain. J’en suis arrivé là.

Yurippe qui me soutient depuis tout ce temps juste par conscience professionnelle pour me panser mes plaies, et quand ça sera fini s’en ira sans état d’âme, juste avec sa rigueur inhérente au milieu médical où elle exerce. Et l’autre, qui a dû lâcher sa maigre paie à un ivrogne en manque avant de rajuster sa capuche et continuer sa route, comme si j’étais juste une manifestation supplémentaire de la misère du monde qu’elle doit guérir en tant que religieuse, rien de plus.

Merde, c’est pitoyable.

Je m’arrête de boire et referme la bouteille avec colère, cette colère fade et grise, qui vient d’un profondément sentiment de lassitude envers soi-même, la colère qu’on a de voir un de ses vieux torchons s’effriter entre les doigts quand on l’a trop essoré. Je reste avec le flacon dans la main.

Pourquoi les gens restent avec moi après tout ? Je peux encore faire demi-tour et m’en aller. Partir, loin. Tout plaquer pour arrêter de faire chier mon monde, je le vis mal d’être un échec ambulant, alors pourquoi ne pas l’être seul ?

La nuit commence à tomber, le ciel s’assombrit, et les discussions sur le bivouac à venir s’imposent naturellement, contrairement à moi qui ne m’impose pas du tout, car ce ne sont pas deux mètres de hauteur qui vont me redonner de la valeur le fond même de ma personne est d’être une loque en manque.


" Yurippe, comme Otomo l'a souligné, deux jours de voyage pourraient s'avérer assez long. As-tu prévu un endroit où s'arrêter? Ou bien souhaites-tu que nous effectuons le plus de marche possible et nous verrons le moment venu?  "

« J’ai dans mon sac un hamac et une grande toile de tente, d’ordinaire je dors à la belle étoile puisque les nuits sont douces. Mais à trois, il est plus sage de trouver une auberge, même si je n’ai guère porté attention aux établissements le long de la route, il y en a un intervalle régulier puisque c’est un chemin important. Des relais de postes aux chambres d’hôtes, jusqu’à la grange d’un paysan, nous devrions pouvoir trouver un abri assez facilement pour la nuit, avec un bon repas chaud.
Deux jours en suivant la route, une seule journée si nous devions de l’itinéraire ; je suis déjà passée par ici, je connais quelques pistes oubliées de tous. Et pour répondre à toutes les questions ; j’ai tout ce qu’il faut pour soigner les blessures charnelles, j’aimerais avoir les même prétentions pour les blessures de l’esprit. Quant à demoiselle Kasugano… »


C’est le moment de changer de sujet, de ranger l’alcoolisme au placard et de montrer que je peux encore être utile. J’attends comme un prédateur le bon moment dans la discussion pour jouer mon tour de maître, sortir la carte planquée dans ma manche. Car maintenant que j’ai les idées claires, j’ai une bonne idée, comme ça m’arrive rarement, autant en profiter.

« Trop long. J’ai une idée. Attendez-moi là. »

Comment ça j’ai coupé Yurippe dans sa super démonstration ? C’est pas se déguiser en mannequin qui va nous faire accélérer le pas, où alors c’est la testostérone qui met les jambes en mouvement et je n’ai pas été mis au courant.

J’esquisse des mudras et permute avec un bout de bois qui se trouvait là. La bouteille y est accrochée avec un kunaï, et conformément à la tradition des éclairs sautent entre les nervures du bois.

Moi ? Je les regarde d’en haut. Je joue des pieds et des mains pour m’équiper de mon armure bien trop imposante pour le faire correctement depuis la cime d’un arbre, perché entre les feuilles. Je sais bien que c’est fort impoli que de partir comme ça en faussant compagnie à des gens qui sont censés être des amis, et envers qui on a une dette, mais pour des raisons d’équilibre thermique je me bats sans trop de tissu sous la cuirasse, alors je préfère m’équiper à l’abri des regards. Une fois parfaitement ficelé, je me laisse tomber de branche en branche jusqu’en bas où je rattrape mon kunaï que je raccroche à mon écharpe d’armes et explosifs.

Je toise Yuriko de haut en bas. Yurippe je la connais, et je sais que c’est un poids plume. C’est l’autre énergumène qui m’intéresse, ainsi que son encombrement volumique et massique. J’ai bien du mal à porter plus que mon armure et mon propre poids tout en malaxant mon chakra.

