Alors que les rayons du soleil cherchaient à percer cette brume éternelle propre à Kiri, Tsuki elle, réalisait son running tout autour du terrain pour améliorer son endurance. les goûtes de sueurs perlaient le long de son visage marqué de fatigue à cause de sa longue course qui durait déjà depuis une bonne heure. Pour que son entrainement soit plus adapté afin augmenter son cardio, la jeune kuniochi montait crescendo ses foulées pour aller de plus en plus vite, au même rythme du battement de son cœur. Cette cadence soutenue vidait son énergie peu à peu, l'obligeant à oublier les détails de sa dernière mission. Les dernière paroles que Chen lui avait dites lui donnaient encore la chair de poule. Perdu dans les méandres de sa petite cervelle étriquée, son unique but aujourd'hui était d'élever son niveau pour rivaliser avec son agresseur au cas ou, il déciderait de passer à l'acte. Elle fredonnait dans sa tête pour se focaliser sur le bourdonnement qu'elle créait.

Pour diversifier son exercice, l'adolescente franchissait des obstacles qui se trouvaient ici et là qui faisait partie du décor. Plongé dans ses occupations, la jeune femme se sentait seul, très seul. si bien qu'en manquant d'attention, elle se prit le pied dans quelque chose qui la fit tomber et rouler à terre!

-quelle GOURDE!!!!

Se rugissement raisonna. En se relevant, Tsuki remarqua qu'en fait, la cause de sa chut n'était pas quelque chose. Mais plutôt quelqu'un qui ronflait au pied du Tilleul... surement que l'impact du choc l'avait réveillé? la kuniochi le regarda et prit la peine d'émettre un son sortant de sa bouche :

- Excusez moi, ça... Ça va? Dit-elle timidement.

J'aimerai bien progresser, devenir plus fort et ainsi me moquer des chûnins qui me prennent de haut. Oui mais voilà pour cela il faut s'entraîner et je n'ai pas envie. À dire vrai ce n'est pas que je n'aime pas m'entraîner, c'est plutôt que j'ai du mal à me motiver. Je suis actuellement sur le terrain d'entraînement et j'ai promis à mes parents – à ma mère en vérité – que je ferai de mon maximum mais comme d'habitude, une fois sur place, la flemme m'envahit. Courir, c'est dur. Lancer des techniques, c'est dur. En fait et pour faire simple, disons simplement que la vie de shinobi est dure. Flâner tranquillement et dormir au pied d'un arbre est tellement plus sympathique et reposant que gesticuler dans tous les sens. Certes cela ne m'aidera pas à devenir chûnin mais qu'importe. Après tout, j'ai du temps devant et je peux bien m'octroyer une petite pause – notez que le terme pause est probablement mal choisi puisque je n'ai pas commencé l'entraînement …

▬ Allez ! Juste cinq minutes. La route de chez moi jusqu'au terrain d'entraînement a été longue après tout !
À titre d'information, il faut seulement cinq minutes pour aller de chez moi jusqu'au terrain du tileul ancestral. Je m'assieds sous le feuillage d'un majestueux végétal et ferme doucement les yeux. Le temps passe et j'entre dans un état végétatif. Si je suis éveillé ? Je crois bien que oui. Si je peux bouger, me relever ou penser à proprement parler ? Bof. Je songe à ce que je pourrai manger plus tard dans la journée et ne vois pas le temps passer.

Au final, un choc vient me tirer de mes rêveries. J'ouvre doucement les yeux et les lève vers mon interlocutrice. Elle s'excuse et me demande comment je vais. Je baille et lâche un :
▬ Euh. Bien je crois. 'Fin je suis pas sûr. Je suis où déjà ? Ah oui, au terrain du tilleul.
Je regarde autour de moi. Le soleil n'est pas bien visible car masqué par la brume mais, à sa position, je présume m'être assoupi plus de cinq minutes.
▬ T'es qui en fait ?

La délicatesse n'est pas mon fort. Je me gratte la tête et lâche quelques mots dans le vent. Ces derniers ne sont pas destinés à mon interlocutrice mais plus à moi-même.
▬ Quel dommage. Il est si tard, je m'imaginais m'entraîner mais en fait … Je sais pas. Quelle heure est-il mh. Sûrement pas l'heure pour se bouger. Et pis, on pourra toujours faire ça demain. Mh.
Si je rentre chez moi, ma mère trouvera sûrement suspect le fait que je ne sois pas tout en sueur mais je peux toujours passer au lac pour m'asperger d'eau. En voilà une bonne idée !
▬ Oh j'en oublie mes bonnes manières, tu vas bien toi ?
Après tout c'est elle qui est tombée, pas moi. Mes yeux étant fermés à ce moment-là, je ne sais pas trop comment elle a réussi à se tauler. Je suis certes petit en taille mais de là à ne pas m'avoir vu.