Je toussote, et les ondes sonores résonnent dans mon casque, leur conférant un fond de frottements métalliques bien caractéristique. Si ça a toujours été un élément d’intimidation sur un champ de bataille, je dois bien avouer que c’est un des seuls éléments positifs et dont je suis encore fier que j’ai tiré de ma carrière de soldat. Je tourne la tête pour aligner les deux pailles qui me servent de champ de vision avec les minois de la compagnie. Qu’est-ce que Yurippe fait encore déguisée ?


« Veuillez m’excuser, je m’habillais.
Avec ça, je vais vite, très vite. Si vous vous accrochez bien et que vous me donnez l’itinéraire au préalable, je parie qu’il y a moyen d’arriver dans la nuit.
Si vous tenez à continuer à pieds, je peux toujours aller en avant et réserver une chambre pour quand vous serez crevées. »


C’est un peu farfelu, je le reconnais, et j’assume le fait de passer pour un débile en ce moment même, mais, eh, du moment que ça fonctionne, est-ce qu’on peut vraiment me dire quelque chose ?
Hasegawa Yuriko
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 26 Avr - 20:22

■ Lorsque le destin s'en mêle...



Le regard réprobateur de son amie Yurippe face à son geste laissa à penser que Yuriko était dans le vrai quant au problème de son camarade Otomo. Après tout, n'entretenait-elle pas indirectement le vice de ce dernier par son cadeau, qui, dans son cas, était finalement empoisonné? Toutefois, la prêtresse ne se laissa pas impressionnée et son expression inchangée. C'était une façon pour elle de lui signifier qu'aucune d'entre elles ne possédaient le pouvoir de l'obliger à s'arrêter, que cela soit dans l'interdiction ou bien dans la flexibilité. Le samouraï était le seul qui pouvait s'y résoudre. Est-ce que cela était particulièrement frustrant? Bien évidemment. Mais là où Yurippe aidait les autres de son propre chef en sa qualité de médecin, Yuriko avait un rôle qui se situait plutôt dans l'accompagnement et le soutien de l'âme. Mais fallait-il seulement que l'on accepta cette aide, elle ne forçait pas les choses. Généralement, lorsque l'on pénétrait dans son temple et que l'on n'était pas présent pour des raisons de curiosité, on venait y chercher quelques choses d'autres. La prêtresse prenait cela comme un premier pas.

Lorsque du coin de l’œil elle vit le regard écarquillé d'Otomo, elle se demanda s'il avait compris les raisons de ses intentions. Peut-être la détesterait-il, peut-être la trouverait-il trop prétentieuse, peut-être la jugerait-il d'une autre façon? Qu'importait s'il y avait du ressentiment à son égard si cela le menait à s'interroger ne serait-ce qu'un peu sur lui-même. Il aurait toujours Yurippe à ses côtés pour lui remonter le moral car il lui paraissait assez évident que la complicité qu'il existait entre ces deux soldats était profonde. Ce fut à ce moment là que la jeune femme interrogea la médecin.

" J’ai dans mon sac un hamac et une grande toile de tente, d’ordinaire je dors à la belle étoile puisque les nuits sont douces. Mais à trois, il est plus sage de trouver une auberge, même si je n’ai guère porté attention aux établissements le long de la route, il y en a un intervalle régulier puisque c’est un chemin important. Des relais de postes aux chambres d’hôtes, jusqu’à la grange d’un paysan, nous devrions pouvoir trouver un abri assez facilement pour la nuit, avec un bon repas chaud. Deux jours en suivant la route, une seule journée si nous devions de l’itinéraire ; je suis déjà passée par ici, je connais quelques pistes oubliées de tous. Et pour répondre à toutes les questions ; j’ai tout ce qu’il faut pour soigner les blessures charnelles, j’aimerais avoir les même prétentions pour les blessures de l’esprit. Quant à demoiselle Kasugano… "

Joignant ces actes aux paroles, Yurippe arbora  après quelques mudras l'apparence de la dite jeune fille. En l'observant de plus près, Yuriko agita la tête négativement pour confirmer qu'elle ne l'avait pas vu.

" Mmm... Une si jolie jeune fille ne doit pas passer inaperçue. J'ai bien peur de ne pas pouvoir beaucoup t'aider... "

Mais voilà que les deux jeunes femmes furent interrompues par le samouraï qui parut illuminé par une idée soudaine. N'offrant pas plus d'indications à ses compagnes de route, il disparut à son tour en quelques mudras, laissant, dans le cas de Yuriko, une prêtresse médusée. Naturellement, elle se retourna vers son amie.

" Est-ce que... Otomo est toujours si imprévisible? "

La prêtresse le chercha alors du regard, intriguée, avant de hausser les épaules. Cet homme se révélait bien étrange pour elle, et bien plus encore quand il réapparut en tombant lourdement d'un arbre, habillé de son impressionnante armure. Toutefois, alors qu'il la toisa de sa hauteur de haut en bas, Yuriko ressentit un étrange sentiment de gêne, ses joues rosissant malencontreusement à cause de cet étrange regard avant de trouver une réponse dans l'étonnante proposition qu'il fit.

" Veuillez m’excuser, je m’habillais. Avec ça, je vais vite, très vite. Si vous vous accrochez bien et que vous me donnez l’itinéraire au préalable, je parie qu’il y a moyen d’arriver dans la nuit. Si vous tenez à continuer à pieds, je peux toujours aller en avant et réserver une chambre pour quand vous serez crevées. "

Écarquillant les yeux, elle se tourna en premier lieu vers Yurippe comme pour lui demander son avis, avant d'en revenir vers Otomo.

" Et bien... ce serait la première fois pour moi d'avoir un samouraï comme moyen de locomotion... mais je suppose que tout gain de temps est le bienvenue? "

Yuriko avait bien du mal à visualiser comment ce dernier allait s'y prendre et s'il s'en pensait capable, cela signifiait aussi qu'il possédait une force étonnante par simple supposition. Toutefois, elle n'osait imaginer à quelle vitesse ils allaient se déplacer et elle craignait surtout l'état dans lequel ils allaient arrivés.
Odawara Yurippe
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Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 26 Avr - 20:53
J’hausse les épaules à la remarque de Yuriko, décrire Otomo reviendrait à décrire l’imprévisible, le fou furieux. Son excentricité est à l’image de ma bipolarité occasionnelle ; le reflet de volontés qui nous dépassent parfois, avec la sensation d’être observé. Je jette un œil au ciel avant d’avoir la déception de ne rien y voir, pas d’œil ni d’étrange oiseau qui m’observerait du regard, ni même la sensation qu’on me tape sur le sommet du crâne pour m’indiquer une nouvelle destination ou une nouvelle consigne. J’ai parfois la sensation de n’exister que sur ce monde, j’ai des souvenirs je sais, mais parfois tout semble flou, comme si je n’avais ma place qu’ici, à cet instant présent et nulle part ailleurs. Une sensation bien étrange à laquelle j’essaie de ne pas penser.

« On s’y habitue. Il est encore pire quand il est bourré, ne le laisse pas approcher d’une deuxième bouteille. » Un peu trop blasée, je fais craquer mes articulations et récupère mon apparence initiale.
Heureusement, Kasugano a la même coupe que moi, sinon j’aurais été obligée de les couper au kunaï, certains artifices nécessitent un réel investissement de soi, sinon ils sont caducs, ils se confondent facilement à l’œil expérimenté, les cheveux en font partie. En retrouvant ma voix, je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire.

« Elle est belle, elle en a conscience, m’est avis que nous la retrouverons avec un jeune étalon du désert. A voir s’il souhaite rentrer avec elle ou rester en hongre. » C’est cruel, mais la fleur d’une jeune fille peut valoir cher dans les alliances, je n’ai pas reçu de consigne particulière à ce sujet, mais nul doute que le patriarche ne sera pas trop patient.

C’est sa petite fille chérie, qu’elle ait un homme suffit à le faire grincer des dents, je n’ose imaginer sa réaction quand il apprendra que sa progéniture est une touche à tout.
Quand Otomo revient, je ne peux m’empêcher d’avoir un regard au ciel, par les kamis, il va vraiment faire ce que je pense, j’ignore un instant la question de Yuriko avant de m’y résigner ; il va bien falloir faire lumière sur ce qui va se passer.