Tout en frottant ses vêtements, balayant ainsi la poussière qui venait de s'incruster après sa chûte, Tsuki écoutait et regardait le jeune qui avait l'air de parler parfois pour ne rien dire. Les bonnes manières? Il les connaissaient. Cependant il les pratiquaient un peu en retard compte tenue de la situation. D'ailleurs, ça lui rappelé des souvenir. Un jours, alors qu'elle était chez elle avec son père et sa mère avant qu'ils ne disparaissent définitivement, ils passèrent à table. Il commencèrent leur repas par des sushi, sont plat préféré. L'adolescente, innocente chiffonnière qu'elle était, se servit sans proposer le plat à ses concepteurs. Puis, voulant assaisonner ces délicieuses bouchées d'une sauce légèrement salé, elle demanda le condiment à son père Qui lui tendit la petite fiole semi remplie. La Kuniochi eut le malheur de ne pas l'avoir remercié. Ce qui lui valu une belle réflexion suivit d'une gifle mémorable qui lui gava à jamais le mot "MERCI" dans sa petite cervelle.

Mais bon, elle continuait de fixer son interlocuteur droit dans les yeux, soutenant son regard électrisant montrant son mécontentement envers le jeune shinobi qui n'avait toujours pas montrer un signe de politesse.

C'est seulement quelques minutes plus tard, après avoir finit son petit monologue au sujet de ses parents, qu'il daignai enfin s’intéresser à la jeune femme. Pathétique...

- oui oui je vais bien, cependant je pourrais agoniser que tu n'en aurais rien à faire! Ca ne va pas dans ta tête, puis pourquoi tu dors là d'abord, c'est pas un endroit pour ronfler!

Un homme parmi tant d'autre se dit-elle. Mais Tsuki avait-elle été trop loin dans ses propos envers Kirasaki?

- Je suis désolé, je suis un peu sur les nerfs en se moment... Je me présente, je m'appelle Tsuki; Tsuki Li. Et toi?

Je termine mon long monologue et constate que la demoiselle est énervée. Je suis mal. À tous les coups mon interlocutrice va me prendre la tête des heures durant car je ne me suis pas préoccupé de son sort en premier lieu. En un sens, je ne vois pas de quoi elle se plaint, c'est elle qui m'a marché dessus et elle qui m'a demandé si j'allais bien ! Il n'y a de fait pas de raison que la kunoichi de Kiri agonise – bien qu'elle ait effectivement chuté.

La jeune femme me demande pourquoi étais-je assoupi près du gigantesque végétal. Mh. Pourquoi est-ce que je dors là ? Et bien … Euh. Il est vrai que je n'ai rien à faire ici mais il y a des dizaines de raisons pouvant faire qu'un shinobi pique un petit somme au pied d'un arbre. Je réfléchis un instant à une d'entre elles et réponds à la kunoichi de la brume de la façon suivante :
▬ Je me suis entraîné ici un bon moment. Fiou. Un gros entraînement très dur et très long comme tu peux t'en douter. Du coup j'étais pas mal fatigué et je me suis endormi ici. Je pensais me reposer cinq ou six minutes mais au final ma sieste a duré plus longtemps que prévu!

« Bravo Shinichi » ai-je pensé sur le coup. Voilà un bobard de qualité. À moins d'être devin, elle ne risque pas d'entrevoir le fait qu'il s'agisse d'un mensonge. Quoique … Attendez. Y'a cinq minutes quand je causais tout seul, j'ai avoué ne pas m'être entraîné et ne rien avoir fait de ma journée, non ? Uh uh. Je suis idiot en vérité.

Se rendant compte de sa méprise, la demoiselle s'excuse et affirme être à cran ces derniers temps. Ceci-fait, elle décline son identité et me demande de faire de même.
▬ Shinichi. Je m'appelle Shinichi Kirisaki. Je suis un genin de Kiri. Et toi tu es ? Mh, question idiote, désolé. Si tu t'entraînes ici, c'est que tu es genin aussi je présume. Un jonin a rarement le temps de s'entraîner ici. Et puis la plupart du temps il préfère l'extérieur. Tu es peut-être chûnin cela-dit … Mh. Mais bon. Je sais pas pourquoi, ça a pas l'air d'être le cas ! Un chûnin me serait pas tombé dessus, ahah … Désolé. C'était pas drôle.
En plus de faire les questions et les réponses, je raconte n'importe quoi. Je ferai vraiment mieux de me taire avant de réellement agacer mon interlocutrice.