« En selle, chacun une épaule. » J’ai un rire. « Essaie de ne pas regarder les gens le long du chemin, cela t’évitera des drôles de regards. »
Orochi Otomo
Orochi Otomo
Statut : Samouraï • B
Expérience : 16

Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Dim 26 Avr - 23:48
" Et bien... ce serait la première fois pour moi d'avoir un samouraï comme moyen de locomotion... mais je suppose que tout gain de temps est le bienvenue? "

« C’est l’esprit. Je sais que je passe pour un dégénéré, mais je préfère ça à laisser une gamine en liberté. Ça me fait mal que vous me considériez comme un abruti, mais quand il faut y aller, faut y aller.

Un long moment se passe, moi debout, les bras ne touchant pas le corps à cause des sangles de l’armure, me donnant une pose antinaturelle et une carrure tout aussi artificielle. Pour moi, c’est un signe. On dit que l’esprit influe sur le corps, oui, j’admet, et n’importe quel paysan sous-éduqué peut vous dire que le frère de la sœur de l’oncle de la grand-mère du voisin du collègue du chien en est la preuve vivante, soit.

Moi j’aime prendre le chemin inverse, dire que le corps influe sur l’esprit bien plus qu’on ne le croie. C’est pour ça que même si je n’aime pas porter la destruction, l’armure m’y aide. Non seulement car elle est increvable, mais aussi parce qu’une fois dedans, se savoir encarté dans plusieurs pouces d’acier d’épaisseur aide à prendre des décisions comme si on était intouchable. On range plus facilement les sentiments au placard, et on passe plus facilement à l’action, comme si nos actes à venir n’auraient nulles conséquences sur notre train train quotidien.

Cette cuirasse est mon double, un autre moi qui ne prend que peu de considération à ce que pensent les autres et l’histoire, qui permet de mettre la timidité et l’anxiété maladive au placard, à prendre confiance en soit à grand  coup d’acier du tonnerre, et de finalement trouver le courage de faire ce qui nous ferait pleurer sans.

Pourquoi ne mets-je pas mon armure quand je suis en manque pour trouver le courage d’arrêter ? Je me permet de botter en touche, on a un monde à traverser plus vite que la lumière !

Yurippe me monte naturellement sur l’épaule, comme si c’était naturel et déjà vécu. C’est ça que j’aime bien chez cette fille, c’est le naturel et le détachement qu’elle est capable d’avoir sur les évènements, comme ça, pour pousser son efficacité au maximum en une fraction de seconde. Avec elle c’est « fait ce qu’il y a de mieux, tu te posera des questions après ». Tandis que je m’approche de plus en plus de la régression au stade d’enfant apeuré appelant sa mère pour le border alors que les années passent, cela ne peut que susciter de l’admiration pour ma part.

Mais bon dieu, qu’est-ce qu’elle peut être chiante et morne des fois. Je suis admiratif, mais nullement jaloux, car moi au moins, je sais m’amuser et avoir ce genre d’idée farfelues, car rester dans l’enfance aide à trouver la raison de vivre là où les gens matures ne voient qu’un tas de boue. J’ai un sourire en coin quand elle a un soupir de honte alors qu’elle se cramponne à l’épaulière surdimensionnée. Une fois parfaitement calée, je tourne la tête vers la prêtresse.

D’abord, elle est immobile. Machinalement je baisse la tête et regarde ses pieds. Même pas un petit pas d’hésitation ? Non ? Rien ? L’amusement que j’ai cru apercevoir au sommet de l’arbre serait donc feint ?


« Allez, on se décoince ! »

Je lui prend la main, délicatement car la mienne fait deux fois la sienne (quand même), et la pose sur un rebord où je sais que l’acier ne cédera pas. Je connais ma guimbarde rouillée, autant dire que je sais m’en servir. Je remue un peu l’épaule pour la faire gigoter et lui faire comprendre qu’elle ne tombera pas tant qu’elle serrera au moins le minimum syndical avec ses phalanges claires et frêles.

« Vous allez pas choir de sitôt, si vous daignez vous accrocher un minimum.

Un poids manque de m’emporter sur la gauche tandis que Yurippe enfonce la pointe de ses bottes au niveau de mon ceinturon. La bougre, elle est maligne et ne s’est pas calée sur une jambe. Bien, ça m’épargne un petit discours sur la vitesse à laquelle mes jambes vont remuer pendant quelques temps. Je me retourne vers Yuriko.

« Poussez un peu sur les genoux et mettez les pieds comme la damoiselle à ma gauche.

Prenez votre temps, il vaut mieux avoir quelques minutes de retard sur notre avance plutôt que de vous ramasser au sol parce que vous êtes tombées il y a cent mètres. »


Alors qu’elle grimpe, une simple considération me traverse l’esprit. C’est super bas du front que de lui en faire part. Je vais passer encore plus pour un vicelard, mais il faut que je lui dise. La gêne remonte tout de suite jusqu’à mes cordes vocales, armure ou pas.

« Euh, pensez bien à attacher votre kimono… Si mes calculs sont bons, j’aurais risqué de devoir tourner la tête s’il ne commençait pas à faire sombre….

Je ravale ma salive, ferme les yeux et les oreilles, j’aime pas faire ou dire des choses comme ça. J’attends que les choses se passent. Il y a quelques années de ça, j’aurais pris une claque sur la nuque et on m’aurait renvoyé dans le rang illico presto, mais là on va dire que c’est simplement mon anxiété qui entraîne une légère déformation professionnelle.

Une fois fini, je me secoue sur mes hanches et essaie de bouger les bras pour les faire se toucher au niveau de mon entrejambe, sans pour autant faire tomber les damoiselles dans le processus.


« C’est bon ? On est parti ?

N’oubliez pas, si le moindre truc ne va pas, tapez fort sur le crâne. Avec le vent et ma sensibilité réduite au quasi néant par le métal, il faudra au moins ça.

Attachez bien vos affaires et vos vêtements. »


Moment de vérité, j’esquisse des mudras rapidement, quoique vraiment difficilement avec pas loin de cinquante kilos sur chaque épaule. Un craquement semblable à celui de la foudre se fait entendre. Et des éclairs sautillent depuis mon dos, beaucoup d’éclairs. Il descendent par les nervures de mon armure jusqu’à mes pompes, et bam, deuxième craquement. L’air cette fois commence à vibrer à cause de la surchauffe locale que l’excitation des particules chargées de l’air subissent en passant entre mes sandales et le sol. Une lumière très vive, blanche bleutée, éclaire le chemin des dizaines de mètres au devant de nous.

« L’une de vous deux n’a pas une technique pour faire les phares à l’avant. ? Merci.

Je commence à agiter les pieds, et le chemin semble se comprimer dans ma vision périphérique, se faisant avaler par les cerclages en acier que mon casque me force à voir de l’extérieur.

Bientôt les petites aspérité du sol, dans la pénombre et la vitesse, semblent se faner et ne laisser à la vue que l’image d’un grand tracé ocre foncé, terni par l’obscurité. J’accélère encore et les arbres ne semblent plus que devenir des murailles brunes, leurs troncs indiscernables. J’accélère encore, et les nuages haut dans le ciel passent plus vite que les oiseaux de proie ne chassent lorsqu’on les regarde depuis l’arrêt. À environ une centaine d’enjambées secondes, je stabilise ma vitesse, même si celle ci est faussée par la taille des dites enjambées… bref.
Hasegawa Yuriko
Hasegawa Yuriko
Statut : Prêtresse • B
Expérience : 40

Feuille de personnage
Inventaire: Shuriken - Senbon

Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Lun 27 Avr - 0:29

■ Lorsque le destin s'en mêle...



" On s’y habitue. Il est encore pire quand il est bourré, ne le laisse pas approcher d’une deuxième bouteille. "

Pour une raison qu'elle ignorait, Yuriko se surprit à avoir un petit sourire presque désolée pour Yurippe. Elle s'inquiétait sincèrement pour son camarade et nota alors sa demande comme s'il s'agissait d'une requête. Elle acquiesça d'un simplement mouvement de tête.

" Je tâcherais de m'en souvenir. "

Aussitôt, les jeunes femmes revinrent sur l'intervention d'Otomo et son étrange idée cavalière. Visiblement, Yurippe semblait avoir déjà expérimenter la chose et le fait qu'elle était toujours là pour en témoigner rassurait un peu la prêtresse. Cependant, l'idée paraissait folle et même le samouraï en convenait de lui-même. Dire qu'elle hésitait était sans doute un euphémisme mais son chauffeur improvisé cherchait à la rassurer.