▬ Pourquoi es-tu à cran si c'est pas indiscret ? Je peux peut-être t'aider. Enfin je crois. Enfin je suis pas sûr. Mais qui sait. Peut-être hein !
Il y a peu de, d'une manière ou d'une autre, j'arrive à lui remonter le moral ou autre mais bon ! Sur un malentendu, je peux peut-être faire quelque chose pour elle.

Apprendre à se connaître ? Facile. Je suis du genre bavard. À ce titre je peux lui parler de moi pendant des heures si ça lui chante et lui poser des milliers de questions, de la plus intelligente à la plus débile en passant par la plus inutile. Mes amis me disent souvent que lorsque je suis lancé, plus rien ne m'arrête. D'ailleurs Oroï-sensei m'a plus d'une fois réprimandé pour bavardage lorsque j'étais académicien. Par contre s'entraîner ensemble, c'est une toute autre histoire ! Je suis une bille ! Vous entendez ; une bille. Le pire shinobi de l'univers. Ce n'est pas pour rien que les gens me surnomment « le menu fretin » ou bien « le minus ». Certains m'appellent même le shinobois. C'est pour vous dire ! Je fais mine de ne pas avoir entendu et regarde autour de moi. Elle insiste et me demande ce que j'en pense, affirmant qu'après tout n'avons rien à perdre à essayer de nous entraîner ensemble. Fiou. Elle est dure elle. La vie est dure. Le monde est dure. J'ai bien envie de dire que je me suis ruiné à la tâche peu avant, que je suis fatigué mais cela ne risque pas d'être crédible. D'autant que je viens tout juste de me réveiller d'une sieste supposément longue. Oh et puis après tout ! Puisqu'il faut se bouger, faisons le. Avec un peu de chance, ce sera moins ennuyeux à deux que seul.
▬ Mh. Okay. Pourquoi pas. Faisons ça. Que veux-tu faire ?

Nous pouvons courir dans tous les sens, nous battre l'un contre l'autre, faire un concours de lancer de shurikens ; les possibilités sont nombreuses. Je médite un instant sur ces dernières et finis par dire :
▬ Je ne sais pas en quoi tu es douée mais moi je n'excelle pas au combat au corps à corps. J'ai des armes mais je les maîtrise assez mal. On peut essayer de s’exercer là dessus dans un premier temps.
Je sors mon kunai et me mets en position. Du moins je me mets en ce que je crois être « une bonne position ». N'importe quel expert ou initié aux arts du bukijutsu rirait en voyant ma posture. Effectivement, je ne me tiens pas droit, ma garde est horrible et il en est de même pour le positionnement de mes jambes. J'attends que ma camarade soit prête et de là, les hostilités peuvent commencer.
▬ J'attaque, tu te défends et on inverse après ?
C'est une question rhétorique. Je n'attends pas son feu vert et me lance. Une fois arrivé devant elle, je me prépare à frapper au niveau du flanc droit de la demoiselle. Évidemment et parce que ce n'est qu'un entraînement, je ne me donne pas à fond. Si j'ai peur de la blesser ? Un peu oui mais, soyons honnête, c'est plus pour moi que je m'en fais que pour elle ! Nul comme je suis, je serai capable de me couper tout seul avec le kunai si je ne fais pas attention ! Ceci-étant, je frappe très très très lentement. Mes coups sont prévisibles au possible et n'étant pas très fort physiquement, Tsuki ne devrait avoir aucun mal à les parer.

Je continue d'attaquer machinalement – et avoir la même lenteur caractéristique – Tsuki quand après quelques minutes, je fatigue et m'ennuie.
▬ J'ai suffisamment donné ! Allez à toi.
Parer les offensives d'autrui est certainement moins barbant qu'attaquer ! Je me mets en position et attends que la kunoichi de la brume m'attaque. J'avoue avoir un peu peur et d'étranges pensées traversent mon esprit. Imaginez que cette fille soit une véritable machine de guerre et qu'elle me blesse à l’œil … Ah ! Non ! Je ne veux pas devenir un de ces sales borgnes qui peuplent le village de la brume.