" Vous allez pas choir de sitôt, si vous daignez vous accrocher un minimum. "

Les petits yeux noirs de la jeune femme passèrent de Yurippe à Otomo. La femme médecin semblait avoir très rapidement pris ses aises et il ne manquait plus qu'à la prêtresse de Raijin de l'imiter. Délicatement, elle accepta la main tendue de ce dernier qui se révéla d'être d'une prévenance qui la troubla un peu. Aux premiers abords, elle ne l'aurait pas deviné si élégant avec la gente féminine mais cela lui permit d'avoir une bien meilleur opinion de lui qu'il y avait quelques instants.

" Oh. Merci. "

Yuriko grimpa et chercha à se poser mimétiquement comme Yurippe, et s'accrocha à Otomo comme il le lui avait demandé. Ses mains se crispèrent contre les plaques de métal car elle n'avait aucune idée de la vitesse dans laquelle ils seraient tous entrainés. Mais le samouraï eut l'amabilité de lui faire part d'un possible problème logistique.

" Euh, pensez bien à attacher votre kimono… Si mes calculs sont bons, j’aurais risqué de devoir tourner la tête s’il ne commençait pas à faire sombre…  "

La remarque aurait pu être mal prise ou mal comprise, mais Yuriko se montra très terre à terre, et s'attela à resserrer son kimono, afin d'éviter de prendre le risque de finir dévêtue à l'arrivée. Sur le fond, la jeune femme n'était pas pudique, ayant peut-être conscience d'avoir la chance d'être une personne bien pourvue mais surtout habituée à certaine pratique de purification qui laissait transparaître parfois plus que nécessaire. Cependant, elle avait quand même des manières. Ce n'était pas la nudité qui la gênait, mais le regard que l'on pouvait y porter.

" Je m'en voudrais d'être une distraction à votre course. Voilà le problème résolue... du moins je l'espère. "

A ces paroles, Yuriko reprit ses attaches et guetta le signal de départ d'Otomo. Ce dernier se chargea, activa sa technique et les voilà partie dans une folle course. La prêtresse s'accrocha et ferma les yeux. La vitesse était sidérante et son cœur battait à tout rompre. Elle espérait soudainement que cela ne fut pas trop long.


Odawara Yurippe
Odawara Yurippe
Statut : Jônin • A
Expérience : 40

Sujet : Re: Maskirovka no jutsu : les petits hommes bleus.

rédigé le Lun 27 Avr - 1:01
Décrire le voyage sur l’épaule d’Otomo ? Une expérience à mi-chemin entre chevaucher un cheval au galop et ma course électrique, à me projeter en avant plus que de courir vers la cible, en utilisant tout mon chakra pour effectuer un clignement offensif qui va coûter cher à ceux en face. Je ne cache pas que je dois utiliser mon chakra pour garder adhérence et éviter de me cramponner à son épaule ou à sa tête, non pas que ça ne soit incommodant mais, j’ai une préférence pour les femmes. Les hommes ont tendance à avoir de la barbe et ça pique, en plus de très vite monter en cadence, même s’ils ne perçoivent pas les signes qui indiquent que non, je ne suis pas intéressée. Au moins les dames ne sont pas aussi nerveuses, promptes et proactives.
Je ne cacherai pas non plus que, puisque ce n’est pas à mon coup d’essai, j’évite de transpirer abondamment ou encore de finir tétanisée, difficile la première fois de se rattraper à un casque quand on a les mains trempées de A à Z. Puis je réalise que nous allons bientôt arriver au but et je commence à lui taper sur la tête, d’abord je toque gentiment sur le casque, puis quand il ne réagit pas, je passe à la méthode supérieur ; une plongée du coude. Puis je me rappelle que l’acier triomphe de la chair, c’est donc un freinage en se tenant l’articulation du bras, en gémissant de douleur. J’aurais dû réfléchir un peu plus avant de prendre une telle décision.
Nous sommes arrivés à la frontière du pays du vent, forcément, les ninjas à la barrière nous regardent avec un air peu avenant, mais aussi peu assurée ; un peu plus tard et nous étions en train de défoncer littéralement une frontière. Quelque part j’aurais apprécié, cela aurait prouvé qu’Otomo est capable du plus spectaculaire pour impressionner les dames, mais j’ai une préférence pour les hommes qui affrontent tous leurs démons. Cette pensée m’arrache un pincement de lèvres un peu triste en descendant de son épaule.

« Il est trop tard pour continuer jusque Rôran, trop de marchands et de trafics sur les routes. Je suggère de nous arrêter pour la nuit dans une auberge, si cela convient à tout le monde bien entendu. »
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